21/11/02 (B172 ) Fiction et anticipation : que s’est-il passé le 3 décembre 2002 à Djibouti ?

Avec nos équipes spécialisées, nous avons réussi
à nous projeter dans le temps et nous sommes arrivés le 3 décembre
2002 au Palais de l’Escale dans le Bureau du Chef des Mercenaires de cette
petite ville de Garnison. Nous vous rendons fidèlement compte de tout
ce que nous y avons entendu.

Derrière une porte, un bruit d’enfer. On brutalise des meubles,
on crie, on s’agite … Ouvrons cette porte ….

IOG, tourne en rond en donnant des coups de pied dans les meubles :

IOG – Ah ! Putain de putain. Putain d’émission à
la con. Bande de salauds … Ils m’ont trahi. Ils m’ont tous trahi. Ah
! les salopards ! Et dire que c’est moi qui les ai fait ! Pas un pour racheter
les autres. Des cons, des incapables et des salopards …. Ils sont tellement bêtes qu’ils ne voient pas qu’ils sont en train de scier la branche sur laquelle nous sommes tous assis …

Nous – Excusez-nous, Monsieur IOG, on aimerait bien vous parler.
Est-ce qu’on vous dérange ?

IOG – Qu’est ce que vous foutez là, vous autres ? Qui
vous a dit d’entrer ?

Nous – Le portier, Monsieur IOG ….

IOG – Ah bon, lui aussi, il est dans la conspiration et il
me trahit … parfait … parfait. Je vais appeler Hassan Saïd
pour lui dire de l’envoyer à Gabode et de le remplacer par un homme
sur … Euh ! Me…e ! C’est vrai que je ne peux plus appeler Hassan Saïd
depuis hier soir … parce qu’il a du me trahir aussi …en filant des
infos à ceux qui m’ont trahi …

IOG pense. Il marmonne – Voyons, le Général Fathi,
lui, c’est un vrai fidèle, je peux avoir confiance en lui. Quoique en réfléchissant … je me demande … j’ai des
doutes. Il aurait pu informer ceux qui ont parlé hier soir.

IOG broye une chaise et il continue – Alors je vais demander
conseil à Djama le Proc .. Quoique … dans le fond, ça n’est pas une bonne
idée non plus. Ceux qui m’ont trahi, ils ont dit des choses que lui seul pouvait
savoir. Donc, il doit être dans le coup avec les autres. Putain d’émission.

IOG éclate un cendrier par terre, puis il poursuit – Et le pire,
c’est que je peux tous les soupçonner. Je connais maintenant ceux qui
ont parlé. C’est un point acquis mais pas suffisant. Désormais, je dois me méfier
de tout le monde :

  • ceux qui ont parlé,
  • ceux qui ont informé ceux qui ont parlé,
  • ceux qui auraient pu informer ceux qui auraient pu parler … ,
  • sans compter ceux qui savaient que j’allais être trahi et qui n’ont
    rien dit,
  • et aussi ceux qui ont trahi ceux qui n’ont pas parlé …

IOG continue son monologue – Bref, c’est le bordel ici. Tout
est à refaire .. tout est à reconstruire. Je les fous tous à
Gabode et j’en met des tout neufs à la place … Quoique c’est pas une bonne idée
de les mettre ensemble … à Gabode ils n’auront rien à faire et ils vont comploter contre moi. Putain d’émission
…

Nous – Monsieur IOG, est-ce qu’on peut vous aider ?

IOG relève la terre et nous toise avec des yeux méchants
Vous êtes des Français. Ah ça non ! Vous m’avez
trahi vous aussi. Votre ARDHD, Votre Ambassadeur, votre Ministre de la Défense qui
m’avait promis que l’émission ne passerait pas, votre Ministre de la
Justice qui m’avait juré que je ne serais jamais mis en cause dans
l’affaire Borrel et qui se faisait fort de l’étouffer …Des traitres,
Messieurs, oui, tous des traitres.

IOG s’en prend maintenant à un chandelier qu’il menace de nous
expédier –
Putain d’émission. Il faut que je trouve
un homme sur pour m’aider à passer ce cap difficile. Dileyta ? Il est
nul, mais il est pas méchant et comme il ne sait jamais rien, il n’a pu
participer à cette conspiration contre moi. Quoique … en y réfléchisant, attendez
un peu, c’est quand même le beau-frère d’Aref. Et Aref, lui il savait
des choses et il a pu parler. Je dois aussi me méfier de Dileyta !

IOG se tape avec son gros point sur la tête – Mais j’y
pense, il me reste Dini. Mais oui, c’est vrai Dini ! Lui il a trahi sa cause.
Il a trahi le Frud. Il a trahi ses combattants. Donc il ne peut pas m’avoir
trahi. Limpide, non ? Que je suis intelligent !

IOG se met à chantonner : C’est moi qui suis le plus intelligent ! j’suis le plus intelligent ! J’suis le plus intelligent !

Puis il s’arrête et il décroche violemment le téléphone
Paulette, tu me convoques illico, presto, subito, le père Dini. Qu’il
arrive immédiatement. J’ai une bonne surprise à lui annoncer
…. …. …. Il va retrouver ses galons de P.M.

Nous – Monsieur IOG ?

IOG tourne la tête – Foutez-moi la paix, voyez bien que
j’suis occupé en c’moment. Moi, je suis le plus malin et je fais de
la haute stratégie politique.

Nous – Excusez-nous, on reviendra un autre jour … Merci
pour le scoop en tout cas.

IOG la tête dans les nuages – C’est ça, à
la revoyure les petits gars !

__________________ Fin de la scène ___________________