03/03/11 (B593) Yémen Express (2/2) – des médecins déclarent que deux manifestants ont été tués dans le sud – Pillay appelle les autorités à cesser de réprimer les manifestations – Nouveau “Jour de colère” au Yémen – le président contesté limoge des chefs de régions troublées – l’ONU met en garde les autorités contre la répression – Un médecin russe enlevé dans le sud du Yémen – Saleh met en garde contre une partition en cas de chute de son régime (7 articles)

_______________ 7 – Presse canadienne avec AP

Yémen: des médecins déclarent que deux manifestants ont été tués dans le sud

Un responsable médical a déclaré mercredi que deux manifestants ont été tués par balles lors de manifestations dans le sud du Yémen contre le régime du président Ali Abdallah Saleh.

Un représentant de l’hôpital a précisé que ces personnes ont été abattues mercredi durant une manifestation dans la ville de Sadr, située dans la province de Lahaj. Il a fait ces déclarations sous le couvert de l’anonymat parce qu’il n’avait pas reçu l’autorisation de parler aux médias.

Des témoins ont raconté que les forces de sécurité ont ouvert le feu et eu recours aux gaz lacrymogènes contre des centaines de protestataires, ces derniers ripostant en incendiant trois de leurs véhicules.

Le Yémen a été le théâtre de nombreuses manifestations demandant le départ du président Saleh au cours des dernières semaines. Le chef de l’État yéménite est un allié important des États-Unis dans la guerre au terrorisme et à al Qaïda. Les principaux chefs tribaux qui appuyaient Saleh ont depuis joint le mouvement de contestation.

_____________________ 6 – Toujours en Ligne

Yémen : Pillay appelle les autorités à cesser de réprimer les manifestations

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a appelé les autorités yéménites à faire preuve de retenue et à protéger la liberté d’expression et de réunion pacifique de l’opposition qui a appelé ce mardi à une « Journée de la colère ».

« Les gens ont le droit légitime d’exprimer leurs griefs et leurs revendications à leur gouvernement », rappelle-t-elle dans un communiqué, avant de dénoncer la violence contre les manifestants lors de précédents rassemblements, qui se sont soldés par des morts et des blessés dans les rangs de l’opposition.

« Ces dernières semaines, nous avons vu maintes et maintes fois que des réponses violentes, contraires au droit international, ne font pas partir les manifestants mais ne font qu’exacerber la frustration et la colère »
, ajoute-t-elle.

Navi Pillay cite également des rapports faisant état d’attaques, d’intimidations et de harcèlements contre des journalistes locaux et internationaux couvrant les manifestations, ainsi que l’arrestation et la détention de journalistes et de défenseurs des droits de l’homme. La Haut commissaire se dit aussi « particulièrement préoccupée par des cas de disparitions forcées de militants politiques » et demande « des clarifications immédiates sur le sort des personnes récemment transférées d’Aden, à la capitale Sanaa ».

« Les autorités doivent libérer tous les individus arrêtés pour avoir manifesté pacifiquement. Tous les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes doivent être protégés dans l’exercice de leur travail important », insiste-t-elle encore dans son communiqué.

« Ceux qui sont responsables de la sécurité publique doivent comprendre que leurs actions sont encadrées par le droit international et qu’elles peuvent être tenues personnellement responsables des violations », poursuit la responsable de l’ONU. « En règle générale, les unités de l’armée sans formation ou sans équipement pour faire face à des manifestations de rue ne doivent pas être déployées dans les villes. Et s’il n’y a pas d’alternative, elles doivent être déployées sous le contrôle étroit d’officiers qualifiés ».

Navi Pillay demande par ailleurs à l’opposition de ne pas recourir à la violence, tout en s’inquiétant d’informations indiquant « que le personnel médical se serait vu refuser l’accès à des manifestants blessés lors de rassemblements antérieurs ».

Pour conclure, la chef des droits de l’homme à l’ONU appelle « à un dialogue constructif, large et inclusif » au Yémen, « pour tracer une voie qui respecte les aspirations et les droits de l’homme du peuple ».

______________________ 5 – EuroNews

Nouveau “Jour de colère” au Yémen

Des dizaines de milliers d’opposants au Président Saleh se sont rassemblés dans plusieurs villes du pays, comme à Sanaa, la capitale.

Une journée organisée à la mémoire des 24 manifestants tués depuis le début de la contestation populaire fin janvier.

“Nous jurons que nous n’aurons pas peur. Peu importe combien ils en tuent, combien ils en jettent en prison, combien ils en torturent. Nous mourrons en martyrs et nous irons au paradis, et Ali Saleh ira en enfer. Dieu est grand. Que le Président tombe et avec lui ce régime corrompu”, craie un manifestant.

Lors d’une réunion avec des dignitaires religieux et des chefs militaires locaux, le Président yéménite a accusé l’Etat hébreu et les Etats-Unis d‘être à l’origine des troubles.

“Tout vient d’Israël qui complote pour tenter de déstabiliser le monde arabe. Ces contestataires ne sont que des exécutants et des imitateurs. La tour de contrôle est à Tel Aviv et elle est dirigée par la Maison Blanche”, a-t-il dit.

Dans le nord du pays, partisans d’Ali Saleh et opposants se sont affrontés à coups de pierres et de bâtons. Au sud, des affrontements ont opposé des séparatistes à l’armée. Au total une dizaine de personnes auraient été blessés et deux autres tuées.

______________________ 4 – AFP

Yémen: le président contesté limoge des chefs de régions troublées

De Jamal AL-JABIRI

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, dont le départ est demandé avec insistance par des manifestants, a limogé mardi les gouverneurs de cinq provinces qui conduisent la contestation de son régime.

M. Saleh, pourtant un allié clé des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, s’en est par ailleurs pris au président américain Barack Obama, accusant Israël et les Etats-Unis d’orchestrer les « révoltes » qui ont touché plusieurs pays arabes depuis la mi-janvier.

Après une journée de forte mobilisation contre le pouvoir, avec notamment une manifestation massive dans la capitale Sanaa, une source officielle a annoncé le limogeage des gouverneurs des provinces d’Aden, de Hadramout, d’Abyane et Lahaj (Sud et Sud-est) en plus de celle de Hodeïda (Ouest).

Ces cinq provinces, notamment celle d’Aden, sont le théâtre de violentes manifestations contre le régime de M. Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

Les personnalités limogées n’ont pas été remplacées dans l’immédiat.
Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International, au moins 27 personnes ont été tuées lors des protestations commencées le 27 janvier au Yémen mais qui se sont intensifiés à partir de la mi-février.

Des dizaines de milliers de personnes ont envahi Sanaa et se sont rassemblées devant l’Université pour demander le départ de M. Saleh.

« Le peuple veut la chute du régime, le peuple veut le départ d’Ali Abdallah Saleh », ont-ils scandé, selon des correspondants de l’AFP sur place.

Des partisans du régime ont eux aussi organisé une importante manifestation, à l’appel du parti présidentiel, le Congrès populaire général (CPG).

La manifestation des opposants est la plus importante que Sanaa ait connue depuis le début de la contestation populaire contre M. Saleh.

L’influent prédicateur Abdel Majid Zendani, soupçonné par Washington de soutenir le terrorisme, y a harangué la foule, affirmant qu’il « soutenait les revendications des jeunes ».

Des leaders de l’opposition, qui a appelé à une « Journée de colère » mardi, ont pris part à la manifestation, ainsi que des chefs de tribus.

Dans le sud, au moins une vingtaine de manifestants ont été blessés dans la province de Hadramout et à Aden où l’armée s’est déployée en force, lors de la dispersion par les forces de sécurité de manifestations en soirée. Certains ont été touchés par balles, selon des sources médicales.

Des milliers de personnes ont également défilé à Lahaj, réclamant la chute du régime, selon des témoins.

M. Saleh, tout en renouvelant son engagement à « protéger les manifestants » et son appel à l’opposition pour une reprise du dialogue, a critiqué M. Obama devant la presse.

« Chaque jour, nous entendons une déclaration du président Obama; en Egypte, ne faites pas ceci, en Tunisie, ne faites pas cela (…) De quoi se mêle-t-il à Oman? De quoi se mêle-t-il en Egypte? Il est le président des Etats-Unis! », a lancé le président yéménite.

Selon lui les soulèvements « de Tunis au sultanat d’Oman (…) sont une tempête orchestrée depuis Tel-Aviv, sous la supervision de Washington.

Il y a un centre d’opérations à Tel-Aviv pour déstabiliser le monde arabe, et qui est dirigé depuis la Maison Blanche ».

La Maison Blanche a réagi en en mettant en garde M. Saleh contre toute tentative de désigner des « boucs émissaires ».

« Nous ne pensons pas que désigner des boucs émissaires constitue une réponse adéquate aux yeux des Yéménites ou d’habitants d’autres pays », a déclaré le porte-parole de M. Obama, en appelant M. Saleh à mener des réformes politiques pour répondre aux « aspirations légitimes » de son peuple.

______________________ 3 – L’Express avec AFP

Yémen: l’ONU met en garde les autorités contre la répression

La haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a mis en garde mardi les autorités yéménites contre toute « répression violente des manifestations », estimant que le peuple avait le droit d’exprimer sa « récrimination ».

Mme Pillay a appelé, dans un communiqué, le gouvernement à protéger « le droit des manifestants et des journalistes dans le respect des lois internationales ».

« La population a le droit légitime d’exprimer ses récriminations et ses demandes auprès de son gouvernement », a ajouté la responsable des droits de l’homme de l’ONU.

Une manifestation massive avait lieu mardi dans le centre de Sanaa, la capitale, à l’appel de l’opposition, pour réclamer le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh qui a accusé Israël et les Etats-Unis « d’orchestrer » la révolte arabe.

_______________ 2 – Romandie News avec AFP

Un médecin russe enlevé dans le sud du Yémen

Un médecin russe a été enlevé lundi par les membres d’une tribu dans le sud du Yémen, dans la province de Shabwa, en représailles à un raid aérien mené par les autorités en 2009, ont indiqué à l’AFP une source médicale et les ravisseurs.

Le médecin travaille à l’hôpital Ataq à Shabwa et a été emmené à Al-Mahfad, dans la province voisine d’Abyan, un bastion d’Al-Qaïda, a déclaré le responsable de l’hôpital Mohammed Salman à l’AFP.

M. Salman a précisé que le médecin russe l’avait contacté par téléphone.

_________________________ 1 – AFP


Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a mis en garde lundi contre une partition du pays si son régime venait à tomber sous la pression populaire.

« Je mets en garde contre une partition (…) le Yémen sera divisé, non pas en deux parties comme dans le passé, mais en quatre parties », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une rencontre avec l’Association des ulémas du Yémen dans une mosquée de Sanaa.

S’en prenant à ses opposants qui réclament la chute de son régime, le président yéménite a affirmé qu' »ils ne pourront pas gouverner pendant une seule semaine, j’en suis certain ».

Le régime du président Saleh, qui avait unifié le nord et le sud du pays en 1990, est contesté dans la rue depuis le 27 janvier avec des manifestations à Sanaa, Taëz, au sud de la capitale, et surtout à Aden, dans le sud du pays.

La contestation vient s’ajouter aux difficultés de ce pays pauvre et tribal: le pouvoir du président Saleh est ouvertement contesté par Al-Qaïda, bien implanté dans le Sud-Est, par les séparatistes qui veulent rétablir un Etat indépendant dans le Sud et par une rébellion de zaïdites (chiites) dans le Nord.

En outre, l’opposition parlementaire a fini par se rallier au mouvement de protestation, de même que les chefs de puissantes tribus, alors que le président Saleh comptait sur leur fidélité pour se maintenir au pouvoir.

M. Saleh s’est interrogé: « à quoi cela peut servir de se barricader dans les rues », en se demandant « qui est en train d’agiter les jeunes, de leur verser de l’argent et d’organiser leur transport en bus » vers les lieux de manifestations.

A Sanaa, les étudiants ont poursuivi lundi devant l’université leur sit-in qu’ils ont juré de maintenir jusqu’à « la chute du régime ». Des manifestants campent également à Taëz, au sud de la capitale, depuis plus de deux semaines sur une place.

Les manifestations se sont poursuivies lundi dans le reste du pays.

Dans la province du Hadramout (sud), la police a dispersé à coups de grenades lacrymogènes et de matraques une manifestation de milliers de lycéens dans la ville de Seyoun, selon des témoins.

Deux manifestants ont été blessés lorsqu’une voiture circulant à toute vitesse a tenté de les écraser, selon ces témoins.

Des centaines de personnes ont également défilé comme chaque soir dans les différents quartiers d’Aden, la grande ville du Sud, réclamant la chute du régime, selon le correspondant de l’AFP.

Dans la ville d’Amran (nord), deux personnes ont été blessées lors d’affrontements entre des manifestants et des partisans du régime, selon des témoins.

Par ailleurs, 13 députés yéménites, dont l’un du Congrès Populaire Général (CPG) au pouvoir, ont « gelé leur participation au Parlement », pour protester contre l’usage de la force contre les manifestants et le « silence du Parlement » à ce sujet.

Ils ont précisé, dans un communiqué, que le gel de leur participation durerait jusqu’à ce que « les responsables des morts soient présentés devant la justice ».

Onze députés du parti du Congrès Populaire Général avaient déjà présenté leur démission la semaine dernière pour protester contre la répression des manifestations au Yémen.

Selon Amnesty International, au moins 11 personnes ont été tuées vendredi, et 27 au total depuis le 16 février.