05/02/2025 (Brève 2474) Equipe ARDHD : Les partis de l’opposition sont-ils aux abonnés absents ?
La question pourrait être posée en ces termes.
Nous avons pris la liberté de publier, de façon anonyme, dans nos colonnes la réaction d’un internaute :
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Je ne vois pas d’opposants à Djibouti.
Je vois juste des bavardeurs qui crient dans le vide. Un véritable opposant met en place un groupe solide composé d’économistes, de juristes, d’environnementalistes, d’experts en commerce, etc.
L’opposition politique ne peut pas être un groupe uni uniquement sur la base du tribalisme et composé de têtes vides.
Un opposant digne de ce nom doit élaborer une stratégie nationale couvrant tous les domaines : politique, économique, social, etc.
Il doit produire un document bien argumenté pour convaincre la population.
Malheureusement, nos opposants ne se réveillent qu’à la dernière minute, et au lieu de proposer des solutions, ils aboient dans le vide.
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Ce commentaire décrit ce que nous pensons.
Il est temps que l’opposition politique djiboutienne se réveille véritablement et qu’elle se mette au travail de façon organisée pour occuper la scène médiatique. A titre d’exemples, tous les articles de la presse francophone reprennent le communiqué du gouvernement qui est scandaleux.
Pour quelles raisons ?
Parce qu’à part l’alerte lancée par la LDDH, ils n’ont rien d’autre à se mettre sous la plume.
On n’est pas dirigeant d’un parti politique juste pour le titre ronflant.
On doit avoir une vision, la construire, recruter et diriger des équipes et au final produire un programme.
Depuis plus de vingt ans, nous demandons régulièrement aux dirigeants politiques de nous fournir leur programme.
La réponse est toujours la même : « On travaille avec acharnement et c’est long mais on vous promet que le texte définitif sera achevé d’ici deux mois ».
Quand on insiste, l’excuse habituelle est l’acharnement policier et judiciaire du régime contre tous les opposants, qui les contraint à rester très prudents, c’est à dire « à ne rien faire » et à laisser Guelleh et ses obligés gagner et renforcer le climat de peur à l’encontre de ceux qui ne soutiendraient pas la pensée unique. « tous les bénéfices financiers pour la famille régnante »
A force de privilégier la politique de l’autruche, la classe politique d’opposition a perdu progressivement de son aura et surtout de sa crédibilité.
- Pour dénoncer les crimes du régime : elle est souvent là .
- Pour commenter et dénoncer ce qui se passe en dehors des frontières : elle sait le faire !
- Mais quand il faut parler de la vie des Djiboutiennes et des Djiboutiens : plus personne ou presque !
Pourtant c’est le peuple qui votera si on lui rétablit la garantie d’élections libres et transparentes
Certes il y a eu des initiatives intéressantes, comme autrefois le GED ou plus récemment la CTD qui avait engagé de nombreuses personnes dans un fantastique travail de réflexion et de formalisation.
Pourquoi ces travaux se sont-ils brutalement interrompus.
- Chef pas assez manager ?
- Guerre interne.
- Jamais nous n’avons pu connaître la vraie vérité sur la fin de l’aventure.
Il reste à l’esprit que de nombreux dirigeants de l’opposition sont souvent plus à l’aise pour critiquer le voisin que pour s’attaquer à la cible pourtant prioritaire dans un premier temps : la dictature !
Alors femmes et hommes politiques de toutes sensibilités, vous devez parler au peuple tout entier et pas seulement aux fans de votre tribu.
Vous devez élaborer un programme crédible et construit et cesser de promettre que vous ferez l’inverse de Guelleh, ce qui n’est plus crédible.
Réveillez-vous !