04/02/11 (B590) Nouvelles de Somalie – les islamistes shebab lancent une chaîne de télévision – la situation est « intolérable » pour les civils à Mogadiscio – Le soutien européen à l’Amisom continue – La Somalie au bord d’une crise majeure à cause de la sécheresse, s’inquiète Amos – UA: Echec du gouvernement en Somalie – UA : le président sénégalais Abdoulaye Wade propose la création d’un fonds du NEPAD – des blessés de guerre toujours plus nombreux dans les hôpitaux de Mogadiscio (7 articles)

_____________________ 7 – AFP

Somalie: les islamistes shebab lancent une chaîne de télévision

Les islamistes somaliens shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont lancé une chaîne de télévision afin de développer leurs activités de propagande, a indiqué vendredi le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.

La première émission de la chaîne d’information Al-Kataib montre les confessions d’un agent supposé de la CIA, exécuté dimanche, a précisé

le centre de surveillance, qui cite un communiqué des shebab diffusé sur plusieurs forums internet djihadistes.

« Cette diffusion couronnée de succès constitue un bond en avant médiatique pour les moudjahidine de façon générale et en Somalie en particulier », affirme le communiqué.

Le premier document diffusé sur la chaîne est « un enregistrement des confessions d’un des plus dangereux espions en Somalie, Ahmad Kisi », poursuit le communiqué, qui comprend également des photos des différents studios de la chaîne.

Peu de résidents ont cependant accès à cette chaîne, en raison d’un manque d’équipement TV adapté.

Les shebab avaient affirmé lundi avoir exécuté un Somalien de 44 ans, accusé d' »espionnage » pour le compte des Etats-Unis.

Les shebab, qui tentent de renverser à Mogadiscio le fragile gouvernement somalien, ont fait voeu d’allégeance à Al-Qaïda et revendiqué plusieurs attentats sanglants. Ils contrôlent une grand partie du centre et du sud de la Somalie.

Le groupe insurgent a interdit aux Somaliens de regarder le football, les films occidentaux et tout autre programme jugé « non-islamique ».


_____________________ 6 – Tribune de Genève avec AFP

Somalie: la situation est « intolérable » pour les civils à Mogadiscio

Plusieurs milliers de personnes ont fui depuis le début de l’année Mogadiscio, capitale de la Somalie où les violences ont rendu la situation « intolérable » pour les civils, s’est alarmé vendredi le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Plusieurs milliers de personnes ont fui depuis le début de l’année Mogadiscio, capitale de la Somalie où les violences ont rendu la situation « intolérable » pour les civils, s’est alarmé vendredi le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Lundi, un soldat somalien a tué au moins 17 civils et en a blessé plus de 50, après avoir ouvert le feu avec un canon anti-aérien dans la foule dans le sud de la capitale.

Cet incident, le plus grave depuis le début de l’année, rappelle que la capitale somalienne « est sans aucun doute la ville la plus meurtrière au monde », a expliqué un porte-parole du HCR, Adrian Edwards lors d’un point de presse.

« Pour des centaines de milliers de personnes qui constituent la population de Mogadiscio, la situation est intolérable avec des violations quotidiennes des droits humains fondamentaux », a-t-il ajouté.

Le flux de Somaliens fuyant Mogadiscio n’a cessé ces dernières années. Rien que depuis début janvier, ils ont été quelque 4.200 à quitter la capitale, selon les dernières données du HCR qui estime à 1,5 million le nombre de Somaliens déplacés dans leur pays.

La Somalie est en proie à une guerre civile depuis vingt ans et les combats sont quasi-quotidiens entre les milices islamistes shebab qui contrôlent la majeure partie du sud et du centre du pays et les 7.500 soldats dépêchés par l’Union Africaine pour protéger un gouvernement de transition très fragilisé.

Selon l’ONU, des centaines de Somaliens ont été tués en 2010, tandis qu’au moins 7.600 autres ont été blessés par armes, soit « une moyenne de plus de 20 blessés par jour », souligne le HCR.

Ces chiffres « font de l’année la pire de la dernière décennies en terme de victimes civiles », s’est inquiété le porte-parole de l’agence onusienne qui a exhorté « tous les groupes armés et forces en place dans la capitale à faire de la protection des civils une priorité ».

La Somalie reste « une des crises humanitaires les pires et les plus préoccupante auxquelles le HCR doit faire face », a-t-il insisté.

_____________________ 5 – Bruxelles 2 / Europe de la Défense

Le soutien européen à l’Amisom continue

L’Union européenne a décidé de continuer à soutenir la force de paix de l’Union Africaine en Somalie (AMISOM) en versant pour la période février-juillet, 65 millions d’euros, provenant du budget communautaire. Le versement est effectué à l’Union africaine.

Cette décision intervient alors que l’Union africaine a décidé de porter les effectifs de la force de paix en Somalie de 8000 à 12.000 hommes essentiellement fournis par les Ougandais et les Burundais.

Un troisième pays enverra des troupes : la Guinée.

Et qu’un débat est entamé pour que l’AMISOM ait un mode plus offensif en Somalie. Des renforts en hélicoptères de combat ont également été demandés. Mais ainsi que l’a rappelé à la mi-janvier, lors d’une réunion à Djibouti, le représentant spécial de l’ONU pour la Somalie, Augustine Mahiga, le Fonds d’affectation spécial de l’ONU est « à son plus bas« . Cette décision de l’Union européenne est donc la bienvenue.

Les 65 millions d’euros versés par l’Union européenne à son homologue africain sont destinés surtout à payer les allocations des soldats de la paix, les salaires du personnel civil, le transport et le soutien médical. Les armes ne sont en revanche pas financés, précise un expert de ce dossier. Précisons également que Eunavfor, la force navale anti-piraterie européenne, assure l’escorte de tous les navires de l’AMISOM vers Mogadiscio (et retour).

Le coût de cet accompagnement n’est pas compris dans le montant indiqué.

__________________________ 4 – Centre Info ONU

La Somalie au bord d’une crise majeure à cause de la sécheresse, s’inquiète Amos

Arrivée lundi au Kenya pour une mission de trois jours dans la Corne de l’Afrique, la Secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, s’est rendue mercredi en Somalie dans la région du Puntland où elle s’est inquiétée de l’impact de la sécheresse qui vient s’ajouter à la guerre. Selon la chef de l’humanitaire de l’ONU, le pays est au bord d’une crise majeure si les pluies d’avril ne tombent pas.

« J’ai constaté le terrible coût du conflit actuel et maintenant de la sécheresse sur la vie quotidienne des Somaliens », a déclaré mercredi Valerie Amos dans un communiqué de presse. « Nos actions dans les prochains mois seront décisives. Le pays est vacillant et au bord d’une crise bien plus grande si les pluies, attendues pour avril, ne viennent pas. Nous devons nous préparer à répondre à cette possibilité rapidement et stratégiquement », a-t-elle ajouté.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), 2,4 millions de personnes sont dans une situation d’urgence et ont besoin d’une assistance humanitaire en Somalie. Un chiffre en augmentation avec la sécheresse qui menace la sécurité alimentaire des populations. Les taux de malnutrition, déjà au-dessus des seuils d’urgence, a encore augmenté à cause du manque d’eau potable et des revenus que les familles tiraient de l’exploitation de leurs bétails, estime le OCHA.

« Nous devons être conscients que les personnes qui souffrent le plus de cette crise, c’est-a-dire les filles, les femmes, les garçons et les hommes, souhaitent avoir une vie normale : les parents veulent que leurs enfants puissent aller à l’école », a-t-elle ajouté.

La chef de l’humanitaire de l’ONU s’est d’abord arrêtée dans la capitale administrative du Puntland, à Garowe, où elle a rencontré les autorités locales afin d’aborder les défis humanitaires auxquels les populations sont confrontées. Elle s’est ensuite rendue à Galkacyo, la capitale de la région de Mudug, où elle a discuté avec un comité local mis en place pour trouver des solutions aux familles les plus touchées par la sécheresse.

Valerie Amos a ensuite visité le camp de déplacés d’Halabokad, situé à la périphérie de Galkacyo. Grâce à une initiative lancée en avril dans ce camp, les familles sont propriétaires de leurs champs. Environ 1,46 million de personnes ont été déplacées à cause de l’instabilité et des affrontements. En un mois la sécheresse a contraint 20.000 personnes à quitter leurs lieux de vie à cause du manque d’eau.

Jeudi, la Secrétaire générale adjointe rencontrera les partenaires humanitaires, l’équipe pays de l’ONU pour la Somalie et le Kenya à Nairobi.

_______________________ 3 – BBC

UA: Echec du gouvernement en Somalie

Le président de la commission de l’Union Africaine

Le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, a déclaré que le gouvernement de transition (TFG) en Somalie n’a pas réussi à remplir ses obligations.

Jean Ping a indiqué lors d’une réunion spéciale du sommet de l’Union africaine que le gouvernement fédéral de transition n’avait pas été capable d’établir son autorité ni de fournir la stabilité et les services sociaux pour les Somaliens.

Toutefois, M. Ping a déclaré que le gouvernement de transition avait signé un contrat de coopération avec le groupe islamiste modéré Ahlu Sunna et a plaidé pour un soutien accru au TFG.

L’IGAD l’autorité intergouvernementale pour le developpement de l’afrique de l’est a demandé que le mandat du gouvernement fédéral de transition en Somalie soit étendu.

Le mandat confié par l’ONU à ce gouvernement de transition expire en août 2011.

_______________________ 2 – Radio-Chine avec XINHUA

UA : le président sénégalais Abdoulaye Wade propose la création d’un fonds du NEPAD

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a confié à des journalistes samedi soir à Addis-Abeba, en Ethiopie, avoir proposé à ses homologues africains la création d’un fonds du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), un plan mis en place en 2001 et qui a connu évolution mitigée.

Avec le président sud-africain Thabo Mbeki, l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, le Nigérian Olusegun Obasanjo et l’Egyptien Hosni Moubarak, le chef de l’Etat sénégalais est l’un des initiateurs de ce mécanisme adopté par les dirigeants de l’ Union africaine (UA) en vue d’ impulser le développement du continent par des programmes d’ intégration, notamment dans le domaine des infrastructures.

Après avoir claqué la porte et changé d’ avis à la demande de John Kufuor, alors président au Ghana, et d’ autres leaders continentaux, il assure que les initiatives avancent désormais dans une bonne direction. « Aujourd’ hui, vraiment avec (Ibrahim Hassan) Mayaki comme président de l’ agence (du NEPAD), tout se passe très bien. Maintenant, on est très concrets », a-t-il dit.

Comme preuve, il a souligné que « maintenant certains chefs d’ Etat volontaires vont piloter des projets. Nous ne sommes plus dans les considérations très générales. Alors, c’ est ça qui va faire changer les choses. Ceux qui vont piloter des projets, ils vont, en rapport avec l’ Union africaine, avec le NEPAD, diligenter des études de faisabilité et recevoir des financements ».

« Je vous donne l’ exemple de ce qui s’ est passé au Sénégal. J’ avais été chargé du corridor rail-route, de Dakar à Djibouti, Djibouti-Libreville vers la côte atlantique. J’ ai réuni tous les bailleurs de fonds au Sénégal. Et ils ont annoncé plus de 24 milliards de dollars (lors d’ un tour de table en 2008). Après, on a piétiné. J’ ai appris qu’ on a fini par désigner un cabinet d’ études pour faires les études de faisabilité, mais on a perdu beaucoup de temps », a-t-il expliqué.

Il a annoncé une nouvelle réunion avec les bailleurs de fonds, car « aujourd’ hui, le NEPAD a bien démarré, avec l’ agence, parce que le président Zuma supervise les infrastructures et il a donné à chacun une partie des infrastructures de l’ Afrique à réaliser ». Selon lui, les Africains ont commis une grave erreur dans leurs rapports avec les pays développés.

« Chaque fois que nous allons au G-8 ou au G-20, on leur parle de la situation de l’ Afrique et ils annoncent des sommes et nous sortons de là en croyant qu’ ils vont sortir l’ argent pour financer des projets. C’ est pourquoi aujourd’ hui j’ ai proposé la création d’ un fonds du NEPAD, (…) un fonds pour les infrastructures par exemple. Et le fonds devra être géré de façon paritaire, entre eux et nous. Comme ça, on ne peut pas nous soupçonner de détourner l’ argent », a-t-il indiqué.

Par à rapport à ce fonds, il a estimé que pour des pays qui « gardent 30% de leurs dépôts dans les banques occidentales », « il faut investir cet argent en Afrique ».

Le président Wade se trouve à Addis-Abeba pour participer au sommet de l’Union africaine dimanche et lundi.

_________________________ 1 – CICR

Somalie : des blessés de guerre toujours plus nombreux dans les hôpitaux de Mogadiscio

Le nombre de blessés de guerre traités dans les deux grands hôpitaux de la capitale somalienne, Mogadiscio, a atteint un niveau très élevé en 2010.

Plus de 6 000 patients ont été admis dans les hôpitaux Keysaney et Medina l’an dernier, contre 5 000 en 2009 et quelque 2 800 en 2008.

L’hôpital Keysaney, géré par le Croissant-Rouge de Somalie, et l’hôpital communautaire Medina sont tous deux soutenus par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

« Les médecins et le personnel infirmier de ces établissements travaillent sans relâche pour faire face à l’afflux constant de patients », déclare Pascal Mauchle, chef de la délégation du CICR en Somalie. « Il semble que les combats sont devenus plus fréquents. Les personnes gravement blessées affluent à toute heure – même en plein milieu de la nuit. Nous sommes particulièrement préoccupés par le grand nombre de civils, notamment de femmes et d’enfants, victimes de blessures par arme. »

Quelque 2 300 femmes et enfants ont été admis dans les hôpitaux Keysaney et Medina l’an dernier avec des blessures de guerre – soit près de 40 pour cent de tous ces accidents. Bon nombre avaient été pris dans des combats violents opposant les forces du Gouvernement fédéral de transition, soutenu par l’Union africaine, à des groupes comme Al-Shabab.

Le CICR et le Croissant-Rouge de Somalie rappellent une fois de plus à toutes les parties au conflit qu’elles doivent se conformer au droit international humanitaire, en particulier en veillant constamment à ce que les opérations militaires soient conduites de manière à épargner la population civile. Les parties au conflit doivent distinguer en tout temps les civils des combattants. Elles ne doivent pas recourir à des moyens et méthodes de guerre indiscriminés. Le personnel médical, les hôpitaux et les dispensaires doivent être respectés et protégés en toutes circonstances.

Les hôpitaux Keysaney et Medina traitent tous les patients, indépendamment de leur origine ethnique et de leur appartenance religieuse ou politique. Le CICR leur fournit du matériel chirurgical et des médicaments, prend à sa charge les dépenses de fonctionnement (les salaires et l’achat de carburant, par exemple) et contribue à la réparation et à la modernisation des établissements, si nécessaire.