12/09/10 (B569) Fête de l’Aïd – Le Palais de l’Escale est resté désespérement vide. (Un reportage documenté, qui nous est proposé par le Sergent Chef Ariko) (Deux précisions ont été apportées le 13/09 à 6h00 Paris)

Fait du Prince : Guelleh annule la cérémonie, au dernier moment, sans ne faire donner la moindre explication officielle et il se retire à Arta.

En fait, le jour de l’Aïd, le dictateur a dit à son entourage qu’il ne se sentait pas très bien.

Il aurait même dit qu il ne voulait voir personne et il aurait quitté Djibouti pour sa résidence d’Arta, seulement acompagné de Son chef de la securité présidentielle Mohamed Djama.

Même le premier ministre a été surpris. Le corps diplomatique, les hauts-gradés des differents corps d’armée, ainsi que les courtisans des deux sexes se sont presentés à la grille du palais présidentiel munis de leur carton d’invitation ….

Rien, tout était fermé.

Djama Darar, le chef du protocole de la Présidence a fait l’annonce de l’annulation de la réception.

Alors, pourquoi avoir envoyé autant d’invitations à tout ce beau monde, pour les faire éconduire par un second couteau, à la porte même du Palais ?

Les invités étaient furieux d’apprendre cela et d’une façon aussi cavalière.

On dit que Guelleh aurait demandé au Premier figurant, qui cumule cette charge avec celle de premier mnistre, de le remplacer pour la cérémonie.

Dileita aurait refusé « cet honneur suprème » en déclarant que comme tout le monde savait que le président était bien présent à Djibouti, les gens seraient choqués de n’avoir le droit qu’à une très petite doublure (sans envergure, comme chacun le sait ..!).

Qu’à cela ne tienne. Le Prince auto-proclamé, sur la voie du mandat à vie, a annulé la cérémonie sans ne donner la moindre explication officielle.

A-t-il craint que l’absence, pour cause de maladie grave, de son maestro prive la cérémonie de son caractère festif ? Son coeur de pierre a-t-il été atteint par la nouvelle de l’évacuation sanitaire de son troubadour flagorneur, vers les hôpitaux saoudiens ?

Toujours est-il que sans même se soucier des convenances, des règles minimum de politesse
et de courtoisie, le dictateur a pris le chemin de sa résidence confortable d’Arta …

Qu’allait-il y faire ?

Réfléchir aux nouvelles orientations de son régime décadent et proche de la fin ?

En parallèle, l’opposition a manifesté de façon visible, dans le calme.

Parallélement, au cours d’une grande manifestation, l’opposition a su démontrer ses forces et sa détermination pour mettre un terme à ce régime injuste et aux abois.

Hassan Saïd a demandé au Colonel Abdillahi Abdi de placer, en alerte, trois compagnies d’intervention de la police, qui ont pris position aux alentours de l’avenue Nasser et sur la route d’Arta à proximité du siège de l’UNDF.

Deux compagnies commandées par le capitaine Abdillahi Ibrahim Fod, ont pris respectivement position à la direction générale de la police nationale (caserne Youssouf Ali Chirdon) et à l’Accadémie de Police de Nagad

Le SDS aurait envoyé ses petites équipes mobiles, munies de caméras video, dernier cri, achetées a Dubaï, pour filmer les participants afin de faire pression ensuite sur eux et sur leur famille.

Contrairement à ce qui se passait autrefois, il en semble pas que ces manoeuvres d’intimidation aient empêché les gens d’aller écouter les discours de la vérité, alors que la voix de la bêtise a finalement décidé de jouer à guichets fermés au Palais, en éconduisant ses hôtes.

Les agents du SDS ont filmé les gens. Mais un peuple décidé, assuré de son bon droit, ne se cache plus comme avant.

Tout le système Guelleh pour diviser le peuple a volé en éclats : cloisonnement tribal et peur animale avaient disparu.

Les policers n’avaient pas le moral : être contraint de surveiller la foule, alors qu’ils auraient du passer la fête en famille en ce jour de l’Aïd, n’avait aucun caractère réjouissant.

Sans provocation, avec la force tranquille des gens honnêtes et assuré de leur légitimité, les manifestants se sont dispersés dans le calme, après la fin des discours.

On annonce que les leaders de l’opposition vont effectuer des visites de sensibilisation dans les différents quartiers de la capitale. Ce qui ne va pas manquer d’agacer, au plus haut niveau, les dirigeants de l’Etat voyou.

De nouvelles destructions d’habitation programmées à Arhiba ?

Pour faire contre-poids,
le premier ministre devrait partir en guerre contre les habitants d’Arhiba, coupables a ses yeux de préférer les rangs dynamiques de l’opposition aux vieilles barbes du RPP.

Les compagnies d’intervention de la police pourraient commencer à détruire le quartier d’Arhiba pour décaser les habitants et les repousser vers Balbala.

Mais ce qu’il ne mesure pas encore, c’est que, cette fois, les habitants d’Arhiba seraient bien décidés à ne pas quitter leur quartier et à résister s’il le faut.

Une nouvelle affaire Borrel, mais avec un citoyen de Malaisie ?

Les autorités de la Malaisie aurait demandé des explications sur la mort suspecte du directeur de la bank ICB. Ils exigeraient maintenant qu’une autopsie soit pratiquée par des médecins indépendants.

Panique à bord ! Haramous en ébulltion. Si l’autopsie était pratiquée, les medecins ne pourrait plus cacher le fait que l’homme a bel et bien été assassiné.

La présidence semble vouloir maquiller à tout prix, cette nouvelle mort suspecte, en suicide ou en maladie. Etrange ?

Allons-nous ouvrir une nouvelle affaire Borrel, mais malaisienne cette fois.
Des voix se sont élevées pour conseiller à la veuve d’exiger que l’on pratique une autopsie sur le corps de son mari. Un nouveau cadavre qui devrait certainement nous apprendre des choses sur ses meurtriers..

Un trésor trouvé à Balbala dans un sac abandonné. Trafic de faux dollars imprimés au port ?

Le Colonel Abdillahi Abdi a ouvert une enquête pour déterminer l’origine du magot découvert par un policer à Balbala.

Comment expliquer que l’on retrouve une telle somme d’argent, dans un sac abandonné à Balbala ?

Selon des sources policières qui ont requis l’anonymat, le magot ne serait constitué, dans les faits, que de faux US dollars.

Toujours selon les mêmes sources, les billets pourraient provenir du port de Djibouti où l’on imprimerait de la fausse monnaie. Dans ce cas, la fausse monnaie aurait pu être acheminée vers la Somalie où elle serait recyclée et blanchie contre des coupures authentiques. L’un des passeurs a-t-il perdu sa sacoche, une nuit, à Balbala ?

Il l’aurait cherchée en vain. Et comble, c’est un policier qui a découvert cette fausse fortune.

Les dollats seraient faux. L’un des banquiers de la place aurait confimé ce point à Abdillahi Abdi qui a quand même pu récupérer la malette et les fausses coupures.

Informé par Abdillahi Abdi, Hassan Saïd a prévenu le dictateur. Leur problème, c’est que le colonel Abdillahi Abdi avait toujours été tenu à l’écart de ce trafic de fausse monnaie qu’il a découvert à cette occasion (pourtant le trafic n’est pas nouveau !)

Le ministre Yacin s’intéresse aussi à cet argent. Il exigerait maintenant sa part des bénéfices. Sauf que … le colonel ne veut pas lacher la pièce à conviction qu’il détient.

On dit que Yacin aurait pour projet de transférer les faux dollars au Somaliland pour les échanger contre des vrais. La chose semble possible, car un témoin a confirmé que si les billets sont faux, c’est parce qu’ils sont produits dans une imprimerie spécialisée du port. Mais ils ne présentent, à l’oeil nu, aucune différence avec les vrais. Il faut utiliser des appareils spécialisés pour les identifier.

Y aurait-il des liens avec le décès suspecte du patron de la banque ICB, le malaisien ? Interrogé, un proche des milieux officiels d’investigation pense la réponse est « oui » mais il poursuit en affirmant que pour le moment il n’y aurait pas la moindre preuve pour confirmer son sentiment.

Selon ce témoin, le malaisien etait très stricte et sa banque refusait de céder aux sordides chantages imaginés et mis en oeuvre par le régime corrompu, pour imposer d’effectuer des opérations financières illégales.

A l’origine, la Banque centrale du Beauf’, Djama Haid aurait refusé l’argent que le pauvre policier de Balbala a découvert.

Renversement de tendance.

Djama Haid, caissier en Chef de la Banque centrale exigerait maintenant qu’on lui remette cet argent.

Au final, le pauvre flic aurait été placé aux arrêts de rigueur à la caserne de Nagad, alors qu’il n’a fait que son devoir et qu’il n’est pour rien dans les luttes intestines qui opposent les proches de Guelleh : chacun voulant récupérer les faux dollars pour les échanger contre des vrais à son seul bénéfice. Malheureusement toutes les formes se ferment devant lui.

L’affaire divise la police nationale.

Le directeur de la sécurité publique, tortureur notoire des Djiboutiens, Omar Hassan Matan ne raterait jamais une aussi belle occassion pour éliminer Abdillahi Abdi qui soutient son pauvre flic de Balbala, incarcéré abusivement.

Abdillahi Abdi aurait desavoué cette politique de pourrissement qui sévit au sein de la police nationale. Il a encaissé le coup mais il ne pourra rien faire contre Omar Hassan Matan qui a le soutien personnel de la dame de fer qui commande Djibouti, dans les faits.

Cette affaire de faux dollarts est connue depuis longtemps à Djibouti. Le plus souvent, l’argent était envoyé au Nigeria via le port de Lagos.

Il faut savoir que le port de Djibouti est devenu une vraie passoire pour les trafiquants de drogue et autres contrebandiers de tout poil. Cela dure depuis longtemps, mais la tendance est à la multiplication des trafics.

N’oublions pas qu’avant son élection en 1999, IOG avait besoin d’argent. Avait-il demandé à son ami Barkhat Gourad, qui avait des relations avec les italiens de les informer du fait qu’ils pouvaient faire transiter leurs cargaisons de drogues par le port de Djibouti sans risque. Barkhat Gourad aurait pu obtenir un milliard de lires en échange de cette protection d’Etat ! (* Env 500.000 € – NDLR).

La Nation avait sorti les grandes trompettes pour affirmer que l’Italie venait en aide à Djibouti. En réalite, cet argent a été utilisé exclusivement par IOG pour financer sa campagne en 1999.

Reconnaissant, IOG a reconduit Barkhat Gourad à la primature. Sur cette photo du premier gouvernement d’IOG, on voit Barkhat Gourad a ses cotés.

C’est la maladie qui a contraint Barkhat a quitté ses fonctions, mais il aurait conseillé le choix de son remplacant, en recommandant de nommer Dileita, alors que ce dernier dormait sagement dans son ambassade d’Addis Abeba. Le bénéficiaire aurait reconnu d’ailleurs qu’il aurait été informé de sa nomination par un appel personnel de Guelleh : c’est ce qu’il a déclaré à un journaliste, Mohamed Ahmed Mahe qui dérangeait beaucoup à La Nation, car il posait trop de questions. En remerciement, ce journaliste aurait été mis au « placard ».

Pour récompenser Barkhat et pour le protéger des griffes de la justice djiboutienne, IOG l’a nommé Ambassadeur de Djibouti auprès du Vatican mais avec résidence à Djibouti. Selon nos informations, il ne serait même jamais allé présenter ses lettres de créance au Saint-Siège …

L’héritage de Guelleh

Des trafics au port de Djibouti, des morts suspectes, une guerre de frontière non finie, la corruption à un niveau jamais atteint, un chômage endémique qui tue à petit feu la jeunesse djiboutienne, un exode massif des Djiboutiens vers les pays européns et canadiens, une armée condamnée à la misere, un lendemain sans avenir, le détournement à visage découvert des revenus du pays, une equipe de Warabeh qui détient le pouvoir sans partage, des ministres qui s’entre-déchirent, un parti RPP divisé sur fond de renouvellement du mandat presidentiel, une vie devenue trop chere, des délestages (eau, électricité) quasi permanents, des coupes sombres dans les salaires pour cause de restriction budgetaire, une economie au rouge, des investisseurs étrangers qui fuient le pays comme des lièvres, un système éducatif en faillite, un service de santé dans le coma.

Tout cela a-t-il affecté la santé physique et mentale du dictateur à un point tel qu’il a annulé la réception où étaient invités des membres du corps diplomatique, des plus haut-gradés et des plus hautes personnalités. Cela ne s’était jamais vu dans aucun pays, sauf motifs graves (Guerres, catastrophes naturelles, décès d’une personnalité de premier plan …). Il y a toujours moyen d’excuser l’absence d’un Chef de l’Etat et d’utiliser un ou une « remplaçante ».

Tous les symptomes d’un pays à la dérive.

Les artistes quittent le navire

Le jeune chanteur Awaleh Asri (Awaleh nouveau ) voudrait-il quitter, lui aussi, le pays. Il aurait sollicité un visa auprès des Ambassades de l’Union européenne. Awaleh Asri ne pourrait plus supporter les souffrances de la population, de ses soeurs et de ses frères.

Quand les artistes fuient leur pays comme la peste, cela nous donne un nouveau signe de déliquescence du régime. Auparavant Hassan Wado avait fui vers la Suède

On monte de moins en moins de pièces de théâtre. Le grand comédien Ahmed Mohamed Moussa dit Gafaneh aurait été empoisonné, par un de ses cousins, alors qu ils broutaient ensemble devant un match de foot diffusé par la TV arabe via Arabesat.

Gafaneh avait monté une pièce de théâtre intitulée « Jouha aya kadadhinayia jaheile » autrement dit « qui va raisonner Jouha pour acepter l’amour ». Mais c’était codé et chacun a bien découvert que c’était un appel direct à IOG pour instaurer la democratie.

Le SDS a décortiqué la pièce mais trop tard : le mal était fait et l’artiste l’a payé au final de sa vie.

Le chanteur Saïd Hamarkor qui est décédé à Djibouti dans des conditions lamentables avait affirmé que le texte de la pièce ne concernait pas le pouvoir.

Sauf qu’après la réprésentation, Hachi Abdillahi Orah a compris le sens la métaphore et il a compris que cette piece insultait directement IOG et sa femme Kadra la folle.

Informés IOG et Kadra ne pouvait pas faire tuer Gafaneh sans prendre des précautions. Les gens adoraient ses rires et ses propos dignes d’un djiboutien ordinaire. En plus, une autre pièce « tourne ina dheer » insultait aussi le pouvoir mal acquis d’IOG.

C’en etait trop ! IOG et le SDS ont finalisé leur plan pour éliminer Gafaneh. Des sources crédibles affirment que le poison a été importé d’Ethiopie. Un cousin de l’artiste a accepté d’éxécuter la sale besogne. Il aurait versé le poison dans le coca-cola de Gafaneh. Apres quelques gorgées, Gafaneh a craché du sang. Il aurait été transporté, mourant dans un taxi, mais il est mort en cours de route.

Au même moment, IOG participait au sommet de Tunis de la Ligue arabe.

Histoire de dire qu’absent du pays, il n’était pour rien. Prévenu par téléphone, IOG n’a pas anticipé son retour au pays afin d’assister à l’enterrement. Il a délégué son premier ministre Dileita.

Toute la population de Djibouti était sous le choc. Gafaneh nous avait quitté. L’opposition a réclamé une autopsie mais comme d’habitude en pareils cas, le pouvoir l’a refusé.

Les gorilles de Kadra Haid sont venus pour intimider son épouse afin qu’elle ne réclame pas l’autopsie, en échange d’une compensation financière pour la perte de son mari Gafaneh et l’éducation des enfants.

Les gens se demandaient pourquoi l’Etat versait une telle somme d’argent à la veuve alors qu’il n’avait jamais subventionné le mari lorsqu’il était en vie.

Gafaneh a marqué et marquera pour lontemps la nation djiboutienne. Jusqu’à ce jour, l’Etat a refusé de donner son nom à l’une des avenues de la capitale. Assassinat passé sous silence, comme tant d’autres …

Il temps que la nation djiboutienne se lève et jette hors de notre pays, toute cette bande de voyous et de profiteurs.

Il faut changer ! Ca doit changer et vite ! Ca va changer, inch Allah : telle sera notre devise.

Sergent Chef Ariko
Votre camarade de lutte
Londres