01/09/08 (B514) Le Journal de la Fibluste (5 articles en Français)
__________________________ 5 – Afrique Asie
Somalie : SOS ! Les pirates somaliens commencent Ă ressembler Ă Al-QaĂŻda : ils sont partout, ils frappent partout.
Par Valentin Mbougueng
Et, le comble, ils sont insaisissables, comme Oussama Ben Laden et le mollah Omar. Les prouesses prĂŞtĂ©es au chef d’Al-QaĂŻda, qui aurait planifiĂ© des dĂ©tournements de Boeing pour les orienter Ă la seconde près sur les fameuses tours jumelles de New York, Ă partir d’une grotte quelque part dans les montagnes afghanes, sont en passe d’ĂŞtre dĂ©classĂ©es par les exploits d’anciens pĂŞcheurs et Ă©leveurs de chèvres somaliens, devenus garde-cĂ´tes puis pirates.
Ă€ New York, en septembre 2001, les gens de Ben Laden avaient agi par surprise. Au large des cĂ´tes somaliennes, dans le golfe d’Aden et au-delĂ , les pirates somaliens sont attendus. Une armada de navires de guerre amĂ©ricains, europĂ©ens et autres patrouille dans la zone, prĂŞte Ă en dĂ©coudre avec les flibustiers des mers, qui s’attaquent aux navires marchands comme de plaisance, perturbant le commerce mondial.
Mais, en dĂ©pit de ces Ă©quipements militaires sophistiquĂ©s et de marines super entraĂ®nĂ©s , les pirates somaliens sĂ©vissent toujours, attaquant les bateaux avec une efficacitĂ© qui ne faiblit point. Selon un dĂ©compte largement admis, 133 attaques armĂ©es ont Ă©tĂ© perpĂ©trĂ©es l’an dernier par les pirates somaliens. Pour l’ensemble des trois annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, seulement soixante-dix attaques de navires avaient Ă©tĂ© recensĂ©es.
C’est Ă croire que plus les forces europĂ©ennes et amĂ©ricaines s’installent dans la rĂ©gion, plus les actes de piraterie augmentent. On se croirait en pleine guerre mondiale contre le terrorisme. De temps en temps, on attrape un terroriste malchanceux ou on en assassine un autre, mais le terrorisme se poursuit. Pourquoi ? Parce que l’on prĂ©fère se concentrer sur la rĂ©pression militaire, dĂ©laissant totalement les causes du phĂ©nomène. Il est plus facile de tuer les pauvres qui ne peuvent pas se dĂ©fendre que de lutter contre la pauvretĂ©.
C’est pareil avec les pirates somaliens. On prĂ©fère les exterminer plutĂ´t que d’entreprendre des actions sĂ©rieuses pour restaurer l’État somalien et sa souverainetĂ© sur ses cĂ´tes et ses eaux territoriales, ce qui priverait les pirates de leurs bases. Comme en 1992, quand l’Onu s’Ă©tait prĂŞtĂ©e Ă la farce d’une opĂ©ration pseudo humanitaire finalement calamiteuse, le machin onusien n’a pas hĂ©sitĂ©, l’an dernier, Ă voter une rĂ©solution permettant aux EuropĂ©ens et aux AmĂ©ricains d’entrer sans se gĂŞner dans les eaux somaliennes – et mĂŞme d’envahir le territoire – prĂ©tendument pour poursuivre les pirates, en flagrante
violation des règles les plus élémentaires du droit de la mer.
Aujourd’hui, les bien-pensants honnissent quiconque tente de rappeler que, de mĂŞme qu’il est exigĂ© de combattre le terrorisme islamiste par l’État de droit sous peine d’ĂŞtre fichĂ© comme antidĂ©mocrate, il est impĂ©ratif de s’en tenir au droit, mĂŞme s’il s’agit de pirates empĂŞchant les multinationales et les pontes de ce monde de commercer (de truander ?), de prospĂ©rer (d’appauvrir le reste de la planète ?), et de s’amuser Ă bord de leurs yachts.
Le terrorisme n’est pas justifiable, la piraterie non plus.
Au nom du droit, de la morale et de toutes les valeurs nobles que défendent les nobles penseurs dans le monde civilisé.
Le problème, c’est que cette noblesse d’esprit est Ă gĂ©omĂ©trie variable. On n’entend personne, parmi ces bonnes gens, s’Ă©pancher outre-mesure sur le sort de neuf millions de Somaliens abandonnĂ©s depuis deux dĂ©cennies Ă leur sort, spoliĂ©s du peu de biens qui leur restaient – c’est-Ă -dire des poissons Ă pĂŞcher – par de gros chalutiers occidentaux, et inondĂ©s de dĂ©chets nuclĂ©aires et toxiques divers.
Sous prĂ©texte qu’il n’y a plus d’État en Somalie, de mystĂ©rieux navires europĂ©ens ont fait des aller et retour dans les eaux somaliennes, au lendemain de la chute du prĂ©sident Syad Barre, pour y dĂ©verser des barils de produits tout aussi mystĂ©rieux. Avec le tsunami de dĂ©cembre 2004, ces barils se sont Ă©chouĂ©s sur les rivages, laissant fuir leurs contenus. Les populations commencent Ă prĂ©senter des symptĂ´mes d’irradiation. Personne n’en parle. La Somalie n’existe plus, son territoire et ses eaux sont dĂ©crĂ©tĂ©s zones de non-droit, on peut donc tout y faire.
Et c’est ce qui va se passer, en effet.
D’immenses navires de pĂŞche europĂ©ens font irruption. L’Onu consent aujourd’hui Ă parler de 100 millions de dollars de pertes chaque annĂ©e pour les Somaliens, du fait de cette pĂŞche illĂ©gale. D’autres sources Ă©valuent Ă au moins 300 millions de dollars les gains tirĂ©s de cette pĂŞche honteuse aux thons, crevettes, homards et autres espèces thĂ©oriquement protĂ©gĂ©es par la communautĂ© internationale.
Ce serait toutefois faire preuve d’ingratitude envers les EuropĂ©ens si l’on ne soulignait pas, avec force, Ă quel point l’Union europĂ©enne se soucie du sort des Somaliens. Dans son extrĂŞme mansuĂ©tude, elle a accordĂ©, l’an dernier, une importante aide humanitaire de 45 millions d’euros Ă la Somalie.
Elle a jurĂ©, ensuite, qu’elle lui consacrerait 215 millions d’euros de 2008 Ă 2012 pour financer des projets de dĂ©veloppement. Soit environ 35 millions d’euros par an. Selon les statistiques, les pirates somaliens, eux, auraient gagnĂ© 100 millions de dollars rien que l’annĂ©e dernière, fruit des rançons versĂ©es par les riches propriĂ©taires des bateaux arraisonnĂ©s.
Mais ces flibustiers ne sont pas des philanthropes, comme l’Union europĂ©enne. Ils ne distribuent pas leur argent aux populations, ils ne distribuent pas de vivres non plus. Goujats jusqu’au bout, ils capturent mĂŞme les navires du Programme alimentaire mondial apportant la perfusion alimentaire aux Somaliens. Pour les empĂŞcher de trouver encore quelque navire Ă piller Ă l’avenir, les armateurs choisissent non pas de mobiliser l’opinion internationale pour arrĂŞter les souffrances des Somaliens, pillĂ©s par les pirates somaliens et europĂ©ens confondus, mais de contourner le passage du golfe d’Aden.
Ceux qui ont optĂ© pour cette solution ne sont pas Ă l’abri. Le gros navire saoudien, avec sa cargaison de 100 millions de dollars, que les pirates ont cueilli loin des cĂ´tes somaliennes a apportĂ© la preuve qu’ils sont dĂ©sormais partout. Quand on sait que leurs frères en piraterie se sont installĂ©s de l’autre cĂ´tĂ© du continent, dans le golfe de GuinĂ©e, Ă l’affĂ»t des pĂ©troliers qui emportent Ă peu de frais les richesses africaines vers d’autres cieux, il y a lieu, pour chaque armateur, de prier avant de prendre la mer
__________________________ 4 – Portail des sous-marins
Deux avions de patrouille luxembourgeois basés aux Seychelles
Par Rédacteur en chef.
Deux petits avions de patrouille maritime, des Swearingen Merlin III, vont ĂŞtre basĂ©s aux Seychelles pour faire face Ă une possible rĂ©surgence de la piraterie Ă la fin de la mousson dans l’OcĂ©an indien. Ils seront sous le commandement de la force anti-piraterie de l’UE (Eunavfor Atalanta).
Un accord est intervenu après des discussions entre le gouvernement des Seychelles, le Haut commissaire britannique dans l’archipel et l’ambassade de France – qui reprĂ©sentent l’UE dans ces iles ; les discussions se poursuivent pour une coopĂ©ration plus importante.
___________________________ 3 – CyberPress (Canada)
Piraterie: Ă©mouvant appel Ă l’aide de marins ukrainiens
L’Ă©quipage ukrainien du MV Ariana, un cargo grec aux mains de pirates somaliens depuis quatre mois, a lancĂ© dimanche un Ă©mouvant appel de dĂ©tresse pour accĂ©lĂ©rer les nĂ©gociations pour sa libĂ©ration et demandĂ© l’Ă©vacuation d’urgence d’une femme Ă bord, gravement malade.
«Nous sommes Ă©puisĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s», a dĂ©clarĂ© Ă l’AFP le capitaine Voronov, Ă la tĂŞte d’un Ă©quipage de 24 marins ukrainiens, dont deux femmes.
Une de ces femmes souffre de problèmes gynĂ©cologiques, avec un risque d’infection gĂ©nĂ©ralisĂ©e.
«Aidez-moi, je vous en prie!», a implorĂ© la jeune femme en pleurs, Ă l’issue d’une conversation tĂ©lĂ©phonique d’une vingtaine de minutes.
Tous deux Ă©taient interrogĂ©s par tĂ©lĂ©phone satellite depuis Nairobi, Ă l’initiative de l’ONG Ecoterra International (organisation Ă©cologiste spĂ©cialisĂ©e notamment sur la piraterie au large de la Corne de l’Afrique) et pour «raisons humanitaires».
Au cours de cette mĂŞme conversation, la femme malade (qui a souhaitĂ© ne pas ĂŞtre identifiĂ©e) a pu s’entretenir dans sa langue natale avec un mĂ©decin ukrainien basĂ© Ă Nairobi qui a jugĂ© qu’elle Ă©tait «en danger de mort» et devait ĂŞtre immĂ©diatement prise en charge.
Les pirates refusent son Ă©vacuation et de nĂ©gocier son sort sĂ©parĂ©ment du reste de l’Ă©quipage.
Le MV Ariana, battant pavillon maltais, avait Ă©tĂ© capturĂ© le 2 mai dans l’ocĂ©an Indien, Ă 250 miles nautiques au sud-ouest des Seychelles, alors qu’il faisait route vers le Moyen-Orient, en provenance du BrĂ©sil, avec Ă son bord 10 000 tonnes de soja.
Le bateau appartient Ă la compagnie maritime All Ocean shipping, basĂ©e Ă Athènes, elle-mĂŞme propriĂ©tĂ© d’un conglomĂ©rat britannique.
Le 8 mai, quelques jours après la capture du navire, les pirates avaient demandĂ© une rançon, et un responsable d’All Ocean shipping affirmait ĂŞtre en «nĂ©gociation directe» avec les preneurs d’otage. Les nĂ©gociations sont depuis au point mort, selon des sources concordantes.
«S’il vous plait, faites pression pour que les propriĂ©taires du bateau entament vraiment les nĂ©gociations!», a lancĂ© dimanche le capitaine Voronov.
L’Ă©quipage ne dispose de rĂ©serves d’eau que pour quelques jours, a-t-il soulignĂ©, ajoutant que les marins n’ont pas subi de mauvais traitement de la part des pirates.
Le MV Ariana navigue actuellement en haute mer, Ă 50 milles nautiques au large de la cĂ´te somalienne, et Ă 25 milles au nord de la localitĂ© d’Hobyo.
Les pirates ont prĂ©fĂ©rĂ© Ă©loigner leur prise de la cĂ´te par crainte d’incidents avec des groupes armĂ©s Ă terre, mais Ă©galement sous la pression des marines internationales et surtout de leurs hĂ©licoptères et avions qui multiplient les patrouilles dans la zone.
Le groupe est dirigĂ© par un certain Mohammed Abdi qui a demandĂ© une rançon de 5 millions de dollars, a indiquĂ© Ă l’AFP IsmaĂŻl Haji Noor, responsable de la lutte anti-piraterie pour la province de Galmuduug.
«Il faut donner la prioritĂ© Ă la vie des marins, et Ă©carter les soi-disant nĂ©gociateurs actuels. Les vĂ©ritables propriĂ©taires du bateau doivent s’impliquer directement dans les nĂ©gociations», a commentĂ© M. Noor.
«Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider» à leur libération», a ajouté ce responsable local du gouvernement de transition, selon qui le MV Ariana «est le dernier bateau aux mains des pirates sur cette partie de la côte» contrôlée par le gouvernement.
Les pirates somaliens détiennent actuellement six navires et environ 120 marins, selon Ecoterra.
En septembre 2008, un cargo ukrainien, le Faina, qui transportait 33 chars d’assaut T-72 de conception soviĂ©tique, avait Ă©tĂ© interceptĂ© par des pirates au large des cĂ´tes somaliennes et libĂ©rĂ© le 5 fĂ©vrier en Ă©change d’une rançon de 3,2 millions de dollars.
___________________________ 2 – Mer et Marine
Somalie : Les pirates tirent sur un hélicoptère américain
Un hĂ©licoptère SH-60B SeaHawk du croiseur amĂ©ricain USS Chancellorsville (CG 62) a Ă©tĂ© pris pour cible par des pirates somaliens. L’appareil a essuyĂ© des tirs de gros calibre mercredi dernier, alors qu’il effectuait une mission de reconnaissance au dessus du cargo Win Far.
Ce navire taĂŻwanais, dĂ©tournĂ© le 4 avril dernier, se situait au mouillage, au sud de la ville somalienne de Garacad. Selon l’US Navy, le Win Far est utilisĂ©, depuis son abordage, comme bateau-mère par les pirates. Plus de 30 membres d’Ă©quipage seraient retenus en otage. L’hĂ©licoptère amĂ©ricain, qui n’a pas rĂ©pliquĂ© au tir des assaillants, a pu rejoindre son bâtiment, aucun militaire n’ayant Ă©tĂ© blessĂ©.
Au moment de l’attaque, il se situait Ă moins de 3000 mètres du Win Far. Les images illustrant cet article proviennent de la vidĂ©o enregistrĂ©e, au moment des faits, par la camĂ©ra FLIR (Forward Looking Infrared Radar) du Seahawk.
___________________________ 1 – Ouest-France
Somalie. Appel de dĂ©tresse de l’Ă©quipage d’un navire dĂ©tenu depuis mai par des pirates
L’Ă©quipage ukrainien du MV Ariana, un cargo grec aux mains de pirates somaliens depuis mai dernier, a lancĂ© ce dimanche un appel de dĂ©tresse pour accĂ©lĂ©rer les nĂ©gociations en faveur de leur libĂ©ration. Ils demandent aussi l’Ă©vacuation d’urgence d’une femme Ă bord, gravement malade. L’Ă©quipage est compsosĂ© de 24 marins ukrainiens, dont deux femmes.
En provenance du BrĂ©sil, le navire, battant pavillon maltais, avait Ă©tĂ© capturĂ© le 2 mai en plein OcĂ©an Indien, Ă 250 miles nautiques au sud-ouest des Seychelles, alors qu’il faisait route vers le Moyen-Orient.