04/10/2013 (Brève 267) Une bataille perdue de Guelleh ! La guerre perdue ? Ce n’est pas certain, mais il devrait avoir perdu beaucoup dans le combat qu’il a engagé et piloté contre la vérité.

En demandant aux Yéménites d’abord d’arrêter Mohamed Alhoumékani, puis de le faire incarcérer sur des accusations « bidon » en espérant obtenir au final son extradition vers Djibouti, Guelleh a obtenu satisfaction sur les deux premiers points, mais il semble qu’il ait perdu au troisième acte, car il semble difficile maintenant que Mohamed soit extradé, sauf par la ruse et en catimini, ce qui mettrait les autorités yéménites dans un grand embarras sur la scène internationale. Dans le contexte interne au Yémen, on ne voit pas comment elles pourraient commettre une telle erreur, qui déclencherait une réprobation internationale de grande ampleur…!

Et pourtant Guelleh n’a pas lésiné sur les moyens, d’abord humains, quatre missions djiboutiennes sont intervenues à Sanaa. D’abord celle Fathi, puis celle d’Hassan Saïd, suivie par l’action diplomatique de l’Ambassadeur en poste à Sanaa, pour finir par celles des trois clowns : Aref, Djama Souleiman et Maki ..

Il n’a certainement pas lésiné non plus sur les promesses financières en cas de capture du « dangereux malfaiteur », recherché pour des crimes insoutenables : vol de glace à la vanille, incivilité dans la rue, remontrances à subalterne, etc….Saurons-nous combien cela a coûté aux Djiboutiens ?

– Le désastre pour Guelleh est complet : une débâcle ?

  • Il a réveillé l’affaire Borrel qui s’endormait paisiblement chez la Juge d’instruction,
  • Il a réveillé les publications de l’ARDHD, qui avaient été plongées dans une veille relative,
  • Il a éveillé la presse yéménite qui tire à boulets rouges,
  • Il a focalisé l’attention de la communauté internationale sur les multiples violations des Droits de l’Homme qu’il fait commettre à Djibouti, sur la situation des prisonniers politiques, incarcérés sur des accusations non fondées, sur son refus de se plier aux règles démocratiques en truquant toutes les élections.
  • Nous nous arrêterons là, car la liste est trop longue pour un seul article.

Le monde découvre que ce régime est finalement au bout de rouleau et qu’il ne survit plus que grâce aux perfusions intéressées des nations qui entendent maintenir leur présence militaire à Djibouti : France, USA, Japon et à moindre échelle : Allemagne, Espagne, Italie et bientôt une représentation de l’OTAN.

Une débâcle de cette ampleur aura certainement à terme des conséquences irréversibles à l’intérieur du pays et en particulier dans les rangs de ses obligés où certains ambitieux aimeraient bien devenir Calife à la place du Calife et souhaitent débarrasser le pays de l’influence néfaste mais redoutable de la Paulette.

Le crédit de Guelleh, son image d’homme fort, sont touchés. Pour espérer survivre quelques mois, il n’a plus le choix. Il doit encore radicaliser ses méthodes jusqu’à commettre la faute fatale, la faute que les occidentaux ne pourront pas couvrir, même avec la bienveillance coupable et intéressée qui les animent.