11/04/02 Communiqué de SURVIE concernant l’attitude de la France à Madagascar et au Congo.La politique du pire ?

Paris,
le 10 avril 2002

C O M M U N I Q U E de SURVIE

MADAGASCAR – la France a-t-elle définitivement
choisi son camp : le pire ?

Pourquoi craint-on Monsieur Ravalomanana ?

Le
peuple malgache a prié Monsieur Ratsiraka de laisser
la place au suivant. Monsieur Ratsiraka prend tous les risques
pour se maintenir au pouvoir. Selon de nombreuses sources
malgaches, il serait à l’origine d’une opération
visant à dynamiter le barrage d’Antelomita, à
faire sauter les cuves du dépôt de carburants
d’Alarobia, ou à faire s’évader les détenus
de droit commun de la prison d’Antanimora. Des armes et des
mercenaires arriveraient dans l’Ile de Madagascar pour soutenir
les ambitions de celui que le peuple malgache a clairement
rejeté.

Celui à qui les Malgaches souhaitent confier la présidence
de leur pays (en tout cas dans l’immédiat, il semble
que les Malgaches aient pour projet de décider périodiquement
de qui doit les gouverner en passant par les urnes !) tente
de faire face à la situation.

La France pourrait se rendre utile à Madagascar en
reconnaissant l’effectivité, la légitimité,
la nécessité de l’autorité de celui que
le peuple a choisi. Elle pourrait entraîner l’Union
Européenne dans ce sens. Elle ne le fait pas. Pourquoi
? Quels "intérêts" l’en "empêche"
? Nous exhortons la France à un comportement honorable,
c’est le moins qu’elle doit à Madagascar.

CONGO BRAZZAVILLE – la France a depuis longtemps choisi
son camp : le pire.

Pourquoi ne craint-on pas Monsieur Sassou Nguesso ?

Au Congo-Brazzaville, Monsieur Sassou Nguesso est arrivé
au pouvoir grâce à une fraude électorale
multiforme incontestable. A Paris, le scandale n’a même
pas fait froncer les sourcils. Nous ne jouerons pas les étonnés,
les crimes de Monsieur Sassou Nguesso sont de longue date
tolérés à Paris – pétrole oblige
? Quoi d’autre ? Le "président" congolais
reviendrait du Gabon muni d’hélicoptères de
combat tout neufs. Pour réprimer dans le sang des troubles
signalés dans le sud du pays (au sujet desquels la
presse française ne prête guère attention,
ne serait-ce que pour vérifier les information contradictoires
les concernant) ? Selon Benjamin Toungamani, de la Fédération
Congolaise de la Diaspora (FCD), ces "troubles"
seraient initiés par le "président"
congolais, dans le cadre des prochaines élections législatives,
en guise d’invitation à la population à le craindre
plus qu’à s’exprimer librement. De l’intimidation,
qui se traduit par le bombardement d’un quartier de Brazzaville,
Kinoundi.

En choisissant d’ignorer les aspirations des Malgaches, les
souffrances des Congolais… au moment de solliciter nos
suffrages, les deux principaux candidats à la Présidence
de la République resteront-ils fermés à
toute raison ? La France persévère dans le pire
de ce dont elle est capable. C’est désespérant.

Un candidat aux élections législatives tchadiennes,
Mahamat Konto, nous a dit cette semaine, au sujet du peu d’empressement
de l’exécutif français à honorer ses
discours sur la démocratie : "La France se décrédibilisera
pour longtemps en Afrique, qui lui tournera le dos, à
elle et même à la francophonie, si elle continue
à se placer entre les espoirs des peuples africains
et leur réalisation". Au Tchad, on sait de quoi
on parle.