23/12/05 (B330) LDDH : communiqué de presse de l’Organisation Mondiale Contre la Torture et de la Fédération françaises des Ligues des Droits de l’Homme en faveur des 12 syndicalistes qui seront jugés en appel le 28 décembre. Les Défenseurs se mobilisent en dépit du fait que la période choisie correspond à la trève de fin d’année.


Le Président

DIFFUSION D’INFORMATION
DU 23 DECEMBRE 2005
SUR LE COMMUNIQUE DE L’OBERVATOIRE POUR LA PROTECTION
DES DEFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME
RELATIF AU PROCES EN APPEL
DE 12 DIRIGEANTS SYNDICAUX.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) s’associe et adhère totalement au principe de la protection des Défenseurs des Droits économiques et sociaux des travailleurs djiboutiens.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) suit avec beaucoup d’attention le procès en cours initié par le Parquet.

M. NOEL ABDI Jean-Paul

____________________________________________________

L’OBSERVATOIRE
pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme

COMMUNIQUE DE PRESSE

DJIBOUTI : Procès en appel contre 12 dirigeants syndicaux

Paris – Genève, le 22 décembre 2005. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), exprime sa plus vive préoccupation au regard du procès en appel intenté contre 12 dirigeants de l’Union des travailleurs du port (UTP), qui doit se tenir le 28 décembre 2005, devant la Cour d’appel de Djibouti.

Le 3 octobre 2005, le procureur de la République a en effet initié une procédure d’appel contre MM. Mohamed Ahmed Mohamed, Ali Ibrahim Darar, Mohamed Abbdillahi Dirieh, Moustapha Abchir Egueh, Mohamed Abdillai Omar, Mohamed Ahmed Ali, Samira Hassan Mohamed, Koulmiyeh Houssein et Djibril Houssein Awaleh, qui avaient été acquittés le 2 octobre 2005 par la Cour correctionnelle de Djibouti des chefs de “menace de commettre un délit, lesdites menaces ayant été matérialisées par des attroupements publiques réitérés” et de “participation à des rassemblements sur la voie publique susceptible de troubler l’ordre public”.

De même, le procureur a fait appel de la décision de la Cour correctionnelle qui avait acquitté MM. Kamil Mohamed Ali, Ibrahim Moussa Sultan, également dirigeants de l’UTP, et Ali Ahmed Aras, secrétaire général de l’UTP, pour “participation délictueuse à un attroupement” et “incitation à la rébellion”.

Ces dirigeants syndicaux sont poursuivis en raison de leur participation à une grève générale des travailleurs portuaires de Djibouti organisée du 14 au 17 septembre 2005 (Cf. appels urgents de l’Observatoire DJI 002/005/OBS 084 et 084.1, 26 septembre et 6 octobre 2005). Ils ont été arrêtés et détenus pendant plusieurs jours fin septembre 2005 et tous ont été licenciés pour “entrave à la liberté de travail”, à l’exception de M. Ali Ahmed Aras, mis en pré-retraite.

L’Observatoire rappelle que les défenseurs djiboutiens des droits économiques et sociaux, font l’objet de représailles récurrentes en raison de leur engagement.

Par conséquent, l’Observatoire demande aux autorités djiboutiennes de veiller à ce que la justice opère en toute indépendance dans le cadre de ce procès, afin que ces 12 syndicalistes bénéficient du droit à un procès juste et équitable.

L’Observatoire appelle également les autorités djiboutiennes à se conformer

– aux dispositions de la Convention (n°98) sur le droit d’organisation et de négociation collective de l’Organisation internationale du travail, ratifiée par Djibouti en août
1978 ;

– aux dispositions du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ratifié par Djibouti en novembre 2002, notamment à son article 7 (droit de jouir de conditions de travail justes et favorables) et à son article 8 (droit de former avec d’autres des syndicats; droit de grève) ;

– ainsi qu’aux dispositions de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, notamment son article 5a) qui prévoit qu’“afin de promouvoir et protéger les droits de l’Homme et les libertés fondamentales, chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de se réunir et de se rassembler pacifiquement”.

Fédération Internationale France
des Ligues des Droits de l’Homme
17 Passage de la Min d’Or
75 011 Paris, France

Organisation Mondiale Contre laTorture
Case postale 21 – 8 rue du Vieux-Billard
1211 Genève 8, Suisse