26/08/2013 (Brève 164) ALERTE ROUGE, arrestation de Mohamed Alhoumekani au Yémen – Revue de presse : Le Parisien, RFI, Libération et RTL(Be)

1 – Le Parisien
Mort du juge Borrel : Djibouti aurait obtenu l’arrestation du témoin clé au Yemen

Le témoin clé de l‘affaire du juge français Bernard Borrel, retrouvé mort à Djibouti en 1995, Mohamed Saleh Alhoumekani, a été interpellé cette semaine au Yémen, a-t-on appris dimanche auprès de son avocat belge, qui craint son expatriation vers Djibouti. 

Alhoumekani, qui possède la double nationalité belgo-yéménite, a été arrêté par la police alors qu’il se trouvait à Sanaa pour visiter des membres de sa famille.

«Nous n’avons pas beaucoup d’informations sur son interpellation (…) Nous craignons qu’il ne soit prochainement extradé vers Djibouti, et donc (nous craignons) pour sa sécurité», a indiqué son avocat, Me Luc Cambier. «Nous avons alerté les autorités belges afin que la sécurité de M. Alhoumekani puisse être assurée», a indiqué l’avocat. «Nous vérifions l’information», a simplement assuré le ministère belge des Affaires étrangères. vDe son côté, la veuve du juge Borrel, Elisabeth Borrel, a pris contact avec les autorités françaises, selon l’avocat belge.

L’association pour la défense des droits de l’homme à Djibouti a affirmé, sur son site internet, qu’Alhoumekani avait «été arrêté samedi à la demande des autorités djiboutiennes» et qu’un haut responsable djiboutien «serait arrivé dimanche par vol spécial à Sanaa pour réclamer son extradition vers Djibouti».

Alhoumekani est domicilié à Bruxelles après avoir quitté en 2007 Djibouti, son pays d’origine, et sollicité l’asile en Belgique, où il a obtenu la nationalité belge. Dans l’affaire Borrel, Alhoumekani est considéré comme un témoin clé ayant permis de relancer l’enquête. Officier dans la garde républicaine, il avait mis en cause, auprès des autorités judiciaires françaises, l’actuel président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh et son entourage, pour leur implication dans la mort du juge.

L’affaire Borrel : de la thèse du suicide à celle de l’assassinat

Magistrat français détaché à Djibouti, Bernard Borrel avait été retrouvé mort le 19 octobre 1995, le corps en partie carbonisé, en contrebas d’un ravin, à 80 km de Djibouti. Les enquêteurs djiboutiens et français avaient privilégié dans un premier temps la thèse du suicide. Mais, en se basant sur de nouvelles expertises et témoignages, l’enquête française privilégie désormais la thèse d’un assassinat.

L’affaire Borrel a empoisonné pendant des années les relations entre Paris et son ex-colonie, où la France dispose de l’une de ses plus importantes bases militaires à l’étranger.

2 – RFI

Djibouti: un témoin-clé dans l’affaire Borrel arrêté au Yémen

Par RFI L’affaire de la mort du juge Borrel pourrait connaître un nouveau rebondissement. Le témoin-clé, Mohamed Saleh Alhoumekani, a été arrêté ce week-end au Yémen. Son témoignage contredit la première enquête et met en cause directement les hautes autorités djiboutiennes.

Avec notre correspondant à Bruxelles, Grégoire Lory

Les circonstances exactes de l’arrestation de Mohamed Saleh Alhoumekani au Yémen ne sont pas encore connues. Son interpellation se serait déroulée samedi 24 août mais l’avocat de ce témoin-clé dans l’affaire du juge Borrel craint surtout de voir son client extradé vers Djibouti.

Un témoignage qui désigne le président djiboutien

Le témoignage de Mohamed Saleh Alhoumekani a relancé l’enquête sur la mort en octobre 1995 du magistrat français à Djibouti. Les premiers éléments de l’enquête avaient d’abord conclu au suicide, une hypothèse contestée depuis par la justice française qui privilégie désormais la thèse d’un assassinat. Une piste confortée par les propos de Mohamed Saleh Alhoumekani qui met directement en cause l’actuel président djiboutien, Ismail Omar Guelleh, ainsi que plusieurs membres de son entourage. 

Officier de la garde républicaine, Mohamed Saleh Alhoumekani a finalement fui Djibouti pour demander l’asile en Belgique où il a obtenu la nationalité belge. Pour leur part, les autorités belges disent être au courant de l’arrestation au Yémen de l’un de leurs ressortissants, sans pour autant confirmer son identité.

3 – Libération
Borrel
Le témoin clé de l’affaire du juge français Bernard Borrel, retrouvé mort à Djibouti, Mohamed Saleh Alhoumekani, a été interpellé au Yémen a indiqué hier son avocat belge, qui craint son extradition vers Djibouti. Le corps du juge avait été retrouvé en partie carbonisé en octobre 1995.

4 – RTL (Be)
Un opposant belgo-djiboutien arrêté au Yémen

Un opposant belgo-djiboutien, Mohamed Saleh Houssein connu également sous le nom de Mohamed Alhoumekani, a été arrêté samedi dans un hôtel à Sanaa au Yémen, a affirmé dimanche à l’agence Belga le président de l’Association Cultures et Progrès (ACP), Dimitri Verdonck, dont l’association suit la situation à Djibouti. L’information est reprise également sur le site Internet de l’Association pour le Respect des Droits de l’Homme à Djibouti. Les Affaires étrangères belges ont confirmé à Belga avoir été informées de l’arrestation d’un Belgo-Djiboutien au Yémen, sans révéler son identité. Un consul honoraire au Yémen et l’ambassade belge à Riyad en Arabie saoudite ont été saisis du dossier. M. Verdonck craint une extradition rapide de l’opposant vers son pays d’origine. 
Mohamed Saleh Alhoumekani avait témoigné dans l’affaire « Borrel », du nom du juge français assassiné à Djibouti en 1995. Officier dans la garde républicaine, il avait témoigné auprès des autorités judiciaires françaises, des faits dont il avait eu connaissance, à propos de l’assassinat à Djibouti du juge Bernard Borrel, en octobre 1995. Djibouti a conclu à un suicide mais l’enquête française menée à Paris par la juge Sophie Clément privilégie la thèse d’un assassinat. Des témoignages dont celui de Mohamed Saleh Alhoumekani, mettent directement en cause le président Ismaël Omar Guelleh et son entourage. Selon M. Verdonck, Mohamed Saleh Alhoumekani a été interpellé samedi à l’hôtel Hotel Move’n Pick à Sanaa. Un cousin de l’opposant a pu rencontrer ce dernier dimanche dans un local de la brigade criminelle. Il se trouvait « en slip et présentait des hématomes », d’après le président de l’ACP. « Nous avons été informés de cette arrestation par des membres de la famille. Nous vérifions l’information et examinons comment apporter une aide consulaire habituelle. Nous suivons le dossier de près », ont commenté les Affaires étrangères belges. Mohamed Saleh Alhoumekani, condamné par contumace à Djibouti pour dénonciations calomnieuses dans le cadre de l’affaire Borrel, avait fui son pays et sollicité l’asile en Belgique où il a obtenu la nationalité belge. (Belga)