25/01/11 (B588) Yémen Express – L’onde de choc tunisienne – Les unités anti-terrorisme du Yémen lancent une chasse à l’homme contre Al-Qaida à Shabwa – des hommes armés libèrent un suspect d’Al-Qaïda dans un hôpital – des journalistes réclament la libération d’une militante, heurts avec la police – une militante arrêtée après les manifs – Neuf morts dans des affrontements avec des rebelles chiites dans le nord du Yémen – Manifestations au Yémen pour des réformes ( 6 articles)

______________________ 6 – Le Soir (Maroc)

Yémen L’onde de choc tunisienne

Des manifestations anti-gouvernementales se sont produites ce week-end dans la capitale, Sanaa. Figure emblématique du mouvement, la militante Tawakel Karman a été arrêtée dimanche. Le président yéménite a réagi en promettant son départ en 2013.

Des centaines de personnes, dont des étudiants, des militants et des députés, ainsi qu’environ 200 journalistes se sont réunis, dimanche dans la capitale du Yémen, pour réclamer la libération de Tawakel Karman, directrice de l’organisation «Femmes journalistes sans chaînes» et membre du parti islamiste de l’opposition, El Islah. La militante a été arrêtée par la police dans la nuit de samedi à dimanche alors qu’elle rentrait chez elle avec son mari, dans le centre de Sanàa.

Cette arrestation intervient après que Tawakel Karman a organisé plusieurs manifestations anti-gouvernementales devant l’Université de la capitale, dont la dernière a eu lieu ce samedi. Dès le début de la Révolution de Jasmin, la militante Tawakel Karman a appelé à soutenir le peuple tunisien et à poursuivre leur mouvement, en manifestant contre les régimes autocratiques arabes. Le président yéménite, Ali Abdullah Saleh, au pouvoir depuis 1978, est directement visé par ces revendications.

Dimanche soir, à l’instar de l’allocution de Ben Ali avant sa fuite, le président yéménite Ali Abdullah Saleh a annoncé sur la chaîne de télévision publique qu’il quitterait le pouvoir en 2013. «Le Yémen ne deviendra pas une autre Tunisie.

Nous sommes une république démocratique, nous avons pacifiquement modifié les règles (…) Nous appelons les parties d’opposition à participer au dialogue avec le parti au pouvoir avant que le chaos n’ait lieu», a-t-il déclaré, avant d’ajouter «Certains membres parlementaires de l’opposition auraient mal compris le sens des amendements constitutionnels proposés, mais je déclare que je vais quitter le pouvoir après mon deuxième mandat qui expire en 2013».

170e place sur 178 dans le classement de la liberté de la presse

Le 1er janvier, les parlementaires du parti au pouvoir ont en effet adopté des amendements constitutionnels, qui, s’ils sont approuvés en mars, devraient supprimer l’article qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs. Toutefois, l’annonce de son départ en 2013 n’est pas vraiment une surprise puisque plusieurs observateurs estiment qu’il veut imposer son fils, Ahmed, comme successeur. Plusieurs de ses neveux sont déjà placés à des postes clés, verrouillant l’appareil d’Etat.

Pour l’instant, aucune raison n’a été fournie pour l’arrestation de Tawakel Karman. Le porte-parole de l’opposition parlementaire, Mohamed Qobati a dénoncé «un crime» et «un acte immoral». De son côté, l’association Reporters sans frontières a «exigé sa libération immédiate». Comme le rappelle RSF sur son site, le Yémen figure à la 170e place sur 178 dans le classement de la liberté de la presse, établi par l’organisation en 2010.

Autant dire que les médias ne sont guère les bienvenus dans le pays.

Lors des manifestations, un cameraman de la chaîne satellitaire Al-Arabiya a notamment été interpellé le 23 janvier, alors qu’il filmait les manifestations d’étudiants devant l’université de Sanàa en train d’être dispersées par les forces de l’ordre. Un autre cameraman de la chaîne Al-Jazeera a, quant à lui, été violenté, selon la chaîne qatarie. Des incidents évocateurs de l’état de la liberté d’expression au Yémen.

En Tunisie, en revanche, depuis le départ de Ben Ali, un vent de liberté souffle sur les médias. Privés de liberté d’expression pendant 23 ans, les Tunisiens reprennent peu à peu l’usage de ce droit. Une liberté qui s’imprime dans la presse et fait les gros titres, débarrassés de la propagande qui a verrouillé pendant de longues années la parole.

«Les gens ont décidé de parler et ils ont parlé. Je n’ai jamais vécu dans une démocratie et j’ai 51 ans», a ainsi déclaré le dessinateur du quotidien La Presse, Lotfi Ben Sassi. Symbole de cette nouvelle liberté, le quotidien La Presse n’est plus obligé de faire sa Une sur les activités du président ou de sa femme, après avoir été pendant 23 ans le journal du régime Ben Ali. Une véritable révolution, qui marque une rupture nette avec la langue de bois imposée du temps de Ben Ali.

Mais qui dit liberté d’expression dit aussi responsabilité des journalistes, comme le montre l’arrestation survenue dimanche de Larbi Nasra, propriétaire de la chaîne de télévision privée tunisienne Hannibal, accusé de «haute trahison et complot contre la sécurité de l’Etat» pour avoir voulu favoriser le retour du président déchu Ben Ali.

___________ 5 – Le Quotidien du Peuple (Chine) avec XINHUA

Les unités anti-terrorisme du Yémen lancent une chasse à l’homme contre Al-Qaida à Shabwa

Les unités de lutte anti- terrorisme yéménites, soutenues par des chars et de l’artillerie, ont lancé une campagne de traque contre les combattants d’Al-Qaïda dans la province de Shabwa dans le sud-est du pays, a rapporté vendredi un responsable de sécurité de la province.Cette campagne ciblait les villes de Azan et de Hota, ainsi que les districts d’Al-Saieed et de Nisab à Shabwa, à environ 458 km au sud-est de Sanaa, la capitale du pays, a déclaré ce responsable sous le couvert de l’anonymat.

« Les unités de sécurité fouilleront les montagnes éloignées entourant ces districts pour traquer les éléments les plus recherchés d’Al-Qaïda, y compris le religieux yéménite né aux États-Unis, Anwar al-Awlaki, que l’on suppose retranché là-bas », a déclaré par téléphone à Xinhua le responsable depuis Ataq, la capitale de cette province.

La semaine dernière, un autre responsable de sécurité a déclaré à Xinhua que la branche combattante d’Al-Qaïda avait assassiné le colonel Atiq al-Amri, un haut responsable de la section d’enquête criminelle des forces de sécurité, et blessé son collègue soldat Sadri bin Iesa alors qu’ils se trouvaient dans la ville d’Azan.

Lundi, un tribunal de sécurité de Sanaa a condamné par contumace le religieux recherché Anwar al-Awlaki à 10 ans de prison pour incitation au meurtre d’étrangers et participation à un groupe armé.Shabwa est la patrie d’origine de M. Al-Awlaki, qui a été inscrit en mai dernier sur la liste « à capturer ou à tuer » des États-Unis en raison d’accusations selon lesquelles il serait lié à une tentative ratée d’attentat contre un avion de ligne à destination des États-Unis en décembre 2009, attentat revendiqué par la suite par le mouvement Al-Qaïda au Yémen.

En septembre dernier, le gouvernement yéménite a lancé une offensive massive contre la ville de Hota, où étaient retranchés plus de 200 combattants d’Al-Qaïda. Des dizaines de personnes avaient trouvé la mort dans cette offensive.Grâce à un soutien de renseignement de Washington, le Yémen a intensifié ses campagnes de maintien de la sécurité depuis l’année dernière avec des mesures telles que des raids aériens contre le mouvement Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQAP).

_______________ 5 – Romandie News (Ch) avec AFP

Yémen: des hommes armés libèrent un suspect d’Al-Qaïda dans un hôpital

Des hommes armés ont fait irruption dimanche dans un hôpital du sud du Yémen et libéré un membre présumé d’Al-Qaïda, admis dans l’établissement après avoir été blessé lors d’un accrochage avec les forces de sécurité, a annoncé une source médicale.

Une source au sein des services de sécurité avait annoncé dans la journée que trois personnes, dont un policier et un suspect, avaient été blessées lors d’une fusillade à Loder, dans la province d’Abyane.

L’accrochage a eu lieu lorsque les forces de sécurité ont pris en chasse un suspect, Amine Al-Sayyed, recherché pour collaboration avec Al-Qaïda, selon la même source.Dimanche soir, un responsables médical de l’hôpital de Loder a déclaré que le policier avait succombé à ses blessures et que des hommes armés s’étaient introduits dans l’établissment avant d’en repartir « avec Sayyed », qui était « grièvement blessé ».

Dans un incident séparé, les forces de sécurité yéménites ont dispersé des centaines de membres du Mouvement sudiste à Crater, un quartier d’Aden, la principale ville du sud du Yémen, après les obsèques d’un homme abattu par un policier lors d’affrontements il y a quelques jours.Les forces de sécurité ont tiré et lancé des gaz lacrymogènes, ont affirmé des témoins.

La tension est vive dans le sud du Yémen, où les forces gouvernementales font face à une recrudescence des activités des partisans d’Al-Qaïda mais aussi du Mouvement sudiste, un groupe séparatiste.

__________________________ 4 – AFP

Yémen: des journalistes réclament la libération d’une militante, heurts avec la police

Quelque 200 journalistes yéménites ont appelé dimanche à la libération de l’activiste Tawakel Karman, arrêtée dans la nuit par la police à Sanaa où des heurts se sont produits devant l’université.

Partis du siège de leur syndicat, les journalistes ont organisé une marche jusqu’au parquet de Sanaa pour réclamer la libération de Mme Karman, qui dirige l’organisation locale « Femmes journalistes sans chaînes », a rapporté un correspondant de l’AFP.

Mais ils ont dû quitter les lieux sans obtenir du procureur général de précisions concernant le sort de Mme Karman, d’après des participants.

Mme Karman a été arrêtée dans la nuit de samedi à dimanche par des policiers en civil dans une rue du centre de Sanaa alors qu’elle rentrait chez elle, en compagnie de son mari, ont indiqué des militants des droits de l’Homme.

Elle se trouvait dimanche matin dans la prison centrale de Sanaa, a précisé sa famille.

Aucune raison n’a été fournie pour l’arrestation de cette militante, confirmée par une source de sécurité qui s’est bornée à indiquer que son interpellation faisait suite à un mandat d’arrêt émis par le parquet.

Son arrestation est « un crime » et « un acte immoral », a dénoncé un porte-parole de l’opposition parlementaire, Mohamed Qobati.

Condamnant son interpellation, l’association Reporters sans Frontières a de son côté « exigé sa libération immédiate ».

En milieu de journée, des heurts ont eu lieu devant l’université de Sanaa où les forces de sécurité ont dispersé à coup de matraques des dizaines d’étudiants rassemblés pour dénoncer la politique du régime, ont rapporté des témoins.

Un caméraman de la chaîne de télévision satellitaire Al-Arabiya, qui filmait les heurts, a été brièvement interpellé avant d’être libéré, selon cette chaîne.

Un caméraman d’Al-Jazira a été battu par la police, a affirmé cette chaîne du Qatar.

Les forces de sécurité ont procédé à 19 arrestations parmi les étudiants protestataires et les activistes des droits de l’Homme qui ont participé à la marche des journalistes, dont certains ont été ensuite libérés, selon des militants.

Mme Karman, membre du Comité central du parti islamiste yéménite Al-Islah, a dirigé ces derniers jours à Sanaa des manifestations de soutien à la révolte populaire en Tunisie, marquées par des appels à un changement politique au Yémen.

Des centaines d’étudiants avaient manifesté samedi à l’Université de Sanaa, certains appelant au départ du président Ali Abdallah Saleh, d’autres réclamant au contraire son maintien à la tête de l’Etat.


__________________________ 3 – Europe 1

Yémen : une militante arrêtée après les manifs

Tawakul Karman, militante de la liberté de la presse et organisatrice des manifestations étudiantes contre le gouvernement ces derniers jours, a été arrêtée dimanche. La jeune femme, qui dirige l’organisation locale Femmes journalistes sans chaînes, est aussi membre du parti islamiste Islah.

Elle se trouvait dimanche matin dans la prison centrale de Sanaa, a précisé sa famille.Le départ forcé de Ben Ali a provoqué une onde de choc dans le monde arabe, entrainant des manifestations et/ou des immolations au Maroc, en Algérie, en Egypte, en Jordanie et en Arabie Saoudite.

___________________________ 2 – Radio Chine

Neuf morts dans des affrontements avec des rebelles chiites dans lenord du Yémen

Au moins neuf personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans des affrontements qui perdurent encore entre des rebelles chiites et des forces tribales pro-gouvernementales dans le nord du Yémen, a déclaré vendredi à Xinhua un membre du conseil local.

« Sept membres des rebelles chiites houthis et deux membres de la tribu pro-gouvernementale Al-Abdain ont été tués, et des dizaines d’hommes des deux camps ont été blessés, dans une bataille acharnée qui a éclaté jeudi soir », a déclaré par téléphone à Xinhua ce responsable qui ne souhaite pas être identifié.

Ces affrontements ont eu lieu dans une banlieue du sud de la ville de Saada, capitale de la province de Sanaa, où les rebelles tentent de conquérir des territoires appartenant à la tribu Al- Abdain, a indiqué ce membre du conseil.

___________________________ 1 – Europe 1

Manifestations au Yémen pour des réformes

Plusieurs milliers de Yéménites ont manifesté jeudi dans le sud du pays à Taiz pour dénoncer l’insuffisance d’un projet gouvernemental de réformes institutionnelles qui limiterait notamment le nombre de mandats présidentiels. Les manifestants ont dénoncé des « dirigeants corrompus » qui transmettent le pouvoir à leurs enfants.

Ces manifestations surviennent alors que la Tunisie est entrée dans une phase de transition après le départ, sous la pression de la rue, de son président Zine ben Ali, qui régnait depuis 1987.Deux manifestations ont déjà eu lieu cette semaine sur le campus de l’université de Sanaa, la capitale du Yémen, pour protester contre les régimes autocratiques arabes, visant notamment le président Ali Abdallah Saleh.

Le Yémen est confronté à un chômage croissant et les réserves pétrolières qui ont longtemps soutenu l’économie sont en train de se réduire. La moitié des 23 millions de Yéménites vivent avec moins de deux dollars par jour.