02/03/2000 – Affaire Borrel: deux juges d’instruction et un procureur-adjoint se rendent à Djibouti (Yahoo)

PARIS (AFP) — Les deux juges d’instruction parisiens qui enquêtent sur le décès d’un magistrat français à Djibouti doivent se rendre vendredi dans ce pays pour y interroger plusieurs personnes, a-t-on appris jeudi de sources judiciaires.

Les juges d’instruction Marie-Paule Moracchini et Roger Le Loire, accompagnés par le procureur-adjoint de la République de Paris, Jean-Claude Dauvel, resteront une dizaine de jours à Djibouti. Ils doivent vérifier les déclarations faites en janvier par un ancien officier de la garde présidentielle de Djibouti, aujourd’hui réfugié en Belgique, qui affirme que Bernard Borrel, détaché comme conseiller au ministère djiboutien de la Justice, a été assassiné, indique-t-on de mêmes sources.

Le corps de Bernard Borrel a été retrouvé carbonisé le 19 octobre 1995. L’enquête confiée à la brigade criminelle a conclu à la thèse du suicide alors que la veuve du magistrat est persuadée que son mari a été victime d’un assassinat.

Mohammed Saleh Alhoumekani, entendu le 31 janvier par les deux magistrats instructeurs, a accusé l’actuel président djiboutien Ismaël Omar Guelleh, ainsi qu’un terroriste libanais et un restaurateur corse, d’être les commanditaires de l’assassinat du magistrat français.

Selon les avocats de Mme Borrel, Me Olivier Morice et Laurent de Caunes, le juge d’instruction Marie-Paule Moracchini, aurait invité ce témoin à revenir sur ses déclarations lors de son audition. Les deux avocats ont tenté, sans succès, de faire dessaisir les juges d’instruction.

Le Syndicat de la magistrature (SM), partie civile dans ce dossier, n’a toujours pas déposé devant la Cour de cassation la requête en suspicion légitime qu’il voulait formuler début février contre les deux magistrats. Le SM pourrait saisir la chambre d’accusation afin qu’elle instruise le dossier, explique-t-on au syndicat.

(Source Yahoo)

Note de l’ARDHD :
Nous avions publié cette information dès le 22 février. D’après nos informations, les juges et le procureur agiraient dans le cadre d’une commission rogatoire. Ils ont pour objectif d’interroger un certain nombre de témoins dont M. Guelleh en personne.

La question est de savoir si M. Guelleh acceptera de répondre à l’invitation des juges … et quelle pourrait être l’attitude de la justice et de la France s’il refusait…