18/08/10 (B565) Radio Trottoir – Coup de Force entre Policiers … (mis à jour le 19/08) (Lectrice)

Coup de force de la FNP.

Dimanche 15 août 2010, après la prière du soir, trois camions bourrés de commandos de la Police nationale, essentiellement composés par une centaine de membres d’élite de la Brigade antiterroriste, visages camouflés, équipés d’armes lourdes, se sont jetés des camions qui avançaient en direction du Commissariat de Police contrôlant l’îlot du Héron où se trouve l’Hôtel Kempski et le Quartier Général de la Marine Française.

Non ce n’était pas le QG de la Marine Française qui était visé ! Non ce n’était pas non plus l’hôtel
Kempeski qu’avait jamais logé de terroristes, non jamais (sic). Mais c’était bel et bien le Commissariat de
police et sa trentaine de Policiers, qui étaient la cible de la FNP !

Fermant la colonne, le Chef d’Etat-major et le Directeur de la Police, en tenue camouflée « léopard », pistolets-mitrailleur au poing, suivaient au pas de course les commandos qui se sont introduits, silencieusement, dans la cour du Commissariat de Police.

Après quelques tirs entendus nettement, puis des ordres aboyés par l’Officier de tête, un lourd silence est retombé.

Rien, il ne s’est plus rien passé pendant dix minutes ! Rien, jusqu’à l’apparition du Colonel Abdillahi Abdi tenant par le col de la Chemise le Lieutenant Colonel Yahya soigneusement menotté au préalable. Le Commandant Yahya est le patron de ce Commissariat ; il avançait, tête baissée, poussé par Abdillahi Abdi.

La FNP a réussi à faire prisonnier tous les policiers de permanence, ce soir-là ! Opération réussie à 100 %, sans blessé ni morts à déplorer. On a vu la colonne des prisonniers (une dizaine environ), les mains en l’air, certains n’ayant même pas été autorisés à chausser leurs souliers, qui avançait vers les camions, tête baissée, encadrée par les hommes d’élite, fusils pointés sur eux.

S’agisait-il d’un exercice d’entraînement ?

Mais pas du tout ! C’était du vrai, du réel, pas du cinéma, même si la mise en scène avait été particulièrement soignée.

Personne ne sait où ont été emmenés le Commandant Yahya,
et la dizaine de Policiers faits prisonniers, sans résistance. En tout cas on les a plus revus. Ils sont probablement séquestrés,
dans un lieu secret, où ils devront avouer leurs fautes !

Sont-ils torturés ? Toute la mise en scène le donne à penser ! Le Colonel Yahya, ancien Commandant Adjoint de la
Brigade Criminelle sous les ordres du Colonel Hassan Omar, sait beaucoup de choses
sur la torture. Il l’a cotoyée si souvent, pour ne pas dire « appliquée » (?)

Pourtant et comme c’est la règle pour les bourreaux du régime, ce Yahya venait d’être récemment promu au grade de Commandant. Ami intime du
Colonel de la Garde Républicaine, ils avaient conjointement participé à la construction de deux magnifiques bunkers à Arta, hyper sécurisés ! Privilégiant l’environnement et le développement durable, ces constructions devraient faire date, à ne point en douter, dans l’histoire architecturale de Djibouti (sic et resic !)

Mais alors qu’à bien pu faire ce Yahya, pour déplaire à Guelleh ou à sa charmante et gracieuse épouse ?

Sur la pente ascendante d’une brillante carrière, dévoué corps et âme au régime et à la dictature, il ne manquait de rien !

Bien que cousin proche de Borreh, il n’avait jamais levé le petit doigt en sa faveur et ne s’était jamais exprimé sur les faits que le régime lui reproche.

Alors, pourquoi cette opération nocturne, menée avec des grands renforts d’effets spéciaux. Une opération exemplaire parfaitement coordonnée, avec la présence de tous les figurants nécessaires – du bas jusqu’en haut de l’échelle ? Faire peur aux policiers de proximité ? Faire un exemple ? Tenter de lutter contre l’impuissance grandissante du régime ?

Qui a ordonné au Colonel Abdillahi Abdi de monter ce spectable grandiose au risque de fâcher le Colonel de la Garde Républicaine ?

Rappelons que la Garde républicaine a reçu, ces derniers
temps des chars lourds au titre de la dissuasion et de l’équilibre des forces qui pourraient s’affronter un jour – Qui sait ? Est-ce, par exemple, pour contrecarrer de possibles
« maladresses » que pourrait commettre le Général Zakaria ?

Affaire à suivre avec une attention particulière car les effets de « ricochets » sont latents … et on attend les effets « boomerang » sous quelques jours.

Tourtout
Votre représentante clandestine
au sein de la police