05/09/03 (B211) A lire un article sur le GED, à propos de l’exclusion sauvage et sans préparation de dizaines de milliers de réfugiés … Y aurait-il une tentative de déstabilisation ciblée dans certains pays voisins ?
L’Agence de l’ONU pour
les Réfugiés assume seule les incohérences et les effets
néfastes des manipulations désordonnées du pouvoir d’Ismaël
Omar Guelleh qui ne cherche que les bénéfices financiers de
ses errements récurrents. par Abdourahman Yassin.
Abdourahman Yacin
– Président du Mouvement National Djiboutien
Si la diplomatie française
n’a voulu voir que ce qu’elle voulait voir et dans ses propres intérêts
durant plus de 25 ans, l’administration de M Georges Walker Bush semblerait
mettre les » pieds dans le plat » et s’être lassée
des frasques du despote djiboutien Ismaël Omar Guelleh.
Si vous cherchez qui est
capable de se mettre à dos toutes les diplomaties étrangères
dans la région, adressez vous au locataire temporaire du Palais de
l’Escale, c’est le « grand stratège » en ce domaine.
En repoussant jusqu’au
15 septembre 2003 la date limite qu’il avait fixé pour le départ
des émigrés en situation irrégulière le gouvernement
djiboutien actuel tente de parer dans l’urgence aux conséquences des
désordres dont il cherche, comme à l’accoutumée, à
faire supporter l’origine et les responsabilités au Haut Commissariat
aux Réfugiés et cette fois ci aux Etats Unis d’Amérique.
A ceci s’ajoute le vent
de paniques les plus diverses qu’il a semé dans les rangs des Réfugiés
mais aussi dans ceux des populations djiboutiennes les plus défavorisées
qui sont dans l’impossibilité aujourd’hui de prouver leur nationalité.
Plus de 10 000 personnes
se sont ainsi précipitées vers le stade de la capitale pour
se placer sous la protection du Haut Commissariat aux Réfugiés
car conscientes des menaces non voilées lancées par l’Etat djiboutien
qui a commencé les procédures d’épuration.
Tout ceci confirme l’impréparation
intentionnelle – par le gouvernement actuel – d’une telle opération
d’exclusion des Réfugiés étrangers qui a en fait divers
buts inavoués qu’il convient de rappeler :
chasser toutes les misères
hors des frontières du pays, qu’elles soit étrangères
ou djiboutiennes,
intégrer dans ce
déplacement de populations des groupuscules activistes et financés
qui ont en charge – pour un avenir proche – de semer les désordres
dans les régions limitrophes en Ethiopie et tout spécialement
au Somaliland,
maintenir une situation
conflictuelle en limite des frontières avec l’Ethiopie et le Somaliland
en repoussant vers l’Ethiopie des populations originaires de Somalie et inversement,
transférer vers
ces pays les difficultés de gestion des Réfugiés que
le gouvernement d’Ismaël Omar Guelleh ne souhaite pas résoudre
car il a forcément besoin que ces Réfugiés reviennent
dans quelques mois vers Djibouti pour justifier l’augmentation de ses demandes
d’Aides internationales notamment auprès du HCR,
limiter la présence
d’ONG spécialisées et ne pas leur transférer les compétences
de gestion financières des Aides internationales consacrées
aux Réfugiés.
– Effet boomerang qui
se retourne contre Ismaël Omar Guelleh qui tente d’adapter sa nouvelle
stratégie à ses échecs subis.
Souvenons-nous qu’en un
temps passé et lointain Ismaël Omar Guelleh avait tenté
une opération qui – en apparence – semblait avoir réussi.
Son but étant alors
– avec la complicité de Moumin Bahdon Farah – de repousser de la capitale
le maximum de populations Afars et de les marginaliser vis à vis de
l’opinion publique internationale.
Pour ce faire, il avait
choisi certaines tribus Issas en provenance de l’étranger – qu’il finança
– qui constituèrent une » force armée parallèle
» utilisable le moment venu.
Il leur octroya des privilèges
et très majoritairement la nationalité djiboutienne ; il les
fit naître – artificiellement et comme il en a l’habitude – dans la
capitale djiboutienne.
Le » deal »
qu’il passa avec les chefs de ces tribus était que – le moment venu
et dotés de moyens financiers spoliés au HCR et puisés
dans les autres Aides internationales – ils repartent dans les territoires
que comptait annexer Ismaël Omar Guelleh au Somaliland et en Ethiopie
en se protégeant de toute éventuelle réaction armée
– de nos voisins et sur notre territoire – en faisant jouer les « Accords
de Défense » avec la France.
Cette grossière
manuvre – étalée dans le temps – passa presque inaperçue
aux yeux des instances internationales qui attribuèrent des aides –
détournées majoritairement au passage par IOG – à ceux
qui étaient considérés alors comme étant des Réfugiés
ayant fui les guerres dans les pays voisins.
Mais le subterfuge fut
mis à mal par les Issaks – très vigilants – et par le SNM (
Mouvement National Somalien) défendant l’intégrité de
leur sol national car ils avaient parfaitement saisi le but à moyen
terme poursuivi par Ismaël Omar.
Du fait qu’il n’ait pu
respecter qu’une infime partie de ses promesses – vis-à-vis de ces
faux réfugiés car ses visées hégémoniques
sur ces territoires d’Ethiopie et du Somaliland ont été réduites
quasiment à néant – Ismaël Omar Guelleh se trouve confronté
à une nouvelle opposition – djiboutiannisée …. et qu’il a
armée en un temps mais qui se retourne aujourd’hui pour majeure partie
contre lui.
Il a donc tenté
ces derniers mois – par l’intermédiaire d’hommes tels que Yassin Elmi
Bouh, alias waraba kourayé – de Saïd Barkat et d’autres qui se
font plus discrets – de négocier le départ de Djibouti d’une
partie de ces faux réfugiés tout en les finançant à
hauteur de leur nouvelle mission qui est de s’installer pour majeure partie
au Somaliland – notamment dans la région d’Awdal.
Certains de ces chefs
de clans auraient accepté et se retrouvent dans ce flot de réfugiés
qui quittent le pays, mais d’autres auraient refusé de quitter le territoire
de la République de Djibouti et exigeraient maintenant beaucoup plus
que ce qu’Ismaël Omar leur a offert ce qui lui poserait des problèmes
gravissimes et c’est pour partie pour cette raison qu’il a préféré
récemment s’éloigner de Djibouti en laissant à certains
de ses subordonnés le soin de » régler le délicat
problème « .
Homme de l’ombre, Hassan
Saïd dit madobé a compris que la chute du despote est proche car
faisant aujourd’hui la quasi unanimité contre Ismaël Omar Guelleh
et dont il pourrait tenter de tirer profit pour son propre compte alors que
se sont créées à l’intérieur du pays une multitude
de factions souvent rivales et qui pourraient s’associer le moment venu contre
Ismaël Omar, ne serait ce que temporairement.
Plus que jamais, Ismaël
Omar Guelleh est affaibli au point que l’avenir de son régime politique
est bien sombre et pourrait se limiter à quelques semaines d’existence.
A la première bourrasque,
le fruit – pourri de l’intérieur – tombera de l’arbre et c’est à
instant qu’une flopée de corbeaux et de charognards se précipiteront
pour dévorer ce qu’il en restera alors.
Le choix du Mouvement
de Libération Nationale est d’élaguer et de supprimer à
la base les branches défectueuses, de conserver quelques anciennes
branches qui ont démontré leur solidité permettant ainsi
à cet arbre de repartir et de grandir en portant de jeunes pousses
qui sont l’avenir de notre Nation.
Abdourahman
Yacin
Président du Mouvement National Djiboutien
Membre du Gouvernement en Exil de Djibouti