07/11/09 (B524) Le Journal de la Flibuste (8 articles en Français)

_________________________ 8 – Portail des sous-marins

La France a remis 56 pirates en un an au Puntland

Un rapport de l’Assemblée Nationale conseille cette solution devant les inconvénients du jugement des pirates en France

Par Rédacteur en chef.

Au cours des 12 derniers mois, la France a remis 56 pirates arrêtés par la marine nationale en océan Indien aux autorités de la région semi-autonome du Puntland afin qu’ils soient jugés conformément aux droits de l’homme. Jusqu’au mois d’avril, 37 pirates avaient été condamnés à 3 ans de prison. Un rapport de l’Assemblée Nationale recommande cette solution, face aux inconvénients juridiques, politiques et légaux qui sont apparus dans d’autres cas, lorsqu’il a été décidé de transférer les pirates en France. De fait, il y actuellement 15 preneurs d’otage somaliens emprisonnés en attente de jugement.

La voie du Puntland a été inaugurée par le France, seul pays à l’utiliser à ce jour, le 23 octobre 2008, lorsque furent remis à la région « fédérale » 9 pirates interceptés par la marine nationale dans les eaux internationales avec de l’armement et du matériel de piraterie. « Les autorités locales se sont engagées à poursuivre les pirates et ont donné au gouvernement français toutes les garanties que le traitement de ces prisonniers sera conforme aux conventions internationales », annonçait alors le ministère de la défense.

La remise suivante eut lieu au début de l’année et a concerné 8 pirates qui avaient essayé de prendre d’assaut un cargo panaméen. Le dernier épisode de la série est survenu le 12 octobre dernier quand ont été remis au Puntland 5 suspects de l’attaque du navire-amiral des Forces Françaises en Océan Indien. Pour la première fois, il y a eu une transmission tacite de juridiction puisque des intérêts français étaient directement concernés.

Les observateurs ont expliqué la décision par des raisons politiques puisqu’actuellement un citoyen français est retenu en otage par des milices somaliennes. Mais, ils ont aussi senti l’application des recommandations formulées par le député Christian Ménard dans un rapport présenté à l’Assemblée Nationale le 13 mai dernier.

Collaboration

« Dans l’attente d’un rétablissement de l’autorité publique en Somalie, il pourrait également être utile, malgré les réticences longtemps affichées par la communauté internationale, d’engager une collaboration avec le Somaliland et le Puntland, qui conservent une certaine structure administrative et semblent vouloir faire des efforts pour apparaître comme des autorités responsables et dignes de confiance », écrivait-il.

Le parlementaire rappelait que le secrétaire général de l’ONU avait encouragé la coopération avec ces territoires à l’autonomie auto-proclamée et non reconnus officiellement. « Les autorités du  » Puntland  » se sont montrées véritablement disposées à lutter contre la piraterie au large de leurs côtes », avait préconisé Ban Ki-moon dans un rapport présenté au Conseil de Sécurité le 16 mars.

Le député Ménard a de plus souligné les inconvénients de juger les pirates devant les tribunaux français. La Marine se voit contrainte de ramener les prisonniers en sol français, « ce qui prend beaucoup de temps et coûte beaucoup d’argent » ; les marins « ne sont pas toujours bien formés » pour recueillir les preuves ; et il existe, pour finir, un « gros risque d’échec et donc de libération, in fine, des pirates arrêtés ».

_________________________ 7 – JDD

Somalie-Pirates: Demande d’extradition

Alors qu’ils retiennent l’équipage d’un thonier espagnol, des pirates somaliens réclament l’extradition de deux des leurs, détenus en Espagne.

Selon une proche des otages, « il ne s’agit pas de les libérer mais de permettre qu’ils soient jugés là-bas ».

Un rassemblement de soutien aux familles des 36 otages a eu lieu samedi à Bermeo, au Pays Basque, port d’attache du thonier Alakrana.

Les ravisseurs avaient auparavant indiqué qu’ils ne négocieraient pas de rançon tant que les deux Somaliens n’auraient pas été relâchés.

_________________________ 6 – Le Mamouth

Les pirates changent de méthode

Les pirates qui retiennent l’Alakkrana, un thonier basque espagnol, menacent désormais de tuer leurs otages, s’ils n’ont pas gain de cause dans les prochaines 24 heures. Ils réclamment pour cela 3 millions de dollars, et la libération de deux pirates retenus dans les geôles espagnols. Sous peine de faire trois victimes chez leurs otages, pour commencer.

Un changement d’orientation qui risque de durcir encore la situation dans la zone. Et qui rend d’autant plus impérative la protection des navires français croisant dans la zone, notamment les thoniers, déjà protégés par les EPE (équipes de protection embarquées), mais aussi tous les autres. L’internement en France de pirates risquant d’encore radicaliser les revendications de leurs confrères, en Somalie. Tout comme les trois opérations de libération d’otages menées par nos commandos, et les cinq échecs en trois semaines que viennent de connaître les pirates, contre nos thoniers.

Le + du Mamouth :
Tenir la périphérie -la haute mer- est aujourd’hui la seule mesure crédible possible, aucun militaire raisonnable n’ayant l’envie d’aller faire le coup de poing en Somalie-même. Une stratégie, très diffuse en France, qui met en avant notre marine dans ses différentes composantes -flotte de surface et sous la surface, patmar, fusiliers- mais qui risque, au fil des années, de révéler les effets des réductions récentes. C’est ainsi, aussi, qu’il faut décoder le panachage des spécialités au sein des EPE : la marine a bien compris qu’il faudrait faire durer la ressource.

L’autre + du Mamouth :
Comme annoncé sur ce blog il y a peu, les EPE se musclent encore, en matériel et en effectifs, afin de compléter leur cuirasse, face à des pirates de plus en plus inspirés. C’est, entre autres, un des effets de la visite d’Hervé Morin à Orthongel, mi-octobre : le ministre avait notamment noté, en demandant qu’on les règle très rapidement, quelques carences. Pour une fois, il ne s’agissait pas de rumeurs.

_________________________ 5 – Le Journal du Pays Basque

Alakrana : Ultimatum des pirates somaliens et tension extrême à Bermeo

Béatrice MOLLE

Trois marins du thonier Alakrana de Bermeo ont été débarqués jeudi sur la côte somalienne par les pirates qui les retiennent en otage depuis le 2 octobre.

«Si dans trois jours les deux pirates emprisonnés en Espagne ne sont pas libérés, ils nous disent qu’ils tueront ces trois marins et qu’ils continueront jusqu’à la fin» déclarait avant-hier sur les ondes de Radio Euskadi, le patron de l’Alakrana, Ricardo Blach. La ministre espagnole de la Défense a exclu l’hypothèse d’une libération des deux pirates somaliens incarcérés en Espagne pour avoir participé à l’assaut de l’Alakrana. Hier matin, les familles des pêcheurs très inquiètes ont vivement critiqué le Gouvernement espagnol et exigent la libération des deux pirates somaliens emprisonnés.

Désormais, en plus de la demande de rançon (4 millions de dollars selon certaines sources), les pirates exigent comme préalable la libération de leurs compagnons. «Le gouvernement ne prend pas en compte les demandes des pirates. Leur principale demande est que leurs deux compagnons (détenus en Espagne) leur soient rendus» déclarait l’épouse d’un pêcheur.

Les pirates à bord de l’Alakrana ont fait une démonstration de force en tirant en l’air et en jetant une grenade à la mer. La frégate espagnole Canarias se trouve à 50 miles marins de l’Alakrana et les familles redoutent une opération militaire.

Par ailleurs, le Lehendakari Lopez a suggéré que les pirates puissent être extradés vers la Somalie ou le Kenya. Une manifestation, convoquée par les mairies biscayennes et les familles des pêcheurs, est prévue aujourd’hui à Bermeo à 12 h 30.

_________________________ 4 – Le Figaro avec AFP

Cargo grec capturé: équipage en vie

L’équipage du cargo grec Delvina capturé jeudi par des pirates au large de la Tanzanie est sain et sauf, a annoncé aujourd’hui la compagnie qui exploite le bateau.

« Le commandant du navire a annoncé que l’équipage était sain et sauf et que le cargo se dirigeait vers les côtes de Somalie, » déclare la Meadway Shipping and Trading, dont le siège est à Athènes, sans fournir de précisions sur le nombre et les nationalités de l’équipage.

La force navale européenne Atalante déployée dans l’Océan indien avait précisé que 21 personnes dont 7 Ukrainiens et 14 Philippins, se trouvaient à bord du cargo qui bat pavillon des Iles Marshall.

« La compagnie fait actuellement tout son possible pour assurer un dénouement rapide de la situation, » assure la Meadway shipping dans un communiqué.
Le cargo Delvina, transportant une cargaison de blé, a été capturé au nord-est des Comores alors qu’il allait d’Ukraine à Mombasa (Kenya). Il a été pris à 280 milles à l’est des côtes tanzaniennes, selon la police grecque.

Un autre cargo grec, le Théophoros 1, battant pavillon panaméen, a été victime d’une attaque jeudi à l’aube dans le golfe d’Aden, mais l’équipage a repoussé les assaillants avec des lances à eau. Il fait route vers Hong Kong, escorté de deux navires de guerre de la force internationale déployée dans la zone pour lutter contre la piraterie.

_________________________ 3 – AFP

Thonier espagnol retenu en Somalie: pression des familles face aux menaces d’exécution

Les familles des marins du thonier Alakrana, retenus en otages par des pirates somaliens depuis le 2 octobre, ont mis la pression vendredi sur Madrid, exigeant des négociations efficaces et une libération rapide, face aux menaces d’exécution lancées par les pirates.

Elles ont demandé que les deux pirates somaliens présumés, capturés par des militaires espagnols et transférés en Espagne pour y être jugés, soient utilisés comme monnaie d’échange.

Ricardo Blach, patront du bateau de pêche et l’un des 36 otages, a déclaré jeudi à plusieurs médias espagnols, via téléphone satellitaire, que les pirates avaient lancé un ultimatum, menaçant de « tuer dans trois jours, les trois » marins débarqués jeudi à terre.

Selon lui, les pirates exigent la libération des deux pirates détenus en Espagne. « Ils viennent de nous dire que si dans trois jours, il n’y a pas de changement pour les deux qui sont en Espagne, ils tueront les trois et puis ensuite trois autres et ainsi de suite » a déclaré M. Blach au journal El Pais.

Les marins ont des conditions de vie difficiles, avec « peu d’eau potable et de nourriture », a indiqué vendredi Argi Galbarriatu, soeur de l’un d’eux lors d’une conférence de presse organisée à Bermeo (Pays Basque, nord), port d’attache du navire.

Les familles demandent aux autorités espagnoles qu’elles « agissent immédiatement » et qu’elles « fassent tout leur possible pour ramener les 36 marins chez eux », selon une déclaration commune faite vendredi. Elles appellent à une manifestation de soutien samedi, à 11h00 GMT à Bermeo

« Nous exigeons que tous les partis se mettent à travailler dans la même direction » et que le gouvernement espagnol choisissent la voie de « la négociation » plutôt que de mettre la vie des marins en danger en optant pour une solution militaire, a déclaré Maria Angeles Jimenez, épouse d’un des marins.

Elle a également réclamé l’utilisation des deux pirates détenus en Espagne, comme monnaie d’échange par Madrid dans ses négociations.

L’armateur du thonier, la société Echebastar Flette a également demandé dans un communiqué la libération « de manière urgente » des deux Somaliens, face à une « situation devenue très grave ».

Même le chef du gouvernement autonome basque, le socialiste Patxi Lopez a réclamé à la justice espagnole un transfèrement des deux Somaliens vers la Somalie ou bien au Kenya pour qu’ils soient jugés là-bas.

Mais le gouvernement socialiste espagnol reste lui, en apparence du moins, inflexible sur le sujet. Le secrétaire d’Etat à la Défense, Constantino Mendez a rappelé vendredi matin la position du gouvernement: les deux pirates présumés sont à disposition de la justice et « ce n’est pas négociable ».

Sur la Radio nationale espagnole, il s’est employé à rassurer, affirmant que les membres de l’équipage étaient « tous en bonne santé » et « parfaitement localisés » et que « la dramatisation faisait partie de la technique de négociation » des pirates.

Le gouvernement reste discret sur le dispositif militaire entourant l’Alakrana qui mouille près des côtes somaliennes: deux frégates espagnoles et plusieurs moyens aériens.

________________________ 2 – Mer et Marine

Piraterie : Un vraquier grec capturé en océan Indien

Propriété d’un armateur grec et battant pavillon des îles Marshall, le vraquier Delvina a été détourné hier par des pirates. L’attaque s’est produite au petit matin, alors que le navire et sa cargaison de blé naviguaient à moins 300 milles au sud-est de Mombasa, au Kenya, où ils devaient arriver. L’équipage du bateau, soit 21 marins marins philippins et ukrainiens, sont retenus en otage.

Hier, un autre cargo appartenant à une société grecque a eu plus de chance. Attaqué dans le golfe d’Aden, le Théophoros 1, immatriculé à Panama, est parvenu à s’échapper. Des lances à eau auraient été utilisées par l’équipage contre les pirates. Après l’échec de l’attaque, le bateau a poursuivi sa route vers la Chine, escorté par des navires militaires.

________________________ 1 – L’Express avec Reuters

Des pirates somaliens menacent un équipage espagnol

Les pirates somaliens qui se sont emparés le 2 octobre d’un thonier espagnol menacent d’exécuter trois membres de l’équipage pour obtenir la libération de deux des leurs détenus en Espagne, a annoncé le capitaine du bateau.

« Ils ont pris trois membres de notre équipage et ont lancé un ultimatum de deux jours », a-t-il déclaré, interrogé par téléphone à l’antenne d’une chaîne de télévision espagnole.

« Si, au bout de deux jours, rien n’indique que les deux Somaliens ont été renvoyés ici, ils les tueront et en prendront immédiatement trois autres », a ajouté Ricardo Blach, capitaine de l’Alakrana.

A Madrid, les autorités espagnoles ont dit envisager une intervention militaire mais préféreraient une issue négociée à cette prise d’otages en mer.

« Pour le moment, l’issue passe par la négociation mais toutes les options militaires ont été étudiées en cas de besoin », a dit le secrétaire d’Etat à la Défense, Constantino Mendez.

Le gouvernement espagnol exclut en revanche de négocier la libération des deux Somaliens. « Nous avons non seulement pour but de régler cette situation mais aussi de traduire en justice les autres ravisseurs, de sorte que les pirates n’agissent pas dans l’impunité », a ajouté Mendez.

L’Alakrana compte 36 membres d’équipage.