25/06/07 (B401) La piste criminelle est désormais la seule qui est étudiée officiellement par la Justice française pour instruire la plainte pour assassinat du Juge Borrel. La piste du suicide est abandonnée définitivement. Déclaration de Monsieur Marin, Procureur de Paris. (3 articles Le Monde, Le Figaro, Nouvel Obs – Info lectrice)
_________________________________ LE MONDE avec REUTERS
La thèse de l’assassinat officielle dans l’affaire Borrel
PARIS (Reuters) – La justice retient la thèse d’un homicide et non plus celle du suicide dans l’enquête sur la mort du magistrat français Bernard Borrel, en 1995 à Djibouti, déclare officiellement mardi soir le procureur de la République de Paris dans un communiqué.
L’affaire est au centre de vives tensions diplomatiques. Ce communiqué avait été demandé quelques heures auparavant au président Nicolas Sarkozy par la veuve du magistrat, reçue à l’Elysée pour la première fois depuis la mort de son mari, pour laquelle elle met en cause les autorités de Djibouti.
Le magistrat, Jean-Claude Marin, assure dans ce communiqué – démarche sans précédent dans ce dossier – qu’il répond à une demande du juge d’instruction et ne mentionne pas l’Elysée.
« Le procureur de la République de Paris, en accord et comme suite à la demande de Madame Sophie Clément, vice-présidente chargée de l’instruction de l’affaire Borrel, précise que si la thèse du suicide a pu un temps être privilégiée, les éléments recueillis notamment depuis 2002 militent en faveur d’un acte criminel », dit le procureur.
Elisabeth Borrel souhaitait ainsi qu’il soit répondu à des reportages de presse qui ont examiné diverses hypothèses, dont le suicide, un temps envisagé dans l’enquête, ce qui aux yeux de son avocat Olivier Morice constitue une manipulation.
« Les expertises anthropologiques, médico-légales et de police scientifique concluent à l’existence de lésions osseuses sur le crâne et sur l’avant-bras gauche, faites à l’aide d’un objet contondant, et à la découverte de deux produits inflammables de nature distincte versés sur le corps. Elles précisent que ‘Bernard Borrel était couché sur le sol lorsque les liquides ont été répandus sur sa personne de manière aléatoire' », explique le procureur.
Il ne se prononce cependant pas sur la piste d’un meurtre commandité par le pouvoir politique de Djibouti, défendue par la veuve du magistrat. « En l’état, l’instruction vise à compléter ces éléments par des auditions et de nouvelles expertises afin, notamment, d’identifier les auteurs et de connaître leurs mobiles », dit-il.
________________________________ LE FIGARO avec AFP
Le parquet confirme l’origine criminelle de la mort du juge Borrel
Laban-Mattei/AFP
Le parquet confirme l’origine criminelle de la mort du juge Borrel
Me Olivier Morice, l’avocat d’Elisabeth Borrel l’avait indiqué à l’issue de son entretien à l’Elysée aux alentours de midi : « Nicolas Sarkozy nous a dit qu’il allait se renseigner pour savoir pourquoi le Parquet ne faisait pas de communiqué sur l’origine criminelle de l’affaire alors que celle-ci était confirmée par la juge d’instruction ». A 20 heures, c’est fait : le procureur de la République, Jean-Claude Marin, confirme dans un communiqué l’origine criminelle de la mort du juge Bernard Borrel, dont le corps avait été retrouvé en 1995 au bas d’un ravin à Djibouti.
La juge Sophie Clément avait demandé jeudi au magistrat de rendre publics les éléments du dossier prouvant la piste criminelle afin d’éviter « la propagation d’informations inexactes ». Le 9 mai, les avocats de la veuve du juge, Elisabeth Borrel, avaient déjà formulé la même demande, mais sans obtenir de réponse du parquet.
Elisabeth Borrel « réconciliée » avec son pays
Dans son communiqué, Claude Marin stipule : « Les expertises anthropologiques, médico-légales et de police scientifique concluent à l’existence de lésions osseuses sur le crâne et sur l’avant-bras gauche faites à l’aide d’un objet contondant, et à la découverte de deux produits inflammables de nature distincte versés sur le corps. Elles précisent que Bernard Borrel était couché sur le sol lorsque les liquides ont été répandus sur sa personne de manière aléatoire' ». « En l’état, l’instruction vise à compléter ces éléments par des auditions et de nouvelles expertises afin, notamment, d’identifier les auteurs et de connaître leurs mobiles », conclut le communiqué.
Mardi, Elisabeth Borrel s’est dite « réconciliée » avec son pays, après avoir été reçue par le président Sarkozy, en ajoutant : « Il m’a dit qu’il comprenait mon combat pour la vérité et qu’il aurait fait pareil à ma place. Il n’y aura plus les obstructions qu’on a connues. Il s’y est engagé ».
Après la mort du juge Borrel, en 1995 à Djibouti, l’enquête française a privilégié dans un premier temps la thèse du suicide avant de retenir celle d’un assassinat après de nouvelles expertises. Des témoignages mettent directement en cause le président djiboutien Ismaël Omar Guelleh et son entourage.
____________________________________ Le Nouvel Obs avec AFP
L’origine criminelle de la mort du juge Borrel confirmée
Le procureur de la République a confirmé l’origine de la mort du juge dont le corps avait été retrouvé en 1995 à Djibouti.
Le procureur de la République, Jean-Claude Marin, a confirmé mardi soir 19 juin dans un communiqué l’origine criminelle de la mort du juge Bernard Borrel, dont le corps avait été retrouvé en 1995 au bas d’un ravin à Djibouti.
Ce communiqué a été publié quelques heures après que la veuve du juge, Elisabeth Borrel, eut été reçue à l’Elysée par le président Nicolas Sarkozy. Une entrevue à l’issue de laquelle elle s’est dite « réconciliée avec son pays ».
La juge Sophie Clément avait demandé jeudi au magistrat de rendre publics les éléments du dossier prouvant la piste criminelle afin d’éviter « la propagation d’informations inexactes ». Le 9 mai, les avocats d’Elisabeth Borrel avaient déjà formulé la même demande, mais sans obtenir de réponse du parquet.
Origine
Sollicité à ce sujet par la veuve, le chef de l’Etat a assuré qu’il allait se renseigner pour savoir pourquoi le parquet ne faisait pas de communiqué sur l’origine criminelle de l’affaire, avait indiqué à l’AFP l’avocat de la famille Borrel, Me Olivier Morice.
« Le procureur de la République de Paris, en accord et comme suite à la demande de Madame Sophie Clément, vice-présidente chargée de l’instruction de l’affaire Borrel, précise que si la thèse du suicide a pu un temps être privilégiée, les éléments recueillis notamment depuis 2002 militent en faveur d’un acte criminel », écrit Jean-Claude Marin dans son communiqué.
« Les expertises anthropologiques, médico-légales et de police scientifique concluent à l’existence de lésions osseuses sur le crâne et sur l’avant-bras gauche faites à l’aide d’un objet contondant, et à la découverte de deux produits inflammables de nature distincte versés sur le corps. Elles précisent que « Bernard Borrel était couché sur le sol lorsque les liquides ont été répandus sur sa personne de manière aléatoire » », ajoute le magistrat.
Auditions
« En l’état, l’instruction vise à compléter ces éléments par des auditions et de nouvelles expertises afin, notamment, d’identifier les auteurs et de connaître leurs mobiles », conclut le communiqué.
A l’issue de son entrevue mardi matin, Borrel a expliqué à l’AFP avoir constaté chez Nicolas Sarkozy « un vrai changement de ton sur le fond et sur la forme » dans la manière d’aborder le dossier.
« Il m’a dit qu’il comprenait mon combat pour la vérité et qu’il aurait fait pareil à ma place. Il n’y aura plus les obstructions qu’on a connues. Il s’y est engagé », a-t-elle ajouté.
Remerciements
« Je voulais le remercier car c’est le seul qui m’ait reçue depuis douze ans », a souligné Elisabeth Borrel, qui a regretté de n’avoir été reçue par « aucun ministre, aucun garde des Sceaux auparavant, dans une affaire qui concerne pourtant l’assassinat d’un magistrat ».
« C’est vrai qu’il m’a un peu, sur ce plan-là, réconciliée avec mon pays », a-t-elle dit.
Mme Borrel avait dénoncé le 13 juin devant la presse « des pressions politiques incontestables » de l’Etat français dans cette enquête, mettant notamment en cause le rôle joué par Jacques Chirac. (AFP)