13/03/03 (B188) Grève des enseignants et retard de salaires. Cette information publiée sur le site du PRD montre la distorsion (le gouffre ?) entre le langage officiel et la réalité des privations subies par la population. (Extrait du site PRD)


Les enseignants en grève pour réclamer leurs salaires

Les enseignants du secteur
public ont entamé un mouvement de grève samedi pour réclamer
leurs salaires de décembre 2002 ainsi que de janvier et février
2003. Tous les établissements scolaires de la capitale et des districts
de l’Intérieur ont dû arrêter leurs cours faute d’enseignants.
« Nous en avons assez du mensonge gouvernemental, nous confie un gréviste.
L’on nous a promis un salaire tous les trente jours et nous en sommes
à quarante-cinq ». Il faut remonter, en effet, à mi-janvier
2003 pour constater le dernier versement de solde aux enseignants.

Bien sûr, les enseignants
ont quand même moins de retard que d’autres agents de l’Etat
qui attendent toujours la solde de novembre 2002, mais ils sont plus à
même de défendre leurs droits. Vivant de leur seule solde et
ne manquant pas de confiance en eux-mêmes, professeurs et instituteurs
savent dire Non à la bêtise et imposer un minimum de respect.

Ce faisant, ils apportent,
pour quiconque en douterait, la preuve concrète que le régime
ne cède que devant la détermination active, et que la résignation
et les pleurs ne sont d’aucune efficacité contre son cynisme.

Depuis samedi, plus de
classes donc. Ce qui ne fait pas l’affaire des élèves.
Lesquels ont d’ailleurs réagi, parfois violemment, pour exiger
la satisfaction des revendications salariales de leurs enseignants et la reprise
de leurs cours. D’où une manifestation sur le Boulevard de la
République dimanche 2 mars 2003 qui a perturbé la circulation
sur la principale artère de la capitale.

Suite à cette
action de grève, l’alimentura au pouvoir a réagi et commencé
par la distribution des salaires dits du billetage, c’est-à-dire directement
payés au personnel au guichet du trésorier de l’Education
Nationale. Ce n’est du reste pas une nouveauté puisque c’est
par le billetage que débute toujours le paiement salarial à
l’Education Nationale.

Seulement, tant que la
solde ne tombera pas pour tous, la grève continuera inébranlable
!

L’école n’est
donc pas tirée d’affaire au grand dam des élèves.

Avant de clore sur le
sujet, ne faudrait-il pas interpeller le régime et lui demander combien
ont coûté ses récents voyages (Sommet France-Afrique à
Paris, Réunion des non Alignés en Malaisie, Escale aux Emirats
Arabes Unis, Réunion de Qatar, etc.) au budget de l’Etat, et dans
quelle mesure ils ont aggravé les difficultés de trésorerie
de l’Etat RPP ?

7/12/1999 – Lettre adressée par le Président du PRD au Président de l’Union Européenne, Monsieur Romano PRODI, pour lui demander de suspendre toute aide au régime de Mr. Guelleh.

REPUBLIQUE DE DJIBOUTI
PAIX REALISME DEVELOPPEMENT

PARTI DU RENOUVEAU DEMOCRATIQUE
Route d’arta
603
DJIBOUTI
Tel : 34 09 53
Fax : 34.09.83

Abdillahi HAMAREITEH GUELLEH
Président du PRD

Djibouti, le 7 décembre 1999

A
Son Excellence le Président de l’Union Européenne
M. Romano PRODI

Excellence,

Depuis les législatives de 1997 où notre Parti est sorti victorieux, nous sommes victimes d’une oppression aveugle de la part des autorités gouvernementales.

Il est de notoriété publique que depuis la création de notre Parti, nos cadres qui avaient des responsabilités au sein de l’administration gouvernementale ont été et continuent d’être démis injustement de leurs fonctions, sans parler de nos militants et sympathisants.

C’est pourquoi, je sollicite l’aide morale et financière de l’Union européenne afin de renforcer notre lutte pour la restauration de la démocratie et le respect des droits de l’homme bafoués depuis 20 ans par le régime dictatorial en place à Djibouti malgré les dénonciations de toutes les organisations internationales de défense des droits humains comme Amnesty, la FIDH ou encore la Fédération des Unions des Jeunes Avocats (FNUJA/France) et le BIT.

D’autre part, je demande à ce que l’aide européenne au régime de Gouled soit suspendue comme pour le Togo, tant qu’il n’y aura pas de dialogue et de concertation avec toutes les forces vives du pays et de rétablissement des libertés fondamentales et la démocratie.

Dans l’attente, d’une réponse favorable, je vous prie d’agréer, Excellence, l’expression de ma haute considération.

Le Président du P.R.D.
Abdillahi Hamareith Guelleh