17/01/07 (B378) RSF SOMALIE : Le gouvernement autorise trois radios privées et Al-Jazira à reprendre leurs émissions
Au terme
de négociations avec la direction de trois radios privées et
le bureau de la chaîne qatarie Al-Jazira à Mogadiscio, suspendues
le 15 janvier 2007, le gouvernement fédéral de transition somalien
a autorisé les médias concernés à reprendre leurs
émissions, a appris Reporters sans frontières auprès
d’Omar Faruk Osman, secrétaire général de l’Union nationale
des journalistes somaliens (NUSOJ).
"Cette
décision de bon sens était la seule alternative juste pour le
gouvernement. Puisque celui-ci a signé une charte et pris des engagements
vis-à-vis de la communauté internationale, il a fini par comprendre
que le choix de la répression a un prix. La voie du dialogue et de
la négociation ayant fait la preuve de son efficacité, nous
espérons que de telles mesures coercitives ne seront plus utilisées
et que le gouvernement a compris que la répression est contre-productive.
Elle ne sert que les ennemis de la paix", a déclaré Reporters
sans frontières.
Le 15
janvier 2007, le gouvernement fédéral de transition avait fait
parvenir une lettre aux directeurs de Radio Shabelle, HornAfrik et Radio Quran
Karim (Voix du Coran), ainsi qu’au chef du bureau d’Al-Jazira, leur intimant
l’ordre de mettre fin à la diffusion de leurs programmes. Le document,
signé par le chef de la sécurité à Mogadiscio,
le colonel Ahmed Hassan Ali, convoquait les directeurs de ces médias
aux bureaux des services de sécurité afin qu’ils reçoivent
"des instructions relatives à leur travail". Si aucune raison
précise n’avait été avancée par le gouvernement
pour justifier une telle décision, ces médias sont fréquemment
accusés d’avoir traité la crise somalienne de décembre
2006 de manière partisane, en faveur de l’Union des tribunaux islamiques.
Le 16
janvier, au terme d’une réunion de plusieurs heures, le porte-parole
du gouvernement Abdirahman Dinari a annoncé que les médias suspendus
étaient "autorisés à reprendre le travail",
a annoncé Omar Faruk Osman à Reporters sans frontières.
Les médias se sont engagés en contrepartie à "protéger
la sécurité et l’intérêt nationaux et à
coopérer avec le gouvernement", selon la même source.
Cette
mesure était intervenue neuf jours après la fermeture de la
dernière station privée diffusant à Baidoa, Radio Warsan,
le 7 janvier, et alors que Hassan Mohammed Abikar, correspondant de Radio
Quran Karim, est détenu par les milices du gouvernement, dans un endroit
inconnu, depuis le 1er janvier.