13/04/02 IOG déclare la guerre à la société MOBIL Djibouti et lance les premières offensives militaires. Acte de terrorisme d’Etat ?

La
liberté du commerce à Djibouti : quand l’armée
d’Ismaël Omar terrorise la société Mobil Oil
pour éviter de payer ses factures ! (Le Renouveau)

Extrait
tiré du journal le Renouveau n°434 du 11 Avril 2002.

Mercredi 3
avril 2002 au petit matin, la direction de la société
pétrolière Mobil Oil et ses dépôts
à Djibouti, près du Port International de Djibouti
(PAID), ont été cernés par des militaires
djiboutiens en armes du Bataillon Quartier Général
(BQG) venus par véhicules entiers. Ils en ont barré
les accès, interrompu les activités et jeté
la peur dans l’entreprise.

C’était
une opération de représailles décidée
par leur haute hiérarchie que ces soldats exécutaient.
Motif : Mobil Oil Djibouti avait cessé de livrer en carburant
l’Armée nationale du fait de l’accumulation par cette dernière
des factures impayées qui s’élèveraient à
pas moins de 150 millions de nos francs.

C’est à
cette décision commerciale des plus normales, prise par
la société pour limiter les dégâts
face à un client, en l’occurrence l’Armée nationale
(juridiquement l’État de Djibouti), devenu douteux (il
n’a pu honorer ses engagements), que les chefs militaires de Ismaël
Omar ont opposé la force des armes. Ainsi assiégée,
Mobil Oil avait le choix entre céder sous la menace des
armes et rouvrir les vannes du pétrole ou résister
à la logique de la terreur et maintenir sa décision.
C’est cette dernière option qu’elle a privilégiée
en disant Non.

Il aura fallu
la patiente intervention de l’Ambassadeur des États-Unis
d’Amérique à Djibouti, son Excellence Donald Yamamoto,
pour que les soldats de Ismaël Omar lèvent le siège
en fin de journée et rentrent dans leur caserne. Selon
nos informations, le diplomate se serait adressé à
qui de droit devant le silence téléphone du ministre
des Finances et d’l’Etat-Major.

Mais la société
n’aura pas retrouvé la tranquillité pour autant
puisque les agents des recettes indirectes auront remplacé
les militaires pour prolonger le calvaire : le ministère
des Finances a soudain décidé que Mobil Oil avait
des arriérés d’impôts de 50 millions de nos
francs dont la moitié est constituée de pénalités
de retard. En fait, c’est une taxe sur le pétrole en transit
destiné à l’Ethiopian Pétroleum qui loue
les cuves de Mobil Oil que s’est mise à réclamer
le ministre des Finances. Ce à quoi la compagnie rétorque
que, non propriétaire du produit taxé, elle ne peut
être soumise à cette taxe, et qu’en tout état
de cause les deux affaires ne sauraient être liées.

Résultat
de cette opération de terreur une pénurie de carburant
à Djibouti mercredi et jeudi.
Devant
cette situation surréaliste, on imagine la colère
de Mobil Oil…

La question
qui se pose à présent est de savoir si les chefs
militaires ont agi de leur propre chef ou s’ils ont reçu
l’aval discret du chef suprême des armées, Monsieur
Ismaël Omar Guelleh. Pour l’heure, nous n’avons connaissance
d’aucune sanction de ce dernier contre sa haute hiérarchie
militaire qui apporte le moindre début de réponse.

Quoi qu’il
en soit, ce recours à la force n’est pas sans précédent
(la police l’a fait en son temps) et illustre la culture de la
force qui caractérise ce régime. Et dire qu’il clame
sa condamnation et son combat contre le terrorisme international.
Entre les actes et les paroles, toujours le même décalage…

Comment peut-on
se dire contre le terrorisme lorsque l’on terrorise ainsi ses
opérateurs économiques et bâillonne son peuple
?