11/12/2021 (Brève 1990) SITUATION DES DROITS DE L’HOMME À DJIBOUTI. « L’ACCUSATION D’ATTEINTE À LA SÉCURITÉ LARGEMENT INSTRUMENTALISÉE ». (BOLOCK MOHAMED ABDOU)

Le jour du 73e anniversaire, de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, de l’Organisation des Nations Unies (ONU), des associations, des défenseurs des droits de l’homme et des personnalités Djiboutiennes, ont dénoncé, à travers une déclaration commune, les restrictions imposées à l’exercice des libertés et des droits fondamentaux.

« Tandis que l’ensemble de la société est confronté à une crise sociale, économique et sanitaire aigue, plus de 100 personnes, ont été mises en détention et plus de 150 personnes ont été interpellées, dans la seule année de 2021, juste pour le fait d’avoir exercé leurs droits fondamentaux d’opinion, d’expression et de manifestations pacifiques, pourtant garantis par la loi. Le nombre de personnes qui sont en poursuites judiciaires dépasse les 130 ». peut-on lire sur la déclaration signée par des associations, des défenseurs des droits de l’Homme, des personnalités politiques et des journalistes.

« Encore une fois, ce 10 décembre marque une année sombre pour les Droits de l’Homme à Djibouti. Après des mois d’une mobilisation populaire pacifique, qui avait suscité un grand espoir, pour établir un Etat de droit démocratique garantissant les droits de l’Homme, l’action des autorités se caractérise par une volonté affichée, d’étouffer tous les espaces civiques autonomes et de criminaliser l’action politique des voix critiques », constate les signataires, parmi lesquels figurent, la Ligue Djiboutienne des Droits de l’Homme (LDDH), des responsables de l’opposition, des syndicalistes ainsi que des défenseur des Droits de l’Homme et des personnalités de la société civile.

L’ACCUSATION D’ATTEINTE À LA SÉCURITÉ OU MÊME DE TERRORISME « LARGEMENT INSTRUMENTALISÉE ».

La déclaration commune a estimé que « l’accusation d’atteinte à la sécurité ou même de terrorisme » est « largement instrumentalisée » par « les autorités à des fins politiques ».

« Le simple soupçon d’appartenance, à une organisation classée terroriste, par les autorités selon des critères obscurs, suffit pour l’engagement de poursuites pénales. Les arrestations, pour atteinte à la sécurité ou terrorisme, se multiplient à travers le pays, dans le cadre d’opérations qui ressemblent fort à de l’intimidation par leur mise en scène, notamment dans plusieurs villages éloignés des districts de l’intérieur », a-t-on dénoncé.

« 73 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et 44 ans après l’accession de notre pays à l’indépendance, les libertés les plus élémentaires consacrées par la Déclaration, sont vidées de leur substance par la législation et les pratiques », a-t-on conclu.

Ainsi, intervenant le jour de la date, symbolisant la défense des droits de l’Homme, les signataires de la déclaration ont engagé les autorités à cesser « la répression et à libérer tous les prisonniers d’opinion » et à lever « toutes les restrictions à l’exercice des libertés et des droits fondamentaux ».

« Nous signataires , défenseurs des droits humains et organisations, interpellons le pouvoir, au respect de ses engagements internationaux, contenus dans les traités et conventions internationales des droits humains ratifiées », ont-ils appelé, tout en formulant la demande « pressante pour la libération inconditionnelle de l’ensemble des détenus d’opinion, des journalistes, des défenseurs des droits humains et des militants ».

BOLOCK MOHAMED ABDOU