03/01/2016 (Brève 602) L’arroseur va-t-il être arrosé ? En poursuivant injustement Omar Ali Ewado, le Procureur de la République n’est-il pas en train de mobiliser maintenant l’attention de la communauté internationale et des grandes ONG, médiatiquement puissantes, sur les crimes qu’il voulait occulter en prétendant que M. Ewado avait diffusé de fausses informations.

Nous devrions savoir rapidement si IOG apprécie d’être ainsi montré du doigt pour les horribles crimes commis par sa garde rapprochée le 21 décembre, incluant le tir à balles réelles sur une fillette de 6 ans, plus de 60 morts ou disparus, plus de 50 blessés et de nombreuses incarcérations sans jugement.

La campagne médiatique, qui se développe, est la conséquence directe des déclarations et accusations formulées par son Procureur de la République, mobilisant un temps d’antenne important au JT du 31 décembre.

Les observateurs se demandent si le Procureur n’aurait pas mieux fait de laisser M. Ewado en paix sans chercher à l’inculper à tout prix sur des motivations peu crédibles. A cause de lui et de son entêtement (que nous ne qualifierons pas !), l’affaire reçoit désormais un écho international ce qui renforce de facto la crédibilité du bilan établi et diffusé par M Ewado.

Nous n’avons aucun conseil à donner à M Maki Aboulkader, mais à sa place, nous calmerions le jeu. Le premier moyen est de décider a minima la libération, même assortie d’un contrôle judiciaire. La Justice ne prendrait aucun risque, puisque nous ne voyons pas la possibilité d’une fuite de la part de l’accusé qui est établi avec sa famille à Djibouti où il enseigne, ni la moindre dangerosité de sa part.

Pour une fois la justice djiboutienne, qui a déjà bien agi en acceptant le report du procès, pourrait montrer à ses détracteurs, un visage plus humain et moins inféodé au pouvoir du dictateur ….

Après tout, même si les charges étaient retenues au final, après audition des témoins et des avocats (ce qui nous paraît invraisemblable), ces faits ne constituent pas un crime de première importance qui justifierait des mesures exceptionnelles et préventives de privation de liberté.