21/09/02 Selon une dépêche AFP, Guelleh aurait refusé que des attaques puissent être lancées, à partir de Djibouti, contre les bases d’Al Qayda au Yémen. S’il ne nous appartient pas de juger cette décision, rien ne nous empêche de nous interroger sur les possibles tensions diplomatiques qui pourraient naître entre Guelleh et les forces militaires qu’il accueille sur le territoire et qui lui rapportent certainement de bons pourboires …
AFP 20.09.02
Terrorisme: Djibouti opposé à toute opération à
partir de son sol
Djibouti participe à la lutte internationale contre le terrorisme mais
se refuse à être utilisé comme « base d’attaque ou
d’agression » contre un pays de la région, a déclaré
vendredi à l’AFP une source proche de son gouvernement.
« On ne nuira à aucun pays de la région à partir
de Djibouti », a souligné sous le couvert de l’anonymat un responsable
du ministère djiboutien de l’Information, répétant ainsi
la position exprimée depuis plusieurs mois par les autorités
du pays.
Il réagissait à des informations de presse évoquant
la préparation d’une opération militaire américaine au
Yémen, à partir de Djibouti, situé à l’entrée
de la Mer rouge et qui n’est séparé du Yémen que par
un détroit de moins de 30 km. Selon les milieux du renseignement américains,
cités mardi par la chaîne américaine ABC, plus de 800
militaires américains et une dizaine d’hélicoptères des
forces spéciales américaines seraient déployés
à Djibouti, où les Français ont leur plus importante
base militaire en Afrique.
Djibouti a accordé des facilités aéroportuaires à
des forces américaines et européennes. Les Américains
disposent ainsi sur place de leurs propres installations, proches de la base
française, où quelque 2.500 hommes stationnent en permanence.
Le chef de l’Etat djiboutien, Ismaël Omar Guelleh, s’est toujours refusé
à l’utilisation de Djibouti comme base de départ à une
agression contre un pays voisin.
Lors d’un entretien accordé le 30 juin à l’AFP, le président
djiboutien avait déclaré que Djibouti est « un port, une
place stratégique » qui peut « servir à la communauté
internationale (…) mais pas pour attaquer des pays à partir de notre
pays ». Il avait notamment déclaré que Djibouti, place stratégique,
est temporairement utilisée par les forces américaines, allemandes,
britanniques, espagnoles ou italiennes.
« Les Américains (…) font certains exercices en brousse et en
mer, leur présence est minime par rapport aux Allemands », avait
ajouté le chef de l’Etat. « Mais ils ont des installations en Erythrée,
en Ethiopie et ils ont des missions de formation de forces spéciales
au Yémen. Ici, c’est un point de ravitaillement pour eux, pour le carburant
et la nourriture », avait-il ajouté. « Pour certains d’entre
eux, ils viennent juste de s’installer, provisoirement, une compagnie je crois,
près de l’aéroport » de Djibouti, avait-il alors indiqué.
Les Américains se sont installés à Djibouti « après
le 11 septembre 2001 », et plus massivement à partir de novembre,
a confirmé à l’AFP un diplomate en poste à Nairobi. Depuis,
ils y ont développé un important trafic aérien de gros
porteurs, a-t-il ajouté. L’accès à leurs installations
est très sélectif, et peu d’informations filtrent sur la nature
exacte de leurs activités, leur effectif exact et le détail
de sa composition, a-t-il encore déclaré, soulignant toutefois
qu’un chiffre de 800 hommes était « vraisemblable ».
« Lors de l’installation des Américains à Djibouti, il
était clair que leur objectif était une offensive en Somalie,
mais, depuis, ils ont été convaincus de renoncer à cette
option », a conclu le diplomate.
AFP | 20.09.02 | 19h08
_________________________________________ Note de l’ARDHD
Le sujet est délicat et nous n’avons ni l’autorité,
ni la compétence pour émettre un jugement. Ce que l’on peut
craindre, c’est qu’il y ait une brusque tension entre Djibouti et les représentants
des forces militaires installées : USA, Allemands, Néerlandais, Espagnols, Italiens
,quelques Israéliens aux postes d’écoute de la région
et les Français.
On sait que les USA avec leur arrogance actuelle et leur conviction
d’avoir raison en toutes circonstances, n’aiment pas qu’on leur refuse quoi
que ce soit. Ils disposent des moyens nécessaires et suffisants pour
convaincre un pays financièrement exsangue et un Président « avide »
et corrompu.
Alors s’ils avaient besoin d’utiliser Djibouti pour attaquer,
non pas le Yémen en tant qu’État, mais les bases d’Al Qayda
(ce qui est une différence, semble-t-il mal expliquée par la
presse), nous voyons mal comment IOG pourrait maintenir longtemps le refus
d’une autorisation qui ne lui serait même pas demandée …. et
il recevra son chèque pour le consoler.
Et puis, en matière militaire, on peut cacher les choses
ou les interpréter … Les militaires alliés disposent de bâtiments
puissants dans la région. Ils attaqueront officiellement à partir
des bateaux, même si le ravitaillement, les bases arrières, etc..
vient de Djibouti. Cette déclaration de Guelleh ne devrait pas empêcher
d’appliquer les plans prévus, à notre avis, de longue date.
Mais faut-il le faire ? C’est une question à laquelle
nous ne saurions répondre, mais nous avouons que toute action militaire
dans la région (sauf si elle est très limitée et uniquement
ciblée contre des terroristes localisés et reconnus) représente
un risque d’embrasement généralisé avec des conséquences
imprévisibles pour des populations déjà bien martyrisées.
Nous ne pourrions pas l’accepter et nous y sommes résolument opposés.