10/04/11 (B599) Yémen Express / les nouvelles de la semaine écoulée (1/3) – encore des morts, Saleh accepte une médiation – Washington condamne les violences, met Saleh en garde – L’opposition prête à négocier un transfert de pouvoir – pas de suspension de l’aide militaire américain – la transition doit commencer (UE) – 17 morts à Taëz, Saleh perd le soutien américain – nombreux blessés à Hodeida – 17 manifestants tués à Taëz – le pouvoir continue de tirer sur la foule – Un ou deux morts dans les manifestations au Yemen (10 articles)

_______________________ 10 – EuroNews

07/04 Yémen : encore des morts, Saleh accepte une médiation

Cinq morts dans la capitale du Yémen, c’est le bilan d’un affrontement entre adversaires et partisans du président Saleh. Parmi eux, deux militaires: ils feraient partie de la division blindée de l’armée conduite par le général Ali Mohsen, qui a rejoint les contestataires du régime.

Cet affrontement, qui a eu lieu, ce matin, près de la place du changement, épicentre des protestations, auraient aussi fait une quinzaine de blessés.

“Lorsqu’ils nous ont attaqués, ils ont tiré et lancé des pierres alors qu’on défilait pacifiquement”, explique un opposant, alors qu’un autre crie en les montrant: “ce sont des balles réelles, des balles réelles.”

Alors que Sanaa soigne ses blessés, à Taëz, une autre manifestation a été violemment réprimée. 400 personnes auraient été indisposées par les gaz lacrymogènes, et des dizaines blessés par balles. Déjà, hier, 18 protestataires ont été tués à Taëz et quatre à Houdaïda.

La répression des forces de Saleh soulève l’indignation des Etats-Unis et de l’Union européenne qui appellent à l’arrêt des violences, à des réformes rapides et à la tenue d‘élections libres.

Le président Saleh et l’oppostion ont accepté la médiation proposée par le Conseil de coopération du Golfe. La réunion se déroulera en Arabie saoudite.

_______________________ 9 – Romandie News avec AFP

07/04 Yémen: Washington condamne les violences, met Saleh en garde

Les Etats-Unis « condamnent fermement » les violences gouvernementales contre des manifestants au Yémen ces derniers jours, a déclaré mardi le porte-parole de la Maison Blanche en mettant nommément en garde le président Ali Abdallah Saleh.

« Les Etats-Unis condamnent fermement l’usage de la violence par les forces gouvernementales yéménites contre des manifestants à Sanaa, Taëz et Hodeïda ces derniers jours », a indiqué ce porte-parole, Jay Carney.

« Les Yéménites ont le droit de manifester pacifiquement et nous rappelons au président Ali Abdallah Saleh qu’il est de sa responsabilité d’assurer la sécurité des Yéménites qui exercent leur droit universel d’exprimer leurs opinions politiques », a affirmé M. Carney dans un communiqué.

Le porte-parole du président Barack Obama a également appelé le gouvernement de Sanaa à « mener des enquêtes complètes sur ces événements » et à faire en sorte que les responsables répondent de leurs actes.

De nouvelles violences ont fait au moins 24 morts en deux jours au Yémen où depuis lundi, des heurts entre partisans du chef de l’Etat, qui règne depuis 32 ans, et opposants ont secoué les villes de Taëz, Hodeïda et Sanaa. Dans ces villes, des milliers de personnes réclament depuis des semaines la fin du régime.

Le New York Times avait affirmé dimanche que le gouvernement américain était en train de retirer son soutien au président Saleh et de faciliter son départ, ce que M. Carney n’avait pas confirmé lundi. Il s’était borné à affirmer que « nous ne nous concentrons pas sur un individu ».

Le quotidien américain assurait que des responsables américains étaient convaincus que la position de M. Saleh était intenable, compte tenu de l’important mouvement de contestation populaire auquel il est confronté, et qu’il devrait quitter son poste.

L’opposition réclame le départ de M. Saleh comme préalable à la négociation. Le président Saleh, un allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, affirme qu’il est prêt à céder le pouvoir, mais dans le cadre d’un processus constitutionnel ordonné.

Abandonné par une partie de l’armée et des chefs tribaux et religieux, il a mis en garde contre le risque de chaos au Yémen s’il était contraint à partir.

Mardi, M. Carney a réitéré la position américaine: « le président Saleh doit trouver une solution à l’impasse politique avec l’opposition pour qu’un changement politique digne puisse se produire à court terme de façon ordonnée et pacifique ».

_______________________ 8 – Ouest France

06/04 Yémen. L’opposition prête à négocier un transfert de pouvoir

L’opposition yéménite est disposée à se rendre à Ryad, la capitale de l’Arabie saoudite, pour participer à des négociations conduisant à un transfert de pouvoir à Sanaa, a annoncé, ce mardi, un porte-parole de l’opposition Mohammed Qahtan.

Cette prise de position intervient au lendemain d’une offre du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) réuni à Ryad de faciliter une médiation entre l’opposition yéménite et le président Ali Abdallah Saleh, contesté depuis des semaines par des manifestations à Sanaa et dans le reste du pays.

_______________________ 7 – Romandie News avec AFP

06/04 Yémen: pas de suspension de l’aide militaire américain

Les Etats-Unis n’ont pas l’intention de suspendre leur aide militaire au Yémen pour faire pression sur le président Ali Abdallah Saleh, a assuré mardi le Pentagone, tout en appelant à une transition pacifique dans ce pays en proie à des manifestations violentes.

« A ma connaissance, ce n’est pas à l’ordre du jour », a déclaré le porte-parole du ministère américain de la Défense, Geoff Morrell, interrogé sur une éventuelle suspension de l’aide militaire au Yémen.

« Nous suivons la situation de très près. Les choses évoluent très vite », a-t-il ajouté.

Les dernières violences ont fait au moins 24 morts en deux jours au Yémen, où le général dissident Ali Mohsen al-Ahmar a accusé le président Saleh, sous pression pour céder le pouvoir, d’avoir cherché à l’éliminer lors d’un guet-apens sanglant mardi à Sanaa.

La Maison Blanche a dit lundi son inquiétude de voir Al-Qaïda profiter d’un « vide politique » au Yémen, alors que le New York Times avait affirmé la veille que le gouvernement américain était en train de retirer son soutien au président Saleh et de faciliter son départ.

_______________________ 6 – Le Figaro avec AFP

06/04 Yémen : la transition doit commencer (UE)

La chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton a souhaité aujourd’hui que le processus de transition au Yémen commence « maintenant » alors que la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh ne faiblit pas.

« La transition doit commencer maintenant », a affirmé la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères dans un communiqué. Elle a souhaité une « transition politique ordonnée » qui permette de « résoudre la crise actuelle et d’ouvrir la voie aux réformes ».

Catherine Ashton s’est déclarée par ailleurs « gravement préoccupée » par la répression à l’encontre des manifestants et a réitéré son appel pour que cessent « sans délai » les violences. Dix-sept manifestants hostiles au président Ali Abdallah Saleh ont été tués par balles hier à Taëz, au sud de Sanaa.

« Le gouvernement et les forces de sécurité doivent respecter et protéger tous les droits humains et les libertés fondamentales », a dit Catherine Ashton.

Certaines régions du Yémen, notamment dans le Sud, échappent de plus en plus au contrôle du pouvoir central, notamment après la défection de chefs de l’armée ayant rejoint le mouvement réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

_______________________ 5 – EuroNews

06/04 Yémen : 17 morts à Taëz, Saleh perd le soutien américain

Nouvelle journée de manifestations contre le président yéménite, nouvelle répression, nouvelles victimes… Au moins 17 manifestants ont été tués par balle à Taëz, au sud de Sanaa. Les victimes sont tombées sous les balles des forces de l’ordre mais aussi de civils armés postés sur des toits en arrivant dans la cour du siège du gouverneur de province.

86 personnes ont aussi été blessés selon les mêmes sources médicales.

En début de soirée, ce lundi, des manifestants ont également observé un sit-in devant le siège du gouverneur à Hodeida, sur la mer Rouge. Des accrochages avec les forces de sécurité auraient fait environ 300 blessés.

Cette poussée de violence contribue à faire perdre le soutien de Washington au président Saleh, jusqu’ici allié des Etats-Unis dans la lutte contre le réseau terroriste Al-Qaïda.

La Maison Blanche redoute aujourd’hui que l’organisation de Ben Laden profite de ce chaos et plaide désormais le lancement du calendrier de transition politique évoqué par le président Saleh.

_______________________ 4 – Le Figaro avec AFP

05/04 Yémen: nombreux blessés à Hodeida

Au moins treize personnes ont été blessées tard hier par des tirs de la police lors de manifestations au Yémen, dans de nouvelles violences liées à la contestation du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.

En outre, des centaines de manifestants ont été indisposés par des gaz lacrymogènes et des dizaines blessés par des jets de pierre dans la ville de Hodeida, sur le mer Rouge, selon des sources médicales.

« Quelque 400 manifestants ont souffert de suffocation en inhalant des gaz lacrymogènes, une trentaine ont été blessés par des jets de pierre et 13 ont été touchés par des balles », a affirmé l’une de ces sources.

Les heurts ont débuté hier soir lorsque des dizaines de milliers de manifestants ont commencé à marcher sur le palais présidentiel de cette ville de 400.000 habitants, aux cris « A bas le régime », selon des témoins.

Les affrontements se sont prolongés dans la nuit, alors que l’opposition continue d’exiger un départ immédiat du président Saleh, 69 ans, qui lui se dit prêt à quitter le pouvoir à la fin de l’année, après des élections parlementaires.

A Taëz, au sud de Sanaa, théâtre de violences hier, l’armée quadrillait aujourd’huila ville, dont les forces de police se sont retirées, selon des manifestants. Hier, 1650 manifestants ont souffert de suffocation en raison d’un usage massif de gaz lacrymogènes contre des manifestants, selon un nouveau bilan d’un hôpital de campagne proche du lieu de sit-in.

_______________________ 3 – L’Express avec Reuters

05/04 Yémen: 17 manifestants tués à Taëz

Il s’agit principalement d’intoxications dues au gaz lacrimogène utilisé par les forces de l’ordre. Neuf personnes ont été blessées par balles.

Dix-sept manifestants yéménites auraient été tués par balles ce lundi lors d’une marche de contestation du régime du président Ali Abdallah Saleh à Taëz, au sud de Sanaa, a indiqué à l’AFP un médecin qui dirige un hôpital de campagne soignant les protestataires. Selon des manifestants, les premières victimes sont tombées sous les balles de l’armée et des forces de l’ordre. Les protestataires ont ensuite atteint le siège du gouverneur de province et ils ont pu entrer dans la cour du bâtiment mais ils ont été accueillis par des salves de tirs d’hommes armés dont certains étaient postés sur des toits.
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Lachâge américain

Le gouvernement américain est en train de retirer son soutien au président Ali Abdallah Saleh et de faciliter son départ, rapporte dimanche le New York Times, citant des responsable américains et yéménites. Des négociations portant sur le départ du président yéménites ont débuté il y a plus d’une semaine, rapporte le quotidien. Il s’agirait de proposer à Saleh de remettre le pouvoir à un gouvernement provisoire jusqu’à la tenue de nouvelles élections.

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Par ailleurs, dans la capitale, Sanaa, des militaires ralliés à l’opposition ont empêché la police de faire mouvement vers les milliers de manifestants qui campent sur une place de la ville, selon un journaliste de l’AFP.

400 manifestants blessés à Hodeïda

A l’ouest plus de 400 manifestants ont été blessés lundi matin par les forces de l’ordre yéménites qui ont tiré en l’air et fait usage de gaz lacrymogène lors d’un défilé en direction d’une résidence présidentielle à Hodeïda, sur la mer Rouge.
Selon des habitants, la manifestation, qui a réuni quelques centaines d’opposants a été organisée pour protester contre la dispersion de rassemblements à Taëz dimanche, qui avait fait deux morts et plusieurs centaines de blessés.

_______________________ 2 – Libération

04/04 – Au Yémen, le pouvoir continue de tirer sur la foule

A Taez, au sud de la capitale Sanaa, les forces de l’ordre ont violemment réprimé, hier, une manifestation, faisant un mort.

Par GÉRARD THOMAS

«Je m’engage à me sacrifier par mon sang et par tout ce qui m’est cher pour le peuple», a lancé hier le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, à ses partisans venus le soutenir sur la place Sabine de Sanaa. Dans le même temps, les militaires à ses ordres répandaient le sang des opposants au régime, mobilisés depuis fin janvier pour exiger le départ du «monarque». Un manifestant a ainsi été tué lorsque les forces de l’ordre ont soudainement tiré à balles réelles sur un cortège, hier à Taez, au sud de la capitale. Le jeune homme a été atteint en pleine poitrine tandis qu’il déchirait un portrait du Président. Plusieurs dizaines d’autres manifestants ont été blessés, certains grièvement.

Complots.

Le mouvement de contestation au Yémen s’est durci après le massacre à Sanaa, le 18 mars, de 52 manifestants. A Taez, ce sont des milliers de protestataires qui campent dans le centre-ville, réclamant comme dans la capitale et à Aden (sud), la chute de Saleh, 69 ans, en poste depuis trente-deux ans.

Un pouvoir qu’il a su défendre jusqu’ici avec ruse, triomphant de multiples complots ourdis contre lui, s’alliant au gré des circonstances avec les Frères musulmans durant un temps, puis avec Washington, et mettant essentiellement en pratique la théorie politique du «diviser pour mieux régner». Il a toujours pris soin de nommer des personnes de son entourage aux postes clés de l’armée et de la sécurité, distribuant par ailleurs aux représentants des tribus locales de l’argent public et des emplois administratifs.

Dans son discours place Sabine, Saleh, qui avait déjà déclaré qu’il était prêt à rendre le pouvoir à la fin de l’année après des élections, a répété qu’il était favorable à son remplacement dans le cadre d’un «processus constitutionnel». Habitué des promesses non tenues, Saleh s’était déjà engagé à quitter le pouvoir en 2006 avant de revenir sur sa décision. Il a aussi exhorté l’opposition, rassemblée au sein du Forum commun, «à mettre un terme à la crise en levant les sit-in», en «arrêtant de couper les routes» et en mettant «fin à la rébellion dans certaines unités militaires».

Chaos.

Aujourd’hui abandonné par une partie de l’armée et des chefs tribaux et religieux, Saleh – un allié des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme – a mis en garde contre le risque de chaos dans son pays s’il devait brusquement quitter son poste.

Ce qui n’empêche pas ses opposants d’exiger sa démission et son remplacement de façon temporaire par le vice-président, Abed Rabbo Mansour Hadi, aussi membre du parti au pouvoir, le Congrès populaire général (CPG). Ils veulent également réorganiser immédiatement l’appareil sécuritaire, épine dorsale du régime qui comprend la Sécurité nationale, la Sécurité d’Etat et la Garde présidentielle, trois institutions contrôlées directement par des proches de Saleh.

_______________________ 1 – Metro (France)

04/04 – Un ou deux morts dans les manifestations au Yemen

Les manifestations contre le pouvoir ne faiblissent pas, bien que durement réprimées par la police. Les Etats-Unis s’inquiètent de la montée en puissance du terrorisme dans la région.

Les tensions ne s’apaisent pas dans le République du Yémen. Dimanche, des manifestations ont été réprimées par la police à Taïz, à 200 km au sud de la capitale Saana. On compterait un ou deux morts par balles, ainsi que des dizaines de blessés. Selon plusieurs témoins, la police aurait également utilisé des matraques et du gaz lacrymogène contre les protestataires, qui scandaient pourtant : « Notre manifestation est pacifique ».

Le mouvement contre le pouvoir en place a commencé fin janvier. Il s’est accentué le 18 mars, lorsque 52 manifestants sont morts, tués par des tirs attribués aux partisans du président. L’opposition exige le retrait de Ali Abdallah Saleh, président du pays depuis 32 ans. Ce dernier a indiqué qu’il était disposé a abandonner son poste à condition de pouvoir effectuer « un transfert pacifique du pouvoir dans un cadre constitutionnel ».
Inquiétude

Lâché par une partie de l’armée et par plusieurs chefs tribaux, le président Saleh se trouve en pleine impasse politique. Il a tenté de négocier avec ses adversaires, proposant notamment de quitter le pouvoir dès 2012. Mais les manifestants ont refusé et exigent son départ immédiat. Depuis sa réunification en 1990, le pays est en proie à l’instabilité. Au sud comme au nord, plusieurs mouvements s’insurgent contre les discriminations. S’ajoutent à cela une grande pauvreté et un accès de plus en plus difficile à l’eau potable pour les populations les plus démunies.

Le Yemen, république frontalière de l’Arabie Saoudite, est un allié important des Etats-Unis dans sa lutte contre le terrorisme. Les Américains, qui ne cachent d’ailleurs pas leur inquiétude quant à la tournure prise par la situation, craignent notamment que cette instabilité serve de creuset à un retour au
premier plan d’Al Qaïda dans la région.

Epreuves supplémentaires

« Si ce gouvernement tombe ou s’il est remplacé par un gouvernement beaucoup plus faible, alors nous ferons face à des épreuves supplémentaires au Yémen, il n’y a pas de doute », a estimé Robert Gates, le Secrétaire américain à la Défense. »La branche la plus active d’Al Qaïda, Al Qaïda dans la péninsule arabique, agit depuis le Yémen et nous menons une coopération antiterroriste avec le président Saleh », a-t-il précisé.

La France, par l’intermédiaire du porte parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, a plaidé pour une « transition » pacifique. Le Quai d’Orsay a également demandé aux ressortissants français vivant au Yémen de quitter provisoirement le pays s’ils n’ont pas d’impératifs pour y rester. Amnesty International estime que, depuis fin janvier, les manifestations y ont fait 95 morts.