28/11/06 (B371) Le Monde : les islamistes somaliens ont accusé mardi l’armée éthiopienne d’avoir bombardé une localité du centre de la Somalie dont les combattants islamistes ont récemment pris le contrôle. (Info lecteur)

"Des
troupes éthiopiennes se sont massées autour de Bandiradley et
ont commencé à tirer des missiles sur nos positions", dans
cette localité située à environ 630 km au nord de Mogadiscio,
a déclaré lors d’un meeting dans la capitale somalienne le chef
de l’exécutif du Conseil suprême islamique de Somalie (SICS),
cheikh Sharif Sheikh Ahmed.

"Leurs
chars tentent d’encercler la zone et maintenant ils sont à environ
à 10 km de la ville où nos combattants sont rassemblés",
a-t-il ajouté devant une foule d’environ 10.000 personnes dénonçant
la politique de l’Ethiopie et des Etats-Unis vis à vis des islamistes
somaliens.

Selon
Mohamed Mohamoud Jumale, porte-parole des islamistes pour la région
du Mudug, où se trouve Bandiradley, des échanges de tirs d’armes
lourdes ont eu lieu à 09h00 (06h00 GMT), quand les Ethiopiens ont tiré,
selon lui, 12 missiles sur la ville.

"C’était
sporadique, mais je pense que la partie a commencé et les pires combats
auront lieu pendant les prochaines", a-t-il affirmé à l’AFP,
ajoutant: "Nous n’avons pas eu de pertes, mais je pense qu’ils en ont
eu".

Ces affirmations
n’ont pas été confirmées dans l’immédiat de source
indépendante.

Les islamistes
se sont emparés de Bandiradley le 12 novembre. Cette localité
était auparavant contrôlée par une milice alliée
au gouvernement de transition, lui même soutenu par l’Ethiopie.

Après
la chute de la ville, de nombreux miliciens des forces de la région
semi-autonome du Puntland (nord-est de la Somalie) ont fait mouvement vers
Bandiradley.

La région
autonome du Puntland a été fondée en juillet 1998 par
Abdullahi Yusuf Ahmed, devenu depuis président des institutions de
transition somaliennes.

Les tensions
sont de plus en plus fortes entre le gouvernement somalien de transition,
basé à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio), et
les islamistes, qui étendent leur emprise sur le sud de la Somalie
depuis juin.

Les tribunaux
islamiques ont appelé à plusieurs reprises depuis juillet au
jihad (guerre sainte) contre l’Ethiopie et les troupes éthiopiennes
déployées selon eux en Somalie.

De son
côté, l’Ethiopie, qui nie toute déploiement de troupes
chez son voisin, a prévenu à plusieurs reprises qu’elle était
prête à une opération militaire contre les islamistes,
même si le gouvernement affirme privilégier la poursuite du dialogue.