18/04/04 (B243) Radio-Trottoir : IOG se terre dans son Palais d’Haramous, qu’il ne veut plus quitter. Pourquoi ? Aurait-il peur de quelque chose ? (Correspondant)
DJIBOUTI : IOG A PEUR
Et si Ismaël Omar
Guelleh se trompait ? Si les élections de 2005 pouvaient devenir l’événement
le plus important pour une majorité de la Population djiboutienne ?
Ne vous y trompez pas
! Demain, ce qui sera perçu comme un véritable tournant dans
l’histoire de Djibouti, ce ne sera pas l’arrestation et l’incarcération
des opposants politiques qui restera une parenthèse tragique de l’ère
Gouled et Ismael depuis l’accession au pouvoir du RPP.
Mais ce sera la confiscation
des Droits d’un peuple. Encore une, ce serait une de trop, elle hypothèquerait
sérieusement les chances d’une alternative démocratique sans
violence, comme cela s’est passé au Sénégal, au Kenya
et plus récemment à Madagascar.
Le RPP ne va-t-il pas
signer son arrêt mort, s’il persiste à utiliser les mêmes
méthodes en 2005 ?
La question doit être
posée. Tout Citoyen djiboutien honnête, s’il a réussi
à Djibouti doit assumer l’étiquette d’IOG, collèe derrière
lui. C’est comme un fardeau ! Beaucoup d’entrepreneurs s’indignent de cela.
Qu’auraient-ils pu faire d’autre ?
Mais c’est sans compter,
la rue, la population, les juges ! 27 ans de pouvoir absolu et sans discontinuîté
me font craindre le pire. La première génération après
l’indépendance a subi les rigueurs de ce pouvoir : elle est usée
et fatiguée. Mais c’est l’état phycologique de la nouvelle génération
qui me parait beaucoup plus préoccupant pour le futur.
La révolution dans
le sang ; c’est une solution qui fait de moins en moins peur aux jeunes. Qu’ont-ils
vraiement à perdre ? N’ayant pas encore acquis la sagesse des anciens,
ils sont moins soucieux du Droit, du Respect, d’autant plus qu’ils ont été
privés, depuis leur plus tendre enfance, de la liberté d’expression,
de la liberté d’entreprendre dans la dignité.
La confiscation de leur
conscience fait finalement plus de dégât à terme que n’importe
quel bien matériel ou alimentaire. Djibouti risque d’exploser, car
le bouillonnement de la jeunesse est très perceptible. Les commentaires
rassurants tels que ceux qui assurent que la militarisation de la Société
djiboutienne via la SDS est suffisante pour empêcher une Révolution
ne s’applique nullement à la nouvelle génération.
Ce qui nourrit aujourd’hui
une partie de la population, n’est plus d’ordre politique, mais au niveau
de la vengeance, avec toute la cruauté possible.
En 2005 le RPP aura cumulé
28 ans de règne sans interruption. Signer un nouveau bail de 7 ans
au locataire actuel, ferait un cumul de 35 ans. Cela deviendra insupportable.
Si Ismaël s’autoproclame Président il confisquera encore le pouvoir,
l’année prochaine.
Le RPP ne sera pas jugé
sur son bilan, ni sur sa politique, ni même sur ses hommes, mais sur
la haine qu’il a engendré. Le pire risque de se passer. Qu’on ne se
voile pas la face, renverser une dictature implique des pertes en vies humaines
et des risques d’exécutions sommaires.
La colère du peuple,
dans un monde qui bouge, l’accumulation de rêves brisés peut
conduire à tous les excès pour se venger des souffrances, des
frustrations imposées par Guelleh.
C’est pourquoi Ismaël
a peur. Cela fait bientôt un mois qu’il n’ose plus partir pour l’étranger
.Sa politique de soutien alimentaire n’est plus crédible. Beaucoup
trop de jeunes passent leur journée à lire sur le lieu de travail
: pas le moindre travail à faire sur leur bureau. Ismael voulait prendre
cette jeunesse en otage en achetant leur silence.
Les dégâts
sont irréversibles. L’Armée, la Police, les enseignants, les
commerçants font entendre leurs voix. Et le pouvoir ne tient plus que
sur les épaules des proches, le cercle de ses amis se restreint de
jour en jour .Les contestataires sont de plus en plus nombreux.
Leur bravoure et leur
courage renforcent la peur qui anime Guelleh. IOG doit quitter le pouvoir
s’il ne veut pas subir avec ses amis, les foudres de la Population. Le départ
d’IOG sera ressenti par tous comme un véritable soulagement
Pour la Nation et pour
l’Avenir de la République de Djibouti.