24/05/2000 – TCHAD: Appel de N. Yorongar

FAR/PARTI FEDERATION

COMMUNIQUE DE PRESSE :

L’UN DES REBELLES SUDISTES NOMME « SEIGNEUR »
A-T-IL LIBREMENT RALLIE LE GOUVERNEMENT
OU BIEN RALLIE DE FORCE POUR LA
CONSOMMATION DE LA BANQUE MONDIALE
ET DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE?

Selon les renseignements obtenus, « Seigneur » serait, comme Michel Mbaïlemel hier, capturé et emprisonné à Moundou avec la complicité du chef de
village de Bedjo en échange de la transformation de ce village en canton et de sa nomination comme chef de ce canton, ambition caressée de longue date
par celui-ci

– Le rebelle dit « Seigneur » n’a pas rallié le gouvernement comme le prétend ce dernier. Il a été piégé et arrêté avec la complicité du chef de
village de Bédjo comme ce fut le cas de Michel Mbaïlemel.

Sorti de sa prison, on lui fait il simuler le ralliement au gouvernement par un écrit à un de ses parents de la police pour donner bonne mesure à la
Banque Mondiale au moment de sa réunion décisive pour le pétrole.

2)- Une « Seigneur  » en prison à Moundou, les préfets des deux Logone et celui du Moyen-Chari se sont redus à Bodo et Béboto pour y prêcher la paix
pour donner une certaine crédibilité à la version de ralliement de « Seigneur « .

« Cette fois-ci disent-ils, le massacre sera terrible car on n’épargnera ni hommes ni femmes ni enfants parce que vous êtes tous des rebelles. Nous
tuerons sans discernement » ajoutent-ils avant de réaffirmer avec force :
« Nous espérons que le message est reçu 5/5. Rappelez-vous de la période d’octobre 1997 à mai 1998 etc. »

Puis, le chef militaire de Moundou de leur emboîter le pas :

« tous ceux s’opposeront à l’exploitation du pétrole seront pris et sommairement exécutés. Je m’en chargerai personnellement. « .

Des enseignants en poste, des militaires démobilisés ou retraités dans le cadre de la réduction de l’effectif de l’armée innocemment exécutés, des
vielles ou jeunes femmes tout comme des fillettes violées, des villages pillés et incendiés, les populations massacrées ou passées à tabac, le chef
de village de Bounguey (Béboto) et son fils, le chef de village de Sanaga et ses notables atrocement torturés et laissés dans un piteux état après
tortures, le chef de village de Kouh-Maingar, M. Bernard Bongo assassiné etc. (lire également N’Djaména-Hebdo n°423 du 18 mai 2000, page 11)

3)- La mie en scène grossière qui consiste à rallier le gouvernement est organisée à cor et à cri sous la houlette des médias publics. Ainsi, une
mascarade de ralliement est organisée à la veille de la réunion du conseil d’administration pour donner une impression crédible à ce montage grossier.

D’ailleurs, on n’a pas besoin de dessin pour se rendre compte que ce « Seigneur » souffre de douleur et n’est pas naturel et libre comme on le
prétend le gouvernement. Poussant ses montages grossiers plus loin, le gouvernement fait croire à la Banque Mondiale que des chrétiens du sud
prient en ce moment pour l’exploitation immédiate du pétrole.

A cet effet, faut-il rappeler que les populations offensées par ce projet pétrolier et terrorisées commencent à agresser d’abord verbalement en huant
tous les « blancs » à bord du véhicule ESSO.
Aujourd’hui, elles ne les huent pas seulement mais leur lancent des pierres et cailloux à tel point que le consortium demande au CPPL de Moundou pour les calmer. Mais, rien n’y fait.La marmite risque de sauter.

Dans les églises, les chrétiens n’hésitent pas, en dépit du terrorisme d’Etat, à prier à haute voix pour que le pétrole ne sorte pas des entrailles de nos terres dans les conditions actuelles. Ils sont
aujourd’hui rejoints et soutenus par les musulmans du nord dans leur immense majorité.

4)- Comme au Rwanda, Kosovo, Libéria, Sierra Leonne et Timor oriental avant le Tchad, la Banque Mondiale, Idriss Déby, son gouvernement et le
consortium largement informés de la situation seront servis comme l’ont été les Nations-Unies. Les Tchadiens sauront apprécier une fois de plus le rôle
de la Banque Mondiale dans cette tragédie

Idriss Déby et son gouvernement ne disaient-ils pas que Youssouf Togoïmi ne peut inquiéter le gouvernement avec sa dizaine de militaires retraités.
Aujourd’hui, tout le Borkou-Ennedi-Tibesti (Bardaï et Fada récemment) aurait passé sous le contrôle de la rébellion à l’exception de Faya-Largeau
qui reste provisoirement sous le contrôle du gouvernement.

Mais, pour combien de temps d’autant plus que les familles des militaires et civiles de haut rang évacuent cette ville. Ce qui augure que le mensonge
ne résiste jamais à la vérité et que les prochains jours nous prouveront que la Banque Mondial est dupée par le gouvernement et le consortium.

Il n’y a pas de rébellion insignifiante en Afrique comme l’affirme le gouvernement à ses partenaires dont la Banque Mondiale. La Somalie, le
Burundi, le Libéria, la Casamance, l’Algérie etc sont là pour prouver le contraire (à suivre).

Coordinateur Exécutif Fédéral
Ngarlejy YORONGAR