27/12/2011 (B636) Chronique du Sergent Ariko. La fête de la Gendarmerie aura lieu le 2 janvier 2012. Quel bilan ? (Partie 1)

Fête de la gendarmerie nationale le 2 janvier 2012.

 

Quel bilan?

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Pour commencer, je tiens à demander à l’État de Djibouti de relâcher les jeunes artistes qui ont été récemment arrêtés alors qu’ils devaient assister au Fest Horn. L’un de ces jeunes djiboutiens – Dileita Tourabe – a seulement mis sur YouTube / FaceBook un film montrant les blessés de la répression du 18 décembre 1990 a Djibouti. Il a ajouté les réactions de certains habitants de la cité d’Arhiba à l’heure ou les anciens alliés du FRUD menace le RPP de reprendre les hostilités puisque le RPP leur a tout retiré …

Le dernier représentant de l’aile du FRUD, qui s’est ralliée au pouvoir, Ismail Ibrahim Houmed vient d’être éjecté de son poste par un ancien Warabey, qui a conquis le poste de façon illégitime … et contestable.

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Le lundi 2 janvier 2012, la gendarmerie nationale va fêter 13 années d’autonomie au centre d’instruction de Cheik Moussa au Pk 23.

La cérémonie débutera vers 8h du matin sous le haut patronnage « de la vache qui rit » ainsi que de tous les officiers de la gendarmerie nationale. Seront aussi invités les ambassadeurs des États-Unis , de la France, des officiers des FFDJ, de la garde républicaine, de la police, des forces armées djiboutiennes, ainsi que des éléments des détachements des forces américaines, espagnoles, italiennes, japonnaises et allemandes installées a Djibouti.

Parmi les invités, on devrait trouver les deux procureurs zélés et madame Zahra, la veuve du l’ancien chef de corps, le regretté Abdi Bogoreh Hassan.
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En hommage, je tiens à lire la Fathyia des morts pour lui. Hassan,

Lâchement assassiné par des sbires du régime, alors qu’il commandait la gendarmerie nationale. (Je recommande 1mn de silence à sa mémoire)

Avant de lire le coran sur la dépouille du défunt colonel Abdi Bogoreh et de tous les gendarmes morts en service commandé, je tiens à assurer à sa veuve Madame Zahra que l’état démocratique qui va naitre a Djibouti bientôt devra rouvrir l’instruction de cette affaire, qui avait été close par ce régime aux abois et que toute la lumière devra être faite sur cet assassinat non élucidé.
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– La gendarmerie nationale avait hérité de la gendarmerie française, une longue tradition.

C’était la seule institution qui tenait debout lors de notre accession à la souveraineté nationale le 27 juin 1977. Le 6 juin 1977 sur demande de Djama Djilale Djama, premier secrétaire d’état a la défense, Hassan Gouled à intégré la gendarmerie dans le giron de l’armée nationale.

Jusqu’en 1982 elle était commandée par un directeur en l’occurrence Omar Chirdon Abass. Cette force de frappe opérationnelle depuis l’indépendance a été progressivement accaparée par l’état RPP pour satisfaire uniquement ses propres intérêts.

Cela explique pourquoi, au fil du temps, la réputation du corps de la gendarmerie en a pris un sérieux coup.

En 1982, le sergent Ougoureh Kifleh Ahmed décide, avec d’autres gendarmes, de provoquer une révolte dans la caserne.

Le premier ministre de cette époque Ahmed Dini avait voulu régler la question par la négociation, mais Hassan Gouled en a voulu autrement et la révolte de nos gendarmes a été matée en radiant du corps tous les hommes impliqués.

Cette première injustice a l’encontre d’Ougoureh Kifleh et des autres gendarmes va ouvrir le premier front de contestation de l’ère post coloniale. l’AROD (association du rétablissement de l’ordre et de la démocratie, ancêtre du FRUD) sera fondée en toute clandestinité en Éthiopie.

Plus tard, pourtant, Hassan Gouled n’hésitera pas à affirmer que c’est à la demande d’Ahmed Dini qu’il a fait mettre tous les gendarmes à la porte.

L’intéressée lui répondra depuis Paris que, c’était effectivement le locataire de Beit el Wali qui avait opté pour la répression en refusant la négociation.

Ahmed Dini reconnaitra simplement qu’à un moment, Hassan Gouled avait dit qu’il pourrait étudier les dossiers au cas par cas. Mais il s’était rétracté sur l’intervention d’Ismail Omar. Le vieux dictateur changea son fusil d’épaule et il donna ordre afin de radier tous ces gendarmes.

Plus tard au cours des négociations d’Abaa Ougoureh demandera des explications à un Barkhat Gourad confus et hésitant sur la réponse à donner à cette question. Il est vrai que Barkhat Gourad ignorait tout ce qui se tramait à cette époque au palais de la présidence.

Ensuite la gendarmerie a été intégrée aux forces armées djiboutiennes sans que l’on consulte les officiers. En perdant son autonomie, le corps a perdu de son efficacité.

Puis le corps de la garde républicaine a été détaché sur demande d’IOG, comme on le verra par la suite. Le camp Barkhat Siraj a abrité le cantonnement de cette nouvelle force.

Le colonel Hoche Robleh Idleh a hérité le corps de la gendarmerie après un incident qui a coûté la vie au capitaine Hamadou Kako.

– L’élimination du capitaine Hamadou Kako

Le capitaine Hamadou Kako a été éliminé par le SDS. Il a été déclaré officiellement qu’il avait été victime d’un accident de la circulation. Personne n’a jamais ordonné d’enquêter pour déterminer les causes exactes de cet accident maquillé en simple accident de la route.

Il fut remplacé par le colonel Hoch Robleh Idleh. Un tortionnaire notoire qui a été formé par les gendarmes français.

Les Djiboutiens, qui savaient qui était le colonel Hoch Robleh Idleh, n’ont pas été étonnés par ses méthodes répressives a l’encontre de l’opposition. Ismail Omar Guelleh a pu utiliser le corps comme un moyen d’intimider ou de casser toute forme d’opposition au régime RPP.

Les opposants étaient torturés soit à la villa Christophe soit au commandement de la compagnie de Djibouti de la gendarmerie nationale. (FICHTA POUR LES DJIBOUTIENS). Les gendarmes sélectionnés par le colonel Hoch torturaient et tuaient en toute impunité.

Ils avaient reçu carte blanche d’écraser toute velléité d’opposition ou de voix discordante au RPP. Les djiboutiens, toutes communautés confondues vont payer très cher leur adhésion à cette Nation djiboutienne dont aucun des nouveaux dirigeants n’avaient pris part à la lutte pour l’indépendance nationale.
A Djibouti, la fameuse SRD (Section de recherche et de documentation), supervisée directement par le SDS, a brisé de nombreuses vies.

Le régime d’Hassan Gouled jouait sur les rivalités au sein des tribus pour les opposer les unes contre les autres. A Djibouti toutes les tribus devaient faire allégeance à IOG a défaut d’un Hassan Gouled, que la raison avait quitté depuis longtemps.

Les coups tordus ainsi que les complots contre des gens innocents étaient l’oeuvre d’Ismail Omar qui faisaient éliminer un par un, tous les gens dont il pensait qu’ils avaient la capacité de lui barrer la route de la magistrature suprême.
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– Yacin Yabeh : général de Police !!!!

Il utilisait surtout le corps de la police commandé par son « ami de 40 ans » le colonel Yacin Yabeh qui s’autoproclama général alors qu’il n’y a jamais eu de « Général » dans la police !.

Directeur général, je suis entièrement d’accord mais pas Général qui est un grade réservé dans les forces armées de tous les pays.
Pourtant ce monsieur a revêtu le statut avec la complicité d’ IOG qui l’utilisa à fond pour tuer dans l’œuf les membres de sa propre tribu « les Fourlaba » qui étaient jugés trop contestaires aux yeux du régime.
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Le scenario se reproduisait invariablement. La police arrête la personne, le SDS l’interroge et la gendarmerie le torture.

Voila comment le système répressif fonctionne à Djibouti.

En 1993, le colonel Hoch décède dans le sous-sol du SRD là oùil torturait les frères Afar, Gadaboursi et nos propres Issa. Afin que le peuple ignore le lieu de sa mort, on l’évacua dans le cercueil d’une autre personne vers la France pour faire croire qu’il était mort au Val-de-Grâce à Paris.

– Mahdi fait un nettoyage ethnique dans la Gendarmerie


Le commandant Mahdi Cheik Moussa, qui commandait nos unités au camp Barkhat Siraj de la gendarmerie nationale, a été récompensé pour la chasse qu’il avait livrée contre ses Abti (oncle) Gadaboursi. Il a reçu dans les faits, le commandement de la Gendarmerie. Sur demande d’IOG il poursuivit tous les officiers Gadaboursi. Certains ont été radiés, d’autres mutés alors que d’autres n’ont jamais plus reçu de promotions.

Il a systématiquement mis sur la touche tous les officiers et sous-officiers de cette tribu qui servaient au camp Barkhat Siraj. Les majors Abdi Farah, Aden Adey, Nouh Bouh, ainsi que beaucoup d’autres ont été carrément mis en marge du corps.

Au sein même du peloton motard, les quelques éléments issu de cette tribu ont disparu sous l’effet du rouleau compresseur Mahdi Cheik Moussa.

Les Gadabourcis éliminés, il s’est tourné vers les Afar du camp. Le capitaine Mohamed Salalasseh et le colonel Hassan Osman n’ont eu la vie sauve que grâce à l’intervention rapide de Barkhat Gourad Hamadou qui a prié Mahdi de s’occuper des ses propres affaires.

Sur un coup de tête et avec l’accord tacite d’IOG, Il s’est auto-attribué le grade de lieutenant-colonel et il s’autoproclama Chef de corps sans que nomination soit actée en conseil des ministres.

Le commandement aurait du pourtant être confié au capitaine Yonis Hoch.

Mais sur décision d’IOG, le commandement fut confié à ce Mahdi, complètement malade, et drogué aux médicaments pour se calmer. Les gendarmes n’en revenaient pas.

Le corps d’élite de la garde républicaine, qui avait trop souffert pendant les années de plomb, sous le commandement de Mahdi Cheik Moussa a rêvé durant un instant. Mais il a vite déchanté

Mahdi a décidé de tout commander, avec l’aval discret d’un IOG, qui l’utilisait comme bon lui semblait. Le corps de la gendarmerie ainsi que celui de l’escadron présidentiel sont tombés entre ses pattes.

C’est à cette époque qu’IOG a nommé un jeune officier Ali Abdillahi Iftin. Celui ci succéda au commandant Abdi Bogoreh qui terminait une période d’intérim en sa qualité d’aide de camp d’Hassan Gouled avant de devenir le nouveau garde du corps du président.

S’ensuivit une guerre entre Mahdi et Iftin pour le contrôle du camp Barkhat Siraj de l’escadron présidentiel. Mahdi n’a jamais compris pourquoi ce jeune officier lui barrait la route. Mais c’est sans compter le soutient discret de IOG qui tirait les ficelles depuis le palais de Beit el Wali.

A partir de 1993, date à laquelle Mahdi avait pris les rênes du corps, le corps est devenu complètement paralysé. Les promotions étaient gelées du fait de la guerre contre le FRUD qui avait paralysé le pays tout entier.

Le commandement de la gendarmerie ne pouvait plus rien faire et surtout les officiers n’entretenaient pas de bons rapports avec Mahdi. Les bagarres, les insultes ainsi que les démissions ou les mises à la retraite anticipées se succédaient.

Dès sa prise du commandement, Mahdi avait exigé que soient « virés », tous les éléments proches de l’ancien patron, le tortionnaire Hoch Robleh Idleh.

Des jeunes qui avaient reçu une formation approfondie, ont été carrément mis sur la touche et rayés des corps.

Ce qui provoqua la colère du capitaine Yonis Hoch. Il demanda à Mahdi des explications qu’il n’a jamais pu donner. S’ensuivie une guerre de mots entre les deux officiers. Le dictateur Gouled réagit et en obligeant le commandant Yonis à quitter la gendarmerie pour rejoindre le ministère de la défense.

Le capitaine Yonis Hoch était très apprécié jusqu’aujourd’hui de tous les gendarmes pour sa droiture et sa loyauté envers ses hommes. Mais il déplaisait à IOG qui n’aimait pas cela. Il préférait Mahdi qui était dur avec les hommes.

En 1998 le corps a failli disparaitre du paysage. IOG avait essayé de contraindre son vieil oncle a signé un décret de séparation de la gendarmerie avec les forces armées djiboutiennes.

En silence, IOG préparait sur conseil d’Hachi, les hommes qui allaient l’aider à voler le pays tout entier. Le 20 mai 1999 le corps de la gendarmerie accèda à l’autonomie de gestion et de commandement.

La date de sa fête a été fixée au 2 janvier. Dans la foulée, IOG vola le pouvoir avec la complicité de ses amis : le « général » patron de la police, les commandants de la gendarmerie et des forces armées et les « éléphants » du RPP qu’il dirigeait seul et en cachette depuis la maladie qui a frappé le vieux Gouled en 1996.

Débarrassé des ténors du RPP, IOG s’empara du parti et il continua à mener la vie dure à l’opposition et aux dissidents du RPP qui se sont rassemblés sous la bannière du GDR (Groupe pour la Démocratie et la République).

Tous furent jetés en prison sur demande d’IOG avec la complicité d’Hachi qui n’était pas mécontent de se venger des leaders qui l’avait humilié en 1979 en l’écartant de tout poste de responsabilité.
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Hachi Abdillahi Orah avait été jeté en prison le 21 octobre 1982 alors qu’il était membre actif du PPD (parti populaire djiboutien) de Moussa Ahmed Idriss dont Ahmed Dini, Cheiko et Omar Osman Rabe étaient les barons. Hachi n’avait jamais digéré cette humiliation.
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En accédant à la Présidence, IOG devait se séparer du colonel Mahdi, malade de pouvoir. Il signa l’ordre de mise à la retraite du colonel Mahdi Cheik Moussa.

Mais Mohamed Ali Chaker chef du protocole de la présidence informa le frère de Mahdi, Souleiman cheik Moussa qui était apprécié d’IOG. Le frère tenta de dissuader IOG de le mettre à la retraite pour des raisons de sécurité, car un nombre grandissant d’ennemis attendait Mahdi.

C’est à ce moment-là qu’IOG s’est rappelé que Mahdi détenait le registre où étaient consigné les noms des gens qui étaient passés le 19 octobre 1995 pour se rendre au Goubet, parmi lesquels le juge Borrel, qui a été éliminé sur ses ordres pour avoir trop fouillé dans des affaires sales dont :

  • celle du café de Paris
  • celles des déchets toxiques que des compagnies françaises dont Total aurait déversé au large de Tadjourah ou qui auraient été enfouis près de Dora et dans la foret du Day,
  • celles des escroqueries et de la corruption au sein des FFDJ,
  • celle de la pédophilie parmi certains officiers des FFDJ et des dignitaires de l’église catholique de Djibouti, du foyer catholique d’Ali Sabieh
  • etc.

Le juge Borrel était devenu un ennemi à abattre non seulement pour cette Françafric mafieuse mais aussi pour le régime RPP.

Mahdi avait été miraculeusement été oublié dans l’affaire Borrel et IOG craignait par dessus-tout, qu’elle ne refasse surface.

IOG en voulait a cette France qui avait tenté de le tuer en décembre 1994 , en lui faisant envoyer un courrier piégé, qui aurait du exploser sous son nez. Il n’avait du son salut qu’à une défaillance du détonateur.

Les services secrets IOG ont prouvé qu’elle provenait d’une caserne militaire en Provence. C’est ce qui explique son rejet de la langue française et son rapprochement avec les américains, pour punir la France. Comme l’a fait son ami Paul Kagameh du Rwanda.

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Le corps de la gendarmerie a été maintenu dans un « sous-développement » extrême. Il a même été réduit à un « état de misère » avancé, ce que le commandement a reconnu à certaines occasions.

On sait que les gendarmes n’arrivent plus à faire leur travail correctement. Les bandits ainsi que les personnes arrêtés sont souvent relâchés au su et au vu de la population.

Le gouvernement a fini par réagir en exigeant que les gendarmes reprennent leurs missions. Malmenés par la crise et démotivés par l’attitude du régime à leur endroit, ils ne se sont pas précipités pour effectuer des missions.

– Résultat : l’insécurité est totale.

Seule la brigade d’Ambouli commandée par le lieutenant Awaleh Cheik assure un service minimum.

Ainsi lors de son discours pour la fête en janvier 2002, le colonel Mahdi avait demandé à l’Etat de faire un geste significatif en faveur des Gendarmes, mais son appel était tombé dans l’oreille d’un sourd. Hassan Saïd qui assistait à la fête a « oublié » d’informer son patron de la dégradation des conditions de travail et de vie des gendarmes et de leurs familles. Ces derniers ont compris que l’Etat se désintéressait totalement de leur sort.

Le 28 janvier, le colonel Mahdi s’est rendu au Palais du couple présidentiel.

Ce qu’il a constaté l’a profondément écoeuré.

Il a vu que les soldats de la Garde étaient bien traités : tenue militaire, nourriture, climatiseur dans les chambrées, etc…

C’est alors que Mahdi a ordonné que l’on fasse venir de la caserne Rayaleh Gofaneh (sous commandement du capitaine Ahmed Hareh, ex-garde du corps d’Hassan Gouled) des lits de camps pour que les soldats dorment en plein air.

Les soldats ont obéi au colonel sans ne dire le moindre mot.

A son retour au Palais vers midi, la Paulette a constaté que les soldats n’ont pas bonne mine. Ils lui ont raconté que le colonel « fou » Mahdi était passé et qu’il avait ordonné de faire des lits de camps.

Aussitôt Kadra a informé son époux de l’intrusion et des ordres de Mahdi donnés à l’intérieur de la maison du couple royal.

Immédiatement IOG a pris des mesures, en séparant l’escadron présidentiel de la gendarmerie. Le décret présidentiel est daté 30 janvier 2002.

– Le colonel Mahdi est mis au placard.

Il ne commande plus l’escadron présidentiel du camp Barkhat Siraj. Ne restait pour lui que 600 gendarmes c’est tout. Le ministre de la défense Ougoureh est satisfait, car il demandait depuis longtemps la mise à l’ écart de ce colonel malade.

– En 2005 coup de tonnerre.

Le colonel Mahdi décide, sur un coup de tête, de mettre à la retraite tous les anciens gendarmes pour les remplacer par des jeunes afin d’apporter du sang neuf. Il met sur orbite un plan de recrutement que la présidence ne voit pas d’un bon œil. Il passe outre les avis du ministre de la défense Ougoureh Kifleh Ahmed et il soumet son plan à Hassan Saïd qui l’approuve en toute discrétion.

Les États-Unis qui comptent beaucoup sur la gendarmerie dans la lutte contre le terrorisme, avaient formulé une demande en ce sens. IOG approuve sans rien dire.

La dernière dame prévenue par le chef du protocole a aussitôt téléphoné au colonel Mahdi pour lui demander de réserver 20 places pour des filles et des garçons de sa tribu.

Ulcéré par cette demande incompatible avec la qualité des recrutements, Mahdi avait raccroché au nez de la première dame en la traitant de diablesse.

Furieuse de ne pas être obéie par ce colonel « fou » elle avait demande à son mari d’organiser la liquidation du colonel Mahdi.

Après ce numéro de cirque, le colonel Mahdi Cheik Moussa commit une nouvelle gaffe. Il a refusé de recevoir le haut commandement américain de lutte contre le terrorisme. Ceux-ci se sont plaints à Hassan Saïd.

Il a été finalement limogé et mis à la disposition du ministère de la défense nationale le 7 mai 2005.

Le colonel Yonis Hoch ayant refusé le poste, c’est le colonel Abdi Bogoreh Hassan qui prend la tête de la Gendarmerie. On se souviendra que Mahdi avait demandé au chef mécanicien de la gendarmerie (l’adjudant chef Aniane God) de retirer la voiture de service du colonel Abdi Bogoreh.

Pourtant, le colonel Bogoreh organisa un pot de départ pour Mahdi en présence de tous les officiers de la gendarmerie. Comme ils le détestaient, chacun n’a pu que se réjouir.

Les premiers mots du colonel Abdi Bogoreh ont été pour demander à ses hommes de le servir fidèlement. Il a aussitôt débloqué les premières promotions, pour les sous-officiers, les hommes du rang et plusieurs officiers :
Le lieutenant Ali Aden Bouraleh devient capitaine (au SRD)
Le sergent chef Ainane God a été promu adjudant-chef, responsable du service auto de la gendarmerie et de la garde républicaine. (c’est lui qui teste toutes les voitures d’IOG au camp Omar Aline)
Le lieutenant Djama Omar passe au grade de capitaine de la compagnie de la gendarmerie de transport aérien)
Le lieutenant Mohamed Nour Ainane passe au grade de capitaine (escadron de services caserne Rayaleh Gofaneh)
Le capitaine Aibano Hussein passe au grade de commandant ou chef d’escadron (compagnie de Djibouti de l’intérieur)

Cette excellente décision de Bogoreh n’a pas été bien comprise au Palais où il était déjà mal vu. Le cabinet militaire de la présidence a reçu l’ordre de lui mettre des bâtons dans les roues. On lui a refusé une voiture de service. On lui a fait savoir que le premier ministre s’était opposé à l’achat de cette voiture.

Cela a suscité la colère du colonel Bogoreh qui s’est présenté dans le bureau du premier ministre pour se battre avec lui. C’est l’aide de camp du premier ministre, le commandant de police Idriss Houmed Garad, qui a réussit à les séparer. Le colonel Bogoreh avait été mis en résidence surveillée pour un mois complet.

Au terme de ce délai, il a réintègré son commandement. L’intérim avait été confié au lieutenant-colonel Zakaria Hassan Aden (P’tit Zak), qui s’était pris pour le chef ! Vite remis à sa place par le lieutenant colonel Douksieh Abdi.

A son retour, il ne put que constater le climat de désolation dans les rangs et il se demanda même s’il pouvait changer les choses, ne disposant pas des moyens nécessaires.

Les hommes de la police judicaires étaient dans le désarroi total. Après chaque enquête et arrestation des bandits, ils devaient souvent les relâcher sur un coup de téléphone de la Présidence, parfois même avant d’avoir pu les interroger.

Le colonel avait pris l’habitude de passer ses congés au Canada où dès 1991 il avait mis sa famille à l’abri.

Avec un chef complètement mis en état de nuire par un état irresponsable, le corps de la gendarmerie ne savait même plus quoi faire.

(Suite dès demain)