13/01/2016 (Brève 631) Communiqué de presse de l’USN : En réactivant sa CENI, le président Guelleh confirme sa décision de mise à mort de l’accord-cadre du 30 décembre 2014 et engage le pays sur la voie des périls

Djibouti, le 12 janvier 2016

Communiqué de presse

Les membres de la mal nommée ‘Commission électorale nationale indépendante’ (CENI) ont prêté serment devant le Conseil constitutionnel dimanche 10 janvier 2016. Mal nommée, car il s’agit d’un organe dont le Gouvernement du président Ismaël Omar Guelleh a reconnu, dans l’accord-cadre politique signé le 30 décembre 2014 avec l’USN, qu’elle devait être reformée pour devenir une vraie Commission électorale nationale indépendante paritaire (CENI), conformément à la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance que la République de Djibouti a signée et ratifiée, ce qui lui confère valeur constitutionnelle.

En conservant et réactivant cette mal nommée CENI, le président Ismaël Omar Guelleh confirme clairement son choix de la mise à mort de l’accord-cadre signé avec l’USN, coalition des partis djiboutiens d’opposition. Cette confirmation, qui enterre de facto la création d’une vraie CENI, réforme phare et nécessaire de l’accord, intervient moins d’un mois après le massacre du 21 décembre 2015 à Buldhuqo et à moins de trois mois de l’élection présidentielle du 8 avril 2016.

Ce n’est pas anodin: à cette élection, le président Ismaël Omar Guelleh a déclaré sa candidature, pour un 4eme mandat, le 3 décembre 2015, candidature entérinée par sa coalition UMP le 8 janvier 2016.  

Le président Guelleh, qui s’est solennellement porté garant du respect de chaque terme de l’accord-cadre USN/Gouvernement, lors de sa signature du 30 décembre 2014, a donc décidé de renier sa parole et de violer la clause phare de l’accord.  

Par ce choix lourd de risques, le président sortant et candidat confirme sa crainte du verdict des urnes et engage le pays sur la voie des périls.  

L’USN prend à témoin la communauté internationale de cette dangereuse dérive. Plus que jamais, les Djiboutiens doivent sauver leur pays.

Le vice-président et président par intérim de l’USN
Omar Elmi Khaireh