31/08/2013 (Brève 198) ALERTE ROUGE / Me Modrikamen, avocat au barreau de Bruxelles a été mandaté par la famille Alhoumékani pour défendre la cause de Mohame. Publication ce soir d’un communiqué de presse avec invitation à une conférence de presse lundi 2 septembre à 11h à son Cabinet.

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Une conférence de presse se tiendra ce lundi 2 septembre 2013 à 11 heures au cabinet de Me MODRIKAMEN à Bruxelles, en présence de la Famille.

Pour toute information vous pouvez contacter Me MODRIKAMEN au 00 32 2 672 62 32 ou sur son mobile au 00 32 475 304 204.

_____________________ Communiqué
COMMUNIQUE DE PRESSE TRES URGENT
Affaire BORREL – EXTRADITION DE M MOHAMED SALEH HUSSEIN ALHOUMEKANI

Me MODRIKAMEN est consulté par la famille de M MOHAMED SALEH HUSSEIN ALHOUMEKANI, ressortissant belge. Sa Famille craint légitimement pour la vie du principal témoin de l’assassinat du juge BORREL et important opposant au régime de Djibouti.

Il a en effet été extirpé voici quelques heures de la prison principale de Saana au Yémen pour être envoyé ce soir vers un lieu secret, sans doute dans un centre des services secrets yéménites.

La famille craint l’extradition totalement illégale vers Djibouti d’un des opposants au régime, d’ailleurs membre du gouvernement djiboutien en exil. La Famille réclame dès lors la protection diplomatique immédiate de la Belgique pour un de ses ressortissants.

Elle tient en effet le gouvernement yéménite comptable de la vie et de la sécurité de M ALHOUMEKANI et la Belgique pourrait se montrer coupable de non assistance à personne en danger si elle refusait d’agir immédiatement en lui apportant sa protection diplomatique, due à tout ressortissant, même s’il a la double nationalité ! Me MODRIKAMEN demande au ministre des affaires étrangères, M DIDIER REYNDERS de se saisir personnellement et encore ce soir de ce dossier qui menace directement l’intégrité d’un ressortissant belge.

La famille de M ALHOUMEKANI demande également aux Autorités françaises d’assurer la protection d’un témoin clé dans l’assassinat d’un de leurs magistrats.

Enfin, il est exigé d’INTERPOL de vérifier le rôle de ses agents locaux dans les circonstances de son arrestation en dehors des règles propres à son organisation et à l’entraide judiciaire.

Rappel du contexte
Mohamed Saleh Hussein ALHOUMEKANI, né djiboutien (d’une famille d’origine yéménite) a été
officier dans la garde républicaine de Djibouti, en charge de la sécurité du palais présidentiel. En
octobre 1995, il a entendu une conversation à propos de la mort du Juge français Bernard BORREL, au cours d’une réunion qui réunissait Ismaël Omar GUELLEH (le neveu du Président de l’époque Hassan Gouled APTIDON et futur Président en 1999), le Chef des services secrets Hassan SAID et
d’autres personnages. Parmi les paroles entendues : « Le juge fouineur est mort … ».

Réfugié en 2000, arrivé en France puis installé à Bruxelles, il n’a jamais cessé de maintenir ses déclarations qui prouvaient que le magistrat ne s’était pas suicidé mais qu’il avait été assassiné, ce que la justice française reconnaîtra finalement sept ans plus tard en 2007. Son témoignage a mis endifficulté Ismaël Omar GUELLEH et a empoisonné les relations diplomatiques entre la France et Djibouti depuis lors.

Même à Bruxelles, Mohamed ALHOUMEKANI a été victime de pressions, de menaces et d’agression et de tentative de subornation de témoin, y compris sur sa famille, organisées par les services djiboutiens.
Les services belges de sécurité ont du intervenir à plusieurs reprises pour assurer sa protection. Tout en conservant sa nationalité yéménite, Il a acquis la nationalité belge, après avoir obtenu le statut de réfugié politique. Avec sa femme et leurs enfants, il réside et travaille à Bruxelles au sein des institutions européennes. Il entretient toujours des relations avec la partie de sa famille qui réside au Yémen, ce qui explique qu’il se rende deux à trois fois par an dans ce pays. Il est toujours actif au seinde l’opposition djiboutienne au régime de GUELLEH.

Arrestation au Yémen le 24 Août 2013
Venant au Yémen le 24 août 2013 pour rendre visite à une partie de sa famille, Mohamed Saleh Hussein ALHOUMEKANI a été arrêté dès son arrivée à l’aéroport de Sanaa (Yémen), et conduit dans les locaux de la direction d’Interpol en réponse à une demande d’extradition formulée par les autorités djiboutiennes, qui ont affirmé qu’il était l’objet d’une fiche rouge émise par Interpol, ce qui n’a jamaisété confirmé par cet organisme.

D’abord maintenu en garde à vue dans les locaux d’Interpol puis dans ceux de la brigade criminelle de Sanaa sans motif valable, le 29 août, il a fait l’objet d’une ordonnance de libération immédiate rendue par un juge yéménite. À sa sortie d’audience, M. ALHOUMEKANI a été de nouveau arrêté par des agents d’Interpol, toujours à la demande du gouvernement de Djibouti.

Le jeudi 29 août, il était transféré à la prison centrale de Sanaa. Ce soir, il a été transféré de la prison vers un lieu inconnu, sans doute un centre de détention des services secrets yéménite !

La pression s’intensifie depuis plusieurs jours sur le gouvernement du Yémen pour qu’il extrade vers Djibouti le témoin clé de l’affaire BORREL, MSH ALHOUMEKANI. Pour faire taire ce témoin, les autorités djiboutiennes déploient les grands moyens : envoi du Général Fathi AHMED, Commandant en Chef de l’Armée à bord d’un vol militaire, puis d’Hassan SAID Chef des services secrets (SDS), diffusion de fausses informations et pressions sur le Quotidien yéménite Al-Teef, pour qu’un article de ce quotidien affirme, faisant état de sources policières sous couvert d’anonymat, que la demande d’extradition formulée par Djibouti serait motivée par une condamnation pour diffusion de fausses nouvelles à l’encontre du Chef de l’État et que de nouveaux éléments justifieraient désormais que « le criminel » ALHOUMEKANI soit jugé pour sa propre implication dans l’assassinat du juge BORREL , dont il n’avait jamais été question jusqu’à présent.

Risques d’extradition
S’il est extradé vers Djibouti, Mohamed ALHOUMEKANI risque la mort. De nombreux cas de morts mystérieuses survenues dans la prison de Gabode à Djibouti sont signalés chaque mois. Le dernier en date est un professeur de français, Mohamed Elmi RAYALEH, opposant, mort dans sa cellule, dans la nuit du 28 août 2013, après deux mois de détention.

Les tribunaux yéménites sont ouverts le samedi et le dimanche : ALHOUMEKANI pourrait donc être jugé extradable dès ce week-end, au prétexte fallacieux qu’à l’époque des faits qui lui sont désormais imputés, il n’avait pas encore été réintégré dans la nationalité yéménite.

Les autorités yéménites, citées mardi par le ministre belge des Affaires étrangères, avaient pourtant assuré qu’il ne risquait pas d’être extradé, vu sa nationalité yéménite.

Assassinat du Juge BORREL en 1995
Le témoignage de Mohamed Saleh ALHOUMEKANI, ancien chef de la garde républicaine de Djibouti au moment de l’assassinat du juge BORREL, avait en effet permis de lever une partie du voile de plomb qui pesait sur l’assassinat du juge BORREL en octobre 1995.

Magistrat français détaché à Djibouti, Bernard BORREL avait été retrouvé mort le 19 octobre 1995, en contrebas d’un ravin, à 80 km de Djibouti. Son corps était en partie carbonisé. Les enquêteurs djiboutiens et français avaient privilégié dans un premier temps la thèse du suicide. Mais en se basant sur de nouvelles expertises et témoignages, l’enquête française privilégie désormais celle d’unassassinat

Soutien des fils du juge BORREL pour la libération de M ALHOUMEKANI
Les fils du juge BORREL ont d’ailleurs demandé ce samedi 31 août au président de la République et aux ministres de la Justice et des Affaires étrangères français d' »agir sans délai » pour que cessent menaces et pressions de Djibouti obtenir l’extradition d’un témoin-clé dans cette affaire.

Dans un communiqué de leur avocat Me Laurent de Caunes, Louis-Alexandre et François-Xavier BORREL demandent à François Hollande « ainsi qu’à tous les responsables politiques attachés à la défense des droits de l’Homme, d’agir sans délai pour que cessent les menaces et les pressions qu’exerce le gouvernement de Djibouti pour obtenir, contre toutes les règles du droit international, son extradition ». « Ils savent, par l’expérience tirée de l’instruction, que les autorités djiboutiennes n’ont jamais cessé de tenter d’intimider, d’influencer ou de faire taire les témoins les mettant en cause dans la mort de leur père, et ce qui se passe en ce moment en est une nouvelle – et peut-être dernière – illustration », ajoutent-ils.

La Famille de M ALHOUMEKANI, représentée par Me MISCHAEL MODRIKAMEN demande dès lors :

• A la République du Yémen de respecter les règles du droit international et sa propreconstitution qui interdit l’extradition d’un citoyen yéménite. Mohamed ALHOUMEKANI doit être remis en liberté par la justice yéménite. Aucun fait délictueux fondé ne pouvant lui être reproché, nous demandons sa libération immédiate et qu’il soit autorisé à rentrer en Belgique sans délais.

• Au Royaume de Belgique, qu’elle accorde sa protection diplomatique immédiate à l’un de ses ressortissants. A défaut, l’Etat belge se rendrait coupable de non assistance à personne en danger. La Belgique ne peut se retrancher derrière la double nationalité de M ALHOUMEKANI pour ne pas assumer ses responsabilités ni répondre aux exigences fondamentales en matière de droit de l’homme et humanitaires.

• A Interpol dont les agents locaux paraissent impliqués dans l’arrestation illégale de M ALHOUMEKANI, de respecter les principes juridiques qui doivent guider son action. Elle aura sinon à rendre des comptes à la justice
.
• A la République française, en la personne de son ministre des affaires étrangères,
d’assurer la sécurité d’un témoin capital dans l’instruction criminelle pour l’assassinat du Juge BORREL, coopérant français, et d’user de son influence diplomatique pour exiger la libération de Mohamed Saleh ALHOUMEKANI et empêcher son extradition vers Djibouti.