28/12/09 (B531) La vérité sur les effets pervers du régime politique imposé par Son Excellentissime Sérénité IOG dépasse la fiction en cela qu’elle est infiniment plus dramatique qu’elle ne le laisse paraître. (Bouh Warsama)


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La perspective, pour Ismaïl Omar Guelleh, de se faire artificiellement plébisciter par le peuple djiboutien aux fins qu’il s’octroie arbitrairement le Droit de modifier la Constitution pour s’autoproclamer en toute illégalité « Président à vie » de la République de Djibouti, relève autant de la bêtise la plus élémentaire que de la brutalité politique inconsidérée.

Il est vrai que nous nous situons dans un Etat de NON DROIT dominé par la fourberie de celui qui s’est accaparé tous les « bâtons », qui en use et en abuse sans réserve ; sans que nulle supposée « intelligentzia » étrangère prêchant le « Respect des Droits Humains » y trouve matière à contestation..

Cette brutalité de perspective de l’instauration d’une « Présidence à vie » est devenue une erreur politique d’envergure qui dérange, aujourd’hui et sans conteste d’aucune sorte, les grands pays occidentaux donateurs des aides et présents dans le pays alors qu’auparavant et face à « L’Ordre des Désordres entretenus » régnant à Djibouti les uns comme les autres étaient saisis d’une même et bien curieuse « cécité visuelle et auditive » et surtout de parole sur tout ce qu’il s’y passait.

Meurtres, répression sanguinaire de manifestations pacifiques, bastonnades à l’encontre des « vieux » (comme l’ont dit à Djibouti) venus réclamer le paiement de leur modeste pension, corruption active et passive, mauvaise gouvernance, gaspillage des fonds publics et des Aides internationales (financières et en nature pour être revendues sur le commerce local), incurie de certaines structures administratives, politiques et prédation sans limite lancée par certains………………etc…

En Occident, tout cela est connu depuis belle lurette et le silence embarrassé qui entourait les milieux du « diplomatiquement correct » se donnait jusqu’à ces derniers mois comme justification à ces méprisables comportements de « ne jamais intervenir dans les affaires intérieures d’un pays …indépendant ».
C’était le temps du « CIRCULEZ ! Il n’y a rien à voir … ».

Oui mais…trop c’est trop !

Il est toutefois un principe admis qui veut que toute aide internationale excessive, et le plus souvent non gérée de manière rationnelle, meure par ses excès même ; tout comme la tyrannie qui implose lorsqu’elle tente d’étouffer l’évolution pacifique d’un pays mais rend, ainsi et dans ce cas, inévitable une révolution violente et soudaine.

Cette mort est d’autant plus précipitée qu’il s’avère que le temps de l’opulence, celui des « vaches grasses » et du gaspillage paraît être révolu car le contexte international actuel est saigné à blanc par une crise financière et économique sans précédent qui risquerait fort de balayer tous les fondements de l’économie mondiale.

Crise d’une grande gravité qui s’accompagne évidemment de répercussions de première importance sur l’APD (Aide Publique au Développement) que fournissent les pays occidentaux, dont la France et les USA qui se chiffrait à 110 milliards d’USD pour l’Afrique en 2008, sur son volume donc sur son efficacité notamment à l’égard de tous les pays africains.

Bien que Djibouti bénéficie d’une importance géostratégique de première importance, le pays et ses populations ne sont pas exemptés des répercussions de cette crise à dimensions multiples car il s’agit là d’un marasme marqué par un déséquilibre ancré profondément et continu entre l’offre et la demande sur la plupart des marchés, tout particulièrement financiers.

A toutes ces dispositions allant vers une réduction notable des aides étrangères s’ajoute une obligation qui est faite au gouvernement djiboutien actuel d’obtenir des résultats probants en matière d’amélioration des conditions sanitaires et sociales des populations.

Il est clair qu’obligation lui est faite de présenter ENFIN des résultats proches de la réalité, palpables et convaincants en matière de progrès afin de rassurer « l’opinion publique » des pays bailleurs de fonds.

Comment peut-on justifier le fait que Djibouti, qui perçoit la plus forte aide financière internationale par habitant depuis l’indépendance, se situe dans les trois pays les plus pauvres du continent africain ?

Les uns comme les autres des pays dits donateurs, qui sont comptables de la bonne utilisation des deniers de leurs contribuables, ont de plus en plus d’énormes difficultés pour légitimer le bien fondé de ces quelques centaines de millions d’euros et de dollars US d’aides affectées à Djibouti qui, de plus, « s’envolent » pour majeure partie chaque année dans le « désert politique local», sans atteindre leurs objectifs.

Alors comment ces pays donateurs pourraient cautionner ouvertement auprès de leur opinion publique qu’ils continueraient d’aider, avec les deniers de leurs contribuables, un Etat supposé être République mais qui se doterait d’un « Président autoproclamé à vie …. » par la mystification…?

Bien, plus attentifs qu’ils ne le furent par le passé, ces mêmes pays occidentaux prennent en permanence la température sur le plan politique à Djibouti, où l’atmosphère se réchauffe considérablement.

De ce que nous en savons, ce ne sont pas les conditions climatiques en cette période de l’année qui y sont pour quelque chose ; c’est l’urgence d’une situation.

Par évidence et entre autre sujet de contestation, voire de révolte, le projet de révision de la Constitution, imposé d’autorité par son Excellentissime Sérénité le Tyran, continue à alimenter la polémique et va jusqu’à provoquer des dissolutions au sein même de l’UMP locale (Union pour Ma Poche…) où la grogne commence à gagner les rangs malgré le contrôle rigoureux et les menaces exercés par la Police Politique (SDS).

Sous IOG, Djibouti est aujourd’hui un chaos. Ses désordres sont devenus une faillite de l’Etat qui excède tout ce qu’on y voudrait apporter de remède.

Pour ce qui concerne la supposée bonne gouvernance du pays, constat est établi que nous nous situons, là encore, dans une mascarade politique honteuse couverte par un « secret de polichinelle ».

En effet, depuis fort longtemps des experts occidentaux viennent de manière épisodique à Djibouti. Observons qu’ils sont hébergés au Sheraton et qu’on leur déroule un tapis rouge depuis la passerelle de l’avion (image).

Leur venue étant paraît-il pour contrôler la « bonne gestion » des aides internationales affectées au pays, y compris et surtout l’application des directives du FMI, ces « experts » tentent en fin de mission de s’expliquer dans leurs conclusions par de longs justificatifs difficilement intelligibles.

Comment pourraient-ils expliquer l’inexplicable ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes lorsque l’on ne peut pas justifier financièrement de « l’évaporation » de plus de 85 % des aides internationales.

Ceci constitue sur la forme que prennent lesdites conclusions de véritables insultes au minimum d’intelligence dont chacune et chacun peut disposer en matière de gestion.

Formatés, bien avant leur arrivée à Djibouti, pour tolérer une marge importante « d’évaporations » au niveau de l’utilisation qui est faite des Aides internationales et des finances publiques locales mais aussi et surtout pour encenser le pouvoir en place dans leurs conclusions et ce pour « d’obscures raisons inavouables », certains « experts » tentent de justifier le fait que les objectifs n’ont été que " très partiellement" atteints, voire même le plus souvent très, très partiellement.

Ces « experts » disposent d’une phraséologie particulière qui se veut être rassurante, un verbiage délayant toutes les vérités dont la finalité est de ne pas gêner les « susceptibilités locales » ; alors qu’obligation devrait leur être faite d’établir un constat précis et honnête.

Pourtant les vérités filtrent de tous les bords et les copies de « documents sensibles » circulent.

La difficulté pour certains hauts fonctionnaires n’est pas de garder un secret mais de garder secret le fait qu’ils gardent un secret ……..

S’il est vrai qu’à Djibouti « TOUT SE SAIT » et que l’échec constaté est censé ne pas être définitif, la répétition d’échec en échec conduit indubitablement au désastre tel que nous le constatons hélas.

Nos propos ne sont pas d’adopter une posture moralisatrice, c’est pour nous une exigence d’efficacité et de croyance dans le fait que Djibouti et tous les pays de la Corne Est de l’Afrique doivent progresser ensemble et, pour ce faire, nous y voyons en cela deux raisons.

La première de ces raisons est parce qu’il s’agit de privilégier avec fermeté une culture de l’éducation à la bonne gestion des deniers publics et que l’on se doit donc de dépenser ces aides à bon escient dans l’intérêt de tous et non au profit de quelques escrocs opportunistes.

La seconde étant que c’est dans l’intérêt de tous les pays occidentaux de voir Djibouti se développer de manière rationnelle comme Etat de droit ; un Djibouti géographiquement et géopolitiquement bien placé et, de surcroît, servant de modèle économique, social et politique aux pays limitrophes.

Tous les pays donateurs ont le devoir, on ose dire l’obligation, de poser des questions sur le « devenir » des aides qu’ils apportent.

Ceci n’est pas de l’ingérence étrangère dans les supposées affaires intérieures d’un pays indépendant.

C’est pour ces pays occidentaux être attentifs à la pauvreté, à l’humain et respecter le principe de solidarité qui doit guider toutes leurs actions dans ce domaine.

Quand les indicateurs sociaux de Djibouti régressent, alors que la réalité des chiffres non publiés est catastrophique et tandis qu’une minorité au pouvoir mène un train de vie bien plus que luxueux, voire pharaonique, rien ne sert de se masquer la réalité car dans ce cas c’est encourager à tort les « mauvaises habitudes » alors que la gouvernance est indubitablement à mettre en question.

Que deviennent ces Aides internationales et ces emprunts ? Pourquoi la population n’en bénéficie-t-elle pas ?

Pourquoi seulement moins de 15 % de ces Aides Publiques et internationales au Développement (sources UE de 2005, confirmées depuis) atteignent leurs objectifs ?

Est-il légitime que ces Aides Publiques au Développement soient attribuées à quelques dirigeants d’un pays qui gaspillent ces ressources externes comme ils le font sans vergogne avec l’argent public dudit pays ?

Dans de telles conditions, de quelle supposée légalité républicaine peut-on se réclamer ?

Qu’on ne s’y méprenne pas, la logique imposant qu’ils balaient d’abord devant leur porte car il y a matière et urgence à le faire pour certains pays occidentaux ; ni la France, ni les USA, ni aucun des pays donateurs ne serait en droit de se poser en donneur de leçons sur le plan international afin de juger l’action de tel ou tel dirigeant en Afrique.

C’est « une Affaire de Djiboutiens ».

C’est donc d’abord aux Djiboutiennes et aux Djiboutiens eux-mêmes, à la société civile de dire ce qu’ils pensent de l’efficacité et de l’emploi qu’il est fait des Aides internationales ; mais aussi de juger l’action de leur dirigeant et d’entretenir une culture de la vérité en matière de résultats et d’évaluation objective.

Encore faudrait-il qu’ils disposent des libertés publiques élémentaires pour le faire ; ce qui est loin d’être le cas à Djibouti.

C’est cela auquel s’ajoute la situation de catastrophe en matière d’emplois (85 % des personnes en âge de travailler étant au chômage) qui poussent les jeunes djiboutiens sur le chemin de l’exil et de l’immigration.

Cette jeunesse ne croit plus en un avenir possible dans son propre pays.

Comment lutter contre cette désespérance de la jeunesse ?.

Djibouti ne va-t-il pas devenir à moyen terme un pays peuplé par l’émigration de la grande misère en provenance de pays limitrophes ?

C’est déjà le cas car le processus est lancé depuis 1999.

Sur le fond, ne serait-ce pas cela que recherchent Ismaïl Omar Guelleh et la QABYO ?

Comment redonner à chaque Djiboutienne, à chaque Djiboutien l’envie de rêver de lui-même, plutôt que d’un illusoire eldorado occidental ?.

Pour conclure, la Tyrannie d’Ismaïl Omar Guelleh qui tente d’étouffer l’évolution pacifique de Djibouti rendra inévitable une révolution violente et soudaine.

Révolution dont il assumera seul les conséquences devant la nation alors que ses complices seront les premiers à le « poignarder », politiquement parlant, ou auront fui le navire en perdition…

La liberté se paye sans doute de bouleversements et d’incertitudes durant un moment, mais l’on en meurt moins que de servitude.