31/08/03 (B210) Djibouti se vide de ses forces vives.. mais se remplit de forces étrangères. Une nouvelle vocation, porteuse de grosses espérances financières pour Guelleh ?

Djibouti se vide de
ses forces vives :
– combien de
jeunes ont-ils été contraints de s’exiler, faute de pouvoir
trouver un emploi dans une économie assassinée par le pouvoir
autoritaire de Guelleh et par l’enrichissement personnel et indû d’une
poignée de barons et de membres de la famille de Guelleh ?

– combien de jeunes, ayant
suivi des études à l’étranger, ne sont pas rentrés
au pays, faute d’y trouver un avenir ?

– combien de proches de
Guelleh et de son noyau dur, ont-ils installé leurs enfants à
l’étranger, à titre de précaution ? Et maintenant, s’il
on écoute Radio-trottoir, avec toutes les précautions qui
s’imposent,
ce sont les responsables proches de Guelleh qui organiseraient
leur départ, dans la crainte d’une maladie qui frapperait le Président
?

– combien d’étrangers
vont-ils être déportés, dans le cadre de l’opération
menée honteusement par le Ministre de l’Intérieur : 50.000,
100.000, + ?

Mais qui restera-t-il
à Djibouti ?

Une population désorientée,
par le départ de ces étrangers qui participaient à la
vie économique et qui contribuaient à l’organisation sociale
: ménage, gardiennage, colportage, ….

Pardon, mais il y a un
nouvel apport de forces à Djibouti ! Nous allions l’oublier !

Traditionnellement
depuis les années 90, Djibouti importe des militaires en grand nombre.

Dans les années
90, ce furent d’abord des dizaines de milliers de mercenaires, employés
pour combattre le FRUD, à qui l’on avait fait croire qu’ils obtiendraient
des terrains ‘Afar’ s’ils se battaient bien … (Aujourd’hui les promesses
n’ont pas été tenues : les retraites pour les plus vieux ou
les indemnités pour les blessés sont versées avec un
lance-pierre. Leur éviction probable du territoire, devrait éviter
à Guelleh d’entendre leurs réclamations et de leur payer ce
qu’il leur doit. Il les met à la porte sans les indemnités ?
Joli coup pour se débarasser de ses créanciers !)

Puis, depuis le 11 septembre,
ce sont des militaires occidentaux qui sont arrivés en masse et pour
certains qui s’installent solidement dans des bunkers : 1.800 américains
plus les 800 allemands, les 50 espagnols, quelques italiens et des Ethiopiens, …. plus les
2.700 français. Bientôt l’implantation de militaires chinois ou indiens
?

Une nouvelle spécialité
pour Djibouti : l’hébergement de militaires ?

Djibouti se forge-t-il
une nouvelle spécialité ? Un grand camp militaire international
où les armées des différents pays, pourront se rencontrer,
échanger, partager et se défier au grand jour dans le grand
Barra ? Un grand terrain d’entraînement : tirs, simulations, exercices,
essais à balles réelles ! Est-ce bien la vocation de Djibouti
pour la prochaine décennie ?

En parallèle,
une vaste foire aux armes.

Quand il y a des armées
présentes, un nouveau commerce se développe automatiquement
: celui des armes, dont les gradés sont si friands … Alors, il ne
reste plus qu’à organiser un vaste marché des armes à
Djibouti pour donner au territoire sa spécificité : une zone
franche, des hangars, des vendeurs …. et le tour est joué.

Un détail :
les yéménites, qui sont traditionnellement les meilleurs commerçants
de la région, ont été chassés et il faudra certainement
en faire revenir quelques uns.

Les yéménites
chassés le 1er septembre, dites-vous ?
Pas tous, car les plus
gros commerçants yéménites (pas les boutiquiers du coin)
avaient choisi de soutenir Guelleh depuis longtemps, tant sur le plan politique
que sur le plan financier et ils seront encore là demain …

Quant au commerce des
armes, ce ne serait pas une nouveauté !

Guelleh en avait taté
depuis longtemps. Soupçonné par plusieurs lecteurs d’avoir acquis
une fabrique d’armes et de munitions en Afrique du Sud, soupçonné
de participer largement et activement au trafic d’armes vers la Somalie, il
avait délégué récemment plusieurs hauts gradés
militaires à l’étranger afin d’acheter des armes lourdes. A
priori, il semble que ces hommes soient revenus bredouille : l’Inde aurait
refusé et d’autres aussi. C’est difficile d’élargir la gamme de ses
produits, quand on n’est que revendeur ou grossiste. Mais il y arrivera ….
à condition de passer résolument à la vitesse supérieure.

Sur un plan marketing,
on pourrait lui conseiller d’agir progressivement par étape. D’abord la revente
et l’approvisionnement en pièces détachées : pièces
d’usure et consommables, puis de passer à des pièces/ ensembles
plus importants pour offrir ensuite des produits complets … prêt à
l’emploi. Et enfin pour rester concurrentiel de proposer des garanties et des services complémentaires : assurance « vol » et « bris de matériel », formation des opérateurs, entretien et réparation.

Grâce à Guelleh,
Djibouti aurait-il trouvé sa voie et son positionnement dans le cadre
de la mondialisation. Une « Foire permanente aux armements neufs et d’occasion »,
avec possibilité, avant achat, de faire des essais sur le terrain,
des tirs réels sur place ? On pourrait imaginer l’implantation de plusieurs types
de magasins spécialisés, selon que le Client potentiel est un
Etat souverain, un groupe de résistance, un chef de guerre ou une organisation
terroriste …

A Guelleh, il suffirait
de toucher personnellement une commission sur chaque transaction et il aurait
finalisé son rêve, celui d’achever la transformation du pays
en un vaste hypermarché largement rentable mais placé entièrement
sous son contrôle et celui de sa famille, avec une population locale réduite au minimum, entièrement dominée et contrainte d’accepter les petits boulots au service des gros trafiquants.

Demain matin, après
l’importation des militaires, c’est bien l’étape N°2 de ce plan qui est lancée
: virer d’urgence tous les étrangers, pour limiter le nombre de mécontents. Les autres étapes sont peut-être
déjà programmées. Ca vous donne froid dans le dos.

A suivre.