24/10/04 (B269) Chronique mondaine : les Souvenirs d’un invité « incorruptible » au Cocktail-fourtout du vendredi 22 octobre 2004 à l’Ambassade de Djibouti à Bruxelles.

Je vais vous raconter
les faits car j’ai accepté de participer à cette réception.
Pour préparer ce Cocktail-fourtout mondain, les agents de l’Ambassade,
sur la base de critères uniquement claniques, ont chargé certaines
personnes d’inviter des Djiboutiens résidents en Belgique. Du style
: un issac pour les issacs, un gada pour les gadas, etc.

La grande surprise, c’est
que les Djiboutiens de Belgique n’ont pas répondu « présents »
à l’appel de SE Mohamed Moussa Chehem. Avec le staff, on devait être
une trentaine au maximum : dix membres du personnel plus l’Ambassadeur, une
petite vingtaine de corrompus et une poignée de curieux comme moi.

Je suis de tout cœur
avec l’opposition. Si j’ai accepté l’invitation, c’est parce que j’estime
que ce n’est pas l’Ambassade d’IOG mais celle de la République de Djibouti.
L’argent que l’on y dépense est l’argent du Peuple. En plus, il est
de mon devoir d’informer l’opposition. Sur ces bases, je me permets de poser
ouvertement quelques questions.

Depuis quand Moussa Chehem
est-il devenu Cuisinier ?

Depuis quand, est-il devenu
apparemment si courtois avec les Djiboutiens résidant en Belgique ?
Que s’est-il passé ?

Depuis quand, reconnaissons-nous
aux Djiboutiens établis en Belgique, le droit à l’existence
aux yeux de leur Ambassade ?

Seraient-ce les manifestations
des opposants qui l’ont contraint à se métamorphoser en un agneau
docile ? Jusqu’il y a peu de temps, à ma connaissance, cet homme refusait
même les visas d’entrée au pays, aux Djiboutiens !!!

Cela me permet d’applaudir
des deux mains, l’action des opposants qui nous ont permis de bénéficier
de ce changement d’attitude.

Après le Cocktail-fourtout
qui s’est déroulé dans les étages de l’ambassade, SE
excellence a pris la parole en Somali (petit clin d’œil) pour remercier
les quelques corrompus présents pour l’occasion (Bien sur il a été
filmé et il espère certainement que son Grand Dieu IOG visionnera
la cassette qu’il a du lui faire adresser par courrier Express !). En bref,
il nous a rappelé, avec la plus extrême gentillesse que l’Ambassade
était la maison de tous les Djiboutiens.

En revanche, il a précisé
qu’il ne pouvait tolérer aucune injure à l’endroit de son Maître
IOG. Pour lui, l’opposition ne peut exister qu’à partir de Djibouti,
afin que le linge sale soit lavé en famille. Inutile (et là,
il a été ferme) d’associer  » les blancs  » à
notre sauce. Elle doit être djiboutienne. IOG ne serait pas opposé
à une certaine opposition pourvu qu’elle soit constructive !!!

Puis il confia le micro
à Abdoulkader Ali Farah alias Rosario (pour les petites filles de Bruxelles).
Folie des grandeurs oblige, il commença par s’excuser pour la mauvaise
maîtrise de sa langue maternelle (dommage !!!). Dans un Français
approximatif, il nous a exposé sa haine envers tous ceux qui insultent
IOG et ses proches. Pour le jeune du quartier 2 qu’il est, c’est une véritable
honte qui marque à vie tous ceux qui se disent opposants à IOG.

Parmi les invités,
on comptait Ahmed Areita, ambassadeur itinérant et les enfants d’Issé
Boulaleh. Plus deux honorables enfants du pays qui sont venus en stage : il
s’agit d’un certain Cheiko et d’un autre nommé Said Caoutchou.

Ourouba, Chehem bordel
et les autres agents de la SDS se sont partagés les tâches, entre
journalistes, photographes amateurs serviles, hommes zélés du
protocole et physionomistes pour le petit rapport aux services spécialisés.

A la fin, chacun d’entre
nous a reçu un tee-shirt blanc avec la photo du dictateur. Il est marqué
: Notre leader (en haut) ; Le peuple et le parti sont avec toi.

J’aurais certainement
préféré : Notre dictateur ; le peuple n’a pas besoin
de toi.

Tous les corrompus se
sont précipités pour l’enfiler. La botte de Khat n’a pas tardé
à venir. Comme des affamés, les corrompus se sont arrachés
les rameaux. Je dis merci à S.E. qui voudrait continuer à nous
doper même en Europe et en toute illégalité !

Il ne serait pas aimable
de ne pas applaudir pour  » la première dame ». Au fond de
moi-même, j’avais déjà traduit  » le premier drame
du pays  » !

Tout n’est qu’hypocrisie.

Pour ma part, j’ai déjà
utilisé le tee-shirt comme torchon de cuisine. Tandis qu’un ami en
a fait une serpillière.

Un
invité de l’Ambassade.