12/01/07 (B377) Journal l’Humanité : frappes américaines en Somalie (Info lectrice)

Corne
de l’Afrique . Présents dans cette région clé de
leur « guerre contre le terrorisme », les États-Unis ont
bombardé des islamistes en fuite.

L’implication
américaine en Somalie a franchi lundi une nouvelle étape. Un
avion américain a « mené une attaque contre des cibles
d’al Qaeda » dans le sud du pays, a déclaré hier
Abdirahman Dinari, porte-parole du Gouvernement transitoire somalien, confirmant
les informations fournies la veille par des télévisions américaines.

Cette
première attaque directe des États-Unis dans un pays qu’ils
ont quitté en 1993 après la mort de 18 de leurs soldats, aurait
visé le village de Badel, à proximité de la frontière
avec le Kenya, dans la zone où se sont réfugiés les combattants
des Tribunaux islamiques somaliens après leur défaite début
janvier contre l’armée éthiopienne. « Beaucoup de
cadavres étaient étendus dans la zone mais nous ne savons pas
qui », a indiqué Dinari. Le décès d’au moins
quatre civils durant les raids effectués hier sur Afmadow, apparemment
par des appareils américains, a en revanche été confirmé
par des habitants de la localité interrogés par AP.

Le 3 janvier,
les États-Unis avaient déjà confirmé l’envoi
de bâtiments au large des côtes somaliennes, destinés à
empêcher les islamistes de fuir par la mer. Ils auraient de plus fourni
des renseignements pour les Éthiopiens dans leur offensive sur Mogadiscio.
Washington a pesé de tout son poids pour obtenir la défaite
des islamistes somaliens, accusés d’héberger des membres
d’al Qaeda, dont certains auraient été impliqués
dans les attentats perpétrés en 1998 contre les ambassades américaines
au Kenya et en Tanzanie. Depuis cette date, la Corne de l’Afrique est
un des centres de la « guerre contre le terrorisme » de l’Amérique.

En 2002,
à la suite des attentats contre le World Trade Center, les États-Unis
ont ouvert à Djibouti une base de 1 500 hommes chargés de surveiller
la région. Mais, là comme ailleurs, la victoire militaire ne
suffit pas. Comme le souligne un chercheur américain interrogé
par l’AFP, « il serait plus utile de s’attaquer à
plus long terme aux raisons qui permettent aux terroristes de prospérer
dans ces États vacillants ».

Camille
Bauer