25/05/2000 – L’OIT dénonce les atteintes à la liberté syndicale – DJIBOUTI figure dans le rapport avec d’autres États qui arrêtent et emprisonnent les dirigeants syndicaux (Extrait AFP)

Multiples violations des droits du travail dans le monde, selon l’OIT.

GENÈVE, 25 mai (AFP). Syndicalistes assassinés, agressés physiquement, contraints à l’exil, violations de locaux ou de biens de syndicats: les droits des travailleurs sont loin d’être respectés dans nombre de pays, affirme l’Organisation internationale du travail (OIT) dans un rapport publié jeudi à Genève.

« Dans un certain nombre de pays, les travailleurs qui essaient de s’organiser sont souvent encore en butte à des intimidations et à des menaces. Ils risquent parfois même leur vie », affirme l’OIT dans cette étude intitulée « Votre voix au travail », la première du genre.

Celle-ci sera examinée le 6 juin à Genève par la Conférence internationale du travail, l’organe législatif de l’OIT.

Alors que les 175 États membres de l’organisation ont reconnu la liberté d’association et le droit à la négociation collective, l’OIT souligne que dans la pratique, ces principes « sont loin d’être universellement acceptés ».

Parmi les violations manifestes, le rapport cite les interdictions totales qui frappent les syndicats en Arabie saoudite, dans les Émirats arabes unis et à Oman.

L’Arabie saoudite est à nouveau épinglée, de même que le Libéria et la Birmanie, pour leur déni du droit de grève.

A Bahrein et à Qatar, les gouvernements refusent d’accorder aux comités de travailleurs le statut d’organisations indépendantes.

Au cours des dix dernières années, l’OIT a examiné des allégations d’assassinats de syndicalistes en Colombie, en Équateur, au Guatemala, en République dominicaine et en Indonésie. Des agressions ont été rapportées en Éthiopie, en Haïti, à Maurice, au Soudan et au Zimbabwe.

Des arrestations et détentions de syndicalistes ont été signalées en Chine, Côte d’Ivoire, Salvador, Djibouti, Éthiopie, Gabon, Maroc, Pakistan, Paraguay, RDCongo, Corée du sud, Sénégal et Soudan, tandis que des syndicalistes du Bahrein et de Birmanie ont dû s’exiler.

D’autres rapports de l’OIT sont prévus sur le travail forcé en 2001, sur le travail des enfants en 2002 et sur les discriminations en matière d’emploi en 2003.