17/07/03 (B206) SURVIE : Communiqué pour exiger la libération de DAF.

SURVIE
« Donner valeur de loi au devoir de sauver les vivants »

C O M M U N I Q U E à Paris, le 12 juillet 2003

DJIBOUTI : la dictature
harcèle encore DAF


A Djibouti comme au Togo, un dictateur utilise le silence de la France officielle
pour réprimer la presse de l’opposition, ses dirigeants et militants.
Le cas de Daher Ahmed Farah, dit " DAF ", responsable d’un
journal et d’un parti est à ce propos éloquent. Arrêté
et jeté en prison le 20.avril pour diffamation à l’encontre
du chef d’état-major et d’un groupe folklorique militaire
et autres " atteintes au moral de l’armée ", il est
depuis lors l’objet d’une stratégie de harcèlement
menée par le pouvoir du président truqueur d’élections
Guelleh.

En résumé,
et pour rendre hommage au combat de Reporters Sans Frontières, aux
côtés de DAF, reprenons les intitulés des communiqués
de cette association :

le 05/05 : RSF demande
la libération de DAF

le 03/06 : Libération
de DAF

le 10/06 : À peine
libéré, DAF est replacé en détention préventive

le 24/06 : DAF de nouveau
libre

le 09/07 : DAF de nouveau
en prison

Il venait d’obtenir
la veille un visa pour la France et nous espérions qu’il puisse
se rendre en Europe revoir sa femme et ses enfants… Le voilà de
nouveau placé à l’isolement dans une " cellule-toilettes
" en cette période la plus chaude de l’année. Sa santé
et sa vie sont menacées. Il s’agit d’une énième
violation évidente des droits de l’Homme dans ce pays. Le seul
crime de cet homme est d’avoir informé l’opinion publique
djiboutienne et fait part pacifiquement de son opinion à lui. On veut
donc le faire taire et ruiner son journal.

Le silence de l’Elysée
est pendant ce temps assourdissant aux oreilles de tous les membres du comité
de soutien de DAF qui, outre l’opposition unie, regroupe tous ceux pour
qui les promesses de démocratie et de fin de l’impunité
ne tombent pourtant jamais dans des oreilles de sourds. M. Chirac a décoré
de la Légion d’Honneur le dictateur Guelleh en octobre 2002 et,
cette année, l’aide budgétaire de la France à Djibouti
a explosé (30 millions d’euros). Certes, les Etats-Unis ont de
leur côté versé 31 millions de dollars, preuve s’il
en fallait de l’importance stratégique de ce pays de la corne
de l’Afrique : la plus grande base de l’armée française
sur le continent doit désormais partager ce " terrain de jeu "
avec son homologue américaine…

Comme au Togo, les relations
néocoloniales menées au nom de la France entre notre pays et
Djibouti ne datent pas d’hier. Et, comme pour le Togo, cette histoire
honteuse et secrète sera un jour vraiment écrite. Comme pour
le Togo, chacun y retrouvera sa véritable place. Comme pour le Togo,
nous y veillerons. Ainsi que nous l’écrivions dans un précédent
communiqué, " si DAF s’en sort, il le racontera ".

Nous exigeons encore une
fois la liberté pour Daher Ahmed Farah.