10/06/05 (B301) Situation très inquiétante en Ethiopie. Information LDDH et communiqué FIDH.

La situation en Ethiopie est très alarmante, il semblerait ques des avions
et des hélicoptères pourraient s’être réfugiés sur l’aéroport de Djibouti.


Dés que nous aurons des vérifications ou des confirmations officielles, nous ne manquerons pas de les publier.

_______________________________________ LDDH


Le Président
DIFFUSION D’INFORMATION
DU 10 JUIN 2005
SUR « L’ETAT DE SIEGE », LES EXECUTIONS SOMMAIRES
LES DISPARITIONS ET SEQUESTRATIONS
DECRETES PAR LE GOUVENEMENT EN ETHIOPIE.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est très, très préoccupée de la situation dramatique qui sévit depuis la manifestation des étudiants, sévèrement et massivement réprimée, à partir du 6 juin 2005,sous les ordres du régime en place ;

Elle se joint à la FIDH et son organisation affiliée, Ethiopian Human Rights Council (EHRCO), qui « déplorent la répression brutale des manifestations par les forces de l’ordre et condamnent fermement l’exécution sommaire d’au moins 22 personnes hier à Addis Abeba » ;

Elle dénonce vivement l’état de siège abusif et disproportionné, avec des tanks, des véhicules blindés et autres véhicules lourdement armés et avions de combats menaçants la capitale (certains avions auraient fui vers Djibouti : à confirmer);

Elle reste très inquiète sur les risques d’amplification des représailles sans nom et les afflux des populations de réfugiés vers les pays limitrophes ;

Elle lance un Appel pressant au HCR, au CICR, à l’Union Africaine et aux Nations Unies d’assumer au moins leur responsabilité d’Alerte en envoyant des observateurs et en dénonçant, le plus rapidement possible toutes les violations qui risques de dégénérer en des exordes de réfugiés sans précédents.

Elle témoigne sa solidarité la plus totale avec le peuple frère d’Ethiopie, son soutien par adhésion à la souffrance de la population d’Addis Abeba ;

M. NOEL ABDI Jean-Paul
Chargé de la Corne d’Afrique auprès
Du Bureau de l’UIDH

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Communiqué de la FIDH
et de l’EHRCO. (Ethiopian
Humain Rights Concil)

Communiqué

Ethiopie : “Etat de siège” à Addis Abeba

La FIDH et EHRCO exigent que les auteurs d’exécutions sommaires
soient poursuivis et jugés

Paris, Addis Abeba, le 09 juin 2005 – La FIDH et son organisation affiliée, Ethiopian Human Rights Council (EHRCO), déplorent la répression brutale des manisfestations par les forces de l’ordre et condamnent fermement l’exécution sommaire d’au moins 22 personnes hier à Addis Abeba.

Depuis le début de la semaine, de nombreux étudiants et sympatisants de partis politiques d’opposition contestent dans la rue les résultats provisoires des élections législatives du 15 mai dernier qui donnent la victoire au pouvoir en place. Ils dénoncent les malversations et fraudes massives qui auraient entâché l’ensemble du processus électoral. Ces protestations se font en dépit de l’interdiction de toute manifestation proclamée par le Premier ministre sortant, Meles Zenawi, au lendemain du scrutin, et ce pour une durée d’un mois.

Le lundi 06 juin 2005, une manifestation d’étudiants a été sévèrement réprimée par les forces de l’ordre faisant un mort et des dizaines de blessés. Hier, alors que les autorités éthiopiennes autorisaient publiquement la police à prendre les « mesures appropriées contre ceux qui ont l’intention d’attenter à la paix », les forces de l’ordre ont tiré dans la foule dans plusieurs quartiers de la capitale dans le but d’éparpiller les manifestants. D’après les informations reçues, le bilan serait d’au moins 22 morts et une centaine de blessé.

La FIDH et EHRCO condamnent la violation par les autorités éthiopiennes de l’article 6 du Pacte international relatif aux droits civis et politiques et de l’article 4 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatifs au droit à la vie, et considèrent que certains éléments des forces de l’ordre se sont rendues coupables d’exécutions sommaires au sens des dispositions internationales de protection des droits de l’Homme.

Aujourd’hui, la capitale éthiopienne vit de fait un “état de siège” où tanks, véhicules blindés et autres voitures remplis de militaires lourdement armés circulent sur les axes principaux de la ville pour dissuader la population de manifester. Pour protester contre cette situation, les chauffeurs de taxi et de bus, et de très nombreux salariés du public et du privé se sont mis en grève.

La FIDH et EHRCO insistent également sur le fait que les graves violences de ces derniers jours se sont accompagnées d’importantes violations par les autorités nationales des libertés fondamentales, en contradiction flagrante des engagements internationaux de protection des droits de l’Homme souscrits par l’Ethiopie.
Ainsi, le 2 juin, les rédacteurs en chefs de quatre journaux privés ont été convoqués par la police. Ils ont témoigné depuis des graves menaces et intimidations qu’ils ont subi à cette occasion pour avoir couvert les événements dans leur quotidien de manière objective.

Le 7 juin, les licences de 5 reporters indépendants, notamment de Voice of America et de Deutsche Welle ont été retirées. Le même jour, un des principaux leaders de l’opposition, Hailu Shawel, président de la Coalition pour l’unité et la démocratie (CUD), a été assigné à résidence. Les défenseurs des droits de l’Homme semblent également particulièrement visés par le pouvoir. Hier, un des membres d’EHRCO, Chernet Taddesse, a été arrêté par la police à son domicile pendant la nuit.

Son lieu de détention n’est toujours pas connu ce jour. Le même soir, le domicile de Yared Hailemariam, autre membre d’EHRCO, a été fouillé en son absence par la police.

Aussi, la FIDH et EHRCO demandent aux autorités éthiopiennes :

1. de garantir la protection physique et psychologique de la population, conformément aux dispositions internationales de protection des droits de l’Homme auxquelles elles sont liées

2. à cet, égard, de communiquer immédiatement le lieu de détention et le sort reservé à M. Chernet Taddesse, membre d’EHRCO

3. de mettre en place une commission d’enquête indépendante chargée de faire la lumière sur les violences policières contre les manifestants et d’établir les responsabilités

4. de permettre la poursuite et le jugement des auteurs des exécutions sommaires et autres violations graves des droits de l’Homme dans le respect des dispositions internationales relatives au droit à un procès équitable

5. de respecter strictement les instruments internationaux de protection des droits de l’Homme auxquelles elles sont liées, notamment de garantir les libertés d’opinion, d’expression et de manifestation;

6. de respecter les principes inscrits dans la Déclaration des Nations unies de 1998 sur les défenseurs des droits de l’Homme