16/06/06 (B354_B) Djibouti, « l’État sauvage » dirigé par un clan de loups prédateurs dans une bergerie d’hommes et de femmes asservis par le bâton… (Libertyman)

 


Libertyman


Même s’ils sont habitués aux scandales à répétition, même s’ils ont compris le fonctionnement de l’État sous Ismaïl Omar – qui est loin d’avoir toutes les vertus dont on il parle dans ses discours falsificateurs à l’usage de l’opinion publique internationale – les Djiboutiens/Djiboutiennes n’ont encore aucune idée de l’ampleur des arnaques dont ils/elles sont les victimes ; arnaques les plus diverses qui pénalisent le pays et ses finances publiques pour bien des années.


Où va l’argent des finances publiques et des Aides internationales ? Cet argent est-il, pour une grande partie – comme on nous le répète à l’envi – réparti de manière équitable, consacré au progrès social, économique et politique, redistribué pour partie aux plus démunis au nom de la justice sociale ?


La réponse est non !


Alors, où va cet argent ? La vérité est ahurissante !.


Diverses études (complètement occultées et que l’ADI ne publie pas, pour cause..) font la démonstration de l’octroi de privilèges exorbitants, de surfacturation, de facturations pour des travaux jamais réalisés et des détournements – directs ou indirects – dont se rendent coupables des nouveaux riches de l’ère Guelleh, des oligarques de son clan qui gouvernent Djibouti et de leurs amis ….


On y lit dans le détail la démonstration d’une haute bureaucratie devenue incontrôlable, une désinformation systématique par une propagande spécialisée dans la « langue de bois », des statistiques truquées en ce qui concerne notamment la situation des « Finances de l’État », des chiffres du chômage honteusement maquillés et l’arbitraire imposé par les apparatchiks du Palais de l’Escale qui rackettent tout ce qu’ils peuvent par personnes interposées et s’octroient des primes illégales.


A ceci s’ajoute le scandale d’associations de quartiers qui – créées sur ordre du Palais de l’Escale – exploitent la misère sociale et qui n’ont qu’un but politico-lucratif. Certaines d’entre-elles – qui furent créées pour servir les intérêts du pouvoir djiboutien actuel – revendant majeure partie des dons étrangers tels les médicaments en Somalie et qui font l’objet d’un commerce sur des marchés parallèles.….., alors que d’autres – qui ont une vocation purement humanitaire – sont confrontées aux pires difficultés administratives à Djibouti dès l’instant où elles veulent exercer un contrôle dans la distribution, la destination et l’usage qui sont faits de ces dons, en nature ou en argent.


Osons dire que nous sommes en présence d’odieux « trafics de dons internationaux » en matière de médicaments alors que les populations djiboutiennes en ont le plus grand besoin pour se soigner et qu’elles ne disposent pas de l’argent nécessaire pour les acheter dans les pharmacies de la capitale dont la clientèle est quasi exclusivement étrangère et plus particulièrement composée de familles françaises.


A la lecture d’un certain nombre de rapports officiels non publiés afin de ne pas « déranger » son Excellentissime le tyran local et bien qu’établis par des experts de l’Union Européenne et ceux d’un service rattaché au Secrétariat d’État des USA, on est totalement abasourdi par l’ampleur du désastre et amené à émettre un bilan bien plus que critique à l’égard du fonctionnement global de l’État dirigé par Ismaïl Omar Guelleh.


 


Critique de la gestion des Finances publiques et de ses paraît-il performances, de la fonction publique, du système de racket institutionnalisé qui prend les populations djiboutiennes, les institutions internationales et les ONG en otage ; les unes par rapport aux autres. Les enveloppes que constituent les Aides internationales sont épisodiquement pillées pour majeure partie de leur contenu, y compris celles qui sont affectées à l’EDD et à l’ONED pour améliorer la fiabilité des réseaux et des installations, augmenter le rendement de centrales électriques tout comme lancer des programmes de forages dans l’arrière pays afin de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement en eau potable.


Sur ce terrain, il y a beaucoup à dire alors que notamment des primes de certains hauts fonctionnaires en périphérie du pouvoir atteignent des niveaux irréalistes, jusqu’à la redistribution de revenus non déclarés en passant par des « rançonnages » et des chantages aux subventions internationales à haut niveau de responsabilités de l’État djiboutien.


 


Rien détonnant à ce que dans une telle situation les finances de l’État djiboutien actuel souffrent tout à la fois d’un déficit chronique de recette et d’un excès de redistribution desdites recettes (pour le moins ce qu’il en reste) majoritairement à ceux qui n’y ont pas droit ce qui entraîne non seulement l’excès de la dépense publique mais génère également une culture de la paresse et de l’envie du « toujours plus d’argent facilement gagné » au sein même des caciques du pouvoir.  


 


Le mauvais exemple vient d’en haut alors que les loups en arrivent à se dévorer entre eux lorsque la part du « gâteau » – largement ponctionnée sur les aides internationales et les emprunts – est plus petite que celle du …voisin !



 



A quoi devraient servir les subventions internationales et les emprunts contractés par l’État djiboutien affectés à l’Établissement Public de l’Électricité de Djibouti ?


 


Ce n’est point dévoiler un secret que d’affirmer que la situation financière de l’EDD est largement déficitaire depuis fort longtemps. Si cet Établissement était privé et non public cela ferait belle lurette qu’il serait déclaré en faillite et aurait déposé son bilan.


 


Constat est fait que les images idylliques que présente l’EDD sur son site internet s’inscrivent – une fois encore – dans le paraître rassurant et propagandiste d’IOG alors que la réalité au quotidien est bien différente.


 


Derrière cette image d’organisation et de « bon fonctionnement » se cachent là encore les « mauvais payeurs », tous les « profiteurs » avec tous les privilèges octroyés – ça et là – et les passe-droits qui contribuent largement au déséquilibre des comptes d’exploitation de cet Établissement Public.



 


Dans la liste des « mauvais payeurs » on trouve en premier lieu l’État djiboutien, ses administrations et ses services, qui outre le fait qu’il dispose de tarifs préférentiels du KW/H consommé ne paie qu’une partie de ses factures… pour ne pas dire aucune et ce depuis des années. En second, il est à noter que les hommes du pouvoir et bon nombre d’apparatchiks en périphérie de celui-ci s’exonèrent artificiellement du paiement de leurs factures EDD pour leurs habitations et pour les habitations de leur famille, au sens large du terme. Pour ne prendre qu’un exemple, le Palais d’Haramous ne paie aucune facture ; ni d’eau, ni d’électricité et encore moins de taxe d’habitation. L’eau et l’électricité qui font cruellement défaut aux populations de la capitale, font le « bon plaisir » de son Excellentissime le Tyran ; président autoproclamé.


 


En troisième, il convient de prendre en considération les branchements dits « sauvages » dans tous les quartiers de la capitale qui sont souvent le fait d’une population pauvre, au chômage (plus de 85 % de la population dite en âge d’avoir un emploi) qui n’a pas les moyens financiers de disposer d’un compteur EDD et de payer des factures à un tarif si exorbitant du KW/H.


 


La gestion informatisée des facturations adressées par l’EDD à ses clients devrait permettre d’avoir un contrôle permanent de la situation au jour le jour. Mais les fonctionnaires en place n’ont pas leur mot à dire quant à qui doit payer et qui bénéficie de passe-droits.


 


La vétusté et le mauvais rendement des groupes électrogènes de la centrale électrique de Boulaos étaient par le passé à l’origine de bon nombre de coupures de courant électrique épargnant tout de même certains quartiers de la capitale. Après diverses études et sur avis des experts, un plan de changement des groupes électrogènes a été lancé mais d’évidence nécessitant un apport financier important. Outre le fait qu’ils apportaient une contribution technique, les pays bailleurs de fonds (dont la France) ont largement mis la « main à la poche » en attribuant des aides financières importantes ; on peut même dire disproportionnées par rapport à l’ensemble du projet.


 


A ceci se sont ajoutés des emprunts lancés par l’État djiboutien. D’après nos sources, globalement, les aides internationales et les emprunts pour ce projet auraient dépassé la somme de 60 millions d’USD en quelques années.


 


Mais alors pourquoi ces pannes d’électricité incessantes alors que l’EDD dispose d’un large budget complémentaire (aides internationales et emprunts d’État) ?


 


Toute vérité n’est pas bonne à dire. Pourtant et aussi surprenant que cela pourrait paraître, les fonctionnaires (assimilés comme tels) de l’EDD n’ont aucun pouvoir pour contraindre tel ou tel « mauvais payeur » à s’acquitter de sa dette pour autant qu’il appartienne au pléthore clan des apparatchiks proches du pouvoir d’Ismaïl Omar Guelleh. Politiquement, IOG a récupéré ces hommes pour en faire de « nouveaux riches » par l’octroi de privilèges et de passe-droits qu’il n’est pas en mesure de leur retirer aujourd’hui sans s’exposer pour l’avenir.


 


A l’image des Finances publiques, l’EDD est donc un énorme gâteau dans lequel chacun vient y prélever un morceau plus ou moins gros et bien crémeux.


 


En ce qui concerne la mise aux normes et conformité de la Centrale électrique de Boulaos – avec changement de groupes électrogènes – il est à noter que tous les travaux (tous corps d’état confondus) ont été confiés à des entreprises ou sociétés appartenant indirectement au pouvoir d’Ismaïl Omar Guelleh. Surfacturations, travaux non conformes et factures bidons se sont ainsi succédés ces dernières années – sans aucun contrôle d’utilisation des fonds – alors que l’entretien laissait à désirer et que l’on a fait appel à des techniciens de l’Électricité de Tunisie pour intervenir sur des pannes bénignes ne relevant pas d’un haut niveau de technicité.


 


Les aides internationales disproportionnées et les emprunts servant très majoritairement à alimenter indirectement les « caisses noires du Palais de l’Escale » et à boucher les trous financiers consécutifs aux impayés que supporte l’EDD, dans de telles conditions on ne voit pas comment cet Établissement Public – censé être privatisé à très court terme – pourrait se sortir de cette crise chronique de disfonctionnements multiples.


 


La question est « Après privatisation de l’EDD, va t-on continuer sur le plan international à soutenir les errements du régime d’Ismaïl Omar en alimentant financièrement les caisses privées des uns et des autres (surtout les siennes) au détriment d’une réorganisation effective de l’EDD avec comme objectif de dégager un tarif du KW/H acceptable pour les familles djiboutiennes ?».  


 


Pour conclure en paraphrasant le slogan de l’EDD.


 


l’Électricité de Djibouti ce n’est pas « Votre énergie quotidienne »


 


mais


 


« l’Énergie des Guelleh pour faire du fric facilement gagné sur le dos des familles djiboutiennes et étrangères ».


 


Vous avez dit « Otages » ? Effectivement ces familles sont les otages du pouvoir tyrannique d’Ismaïl Omar Guelleh.