23/04/07 (B392-B) Les civils ont encore payé un lord tribut durant les combats de dimanche. MOGADISCIO (AFP) – Somalie : 42 civils et 9 insurgés tués dans les combats à Mogadiscio. (Info lectrice)

Des
combats opposant l’armée éthiopienne aux insurgés, dont
des miliciens islamistes, se sont poursuivis dimanche à Mogadiscio
pour le cinquième jour de la semaine, coûtant la vie à
au moins 42 civils, en blessant des dizaines d’autres, selon une ONG somalienne.

Selon l’ONG locale Elman Peace and Human Rights Organisation, au moins 210
civils ont été tués au cours des cinq jours d’affrontements
(mardi, jeudi, vendredi, samedi, dimanche, NDLR) entre les soldats éthiopiens,
alliés au gouvernement somalien, et des insurgés, dont des miliciens
islamistes.

« Aujourd’hui, nous avons collecté les corps de 42 civils et de
neuf membres de l’opposition (insurgés, NDLR) », a déclaré
dimanche soir Sudan Ali Ahmed, directeur de cette organisation.

« Nous avons aussi transporté à l’hôpital 62 civils
et six membres de l’opposition (insurgés) » blessés, a-t-il
ajouté.

« Nous exhortons les deux camps à cesser les combats, c’est inacceptable
que ce soit les civils qui en fassent les frais », a-t-il lancé.

L’ONG a précisé avoir recueilli ce bilan auprès d’hôpitaux,
d’organisations humanitaires et de témoins comptant les corps dans
les rues.

Dimanche soir, le puissant clan local Hawiye a affirmé avoir
été contacté par l’armée éthiopienne en
vue de la conclusion d’une trêve.

« Les officiers de l’armée éthiopienne ont contacté
des chefs coutumiers Hawiye afin de discuter des moyens de conclure un cessez-le-feu.
Certains chefs traditionnels ont discuté avec des chefs coutumiers
éthiopiens et il est possible qu’il y ait d’autres négociations »,
a déclaré à l’AFP le porte-parole des Hawiye, Ahmed Diriye.

Peu avant, le Premier ministre somalien Ali Mohamed Gedi avait prévenu
que « les combats se poursuivront tant que les terroristes ne seront pas
rayés de la carte en Somalie », dans une interview dimanche à
la radio somalienne Shabelle.

Il a « exhorté » les civils vivant « dans les bastions
des insurgés, à fuir ». Abdulkarim Ali, un habitant du quartier
de Gupta (sud), a dit à l’AFP avoir vu « les chars éthiopiens
tirer au canon et au mortier vers les quartiers habités par des civils

(…) Les obus de mortier tombent partout ».

Un habitant de Fagah (nord), Mukhtar Mohamed, a rapporté que
des combats à la mitrailleuse et à l’armement anti-aérien
se déroulaient dans ce quartier.

L’armée éthiopienne était intervenue en Somalie, officiellement
fin décembre 2006, pour défaire les tribunaux islamiques, qui
avaient appelé à la guerre sainte contre le régime éthiopien.

Selon des experts, les insurgés sont un groupe hétéroclite
de miliciens islamistes, de chefs de guerre et de chefs traditionnels, Hawiye
notamment.

Dimanche, M. Gedi a affirmé qu' »il n’y avait pas de combats
entre le clan Hawiye et le gouvernement. Les combats
ont clairement lieu entre des terroristes liés (au réseau terroriste)
Al-Qaïda et le gouvernement soutenu par les Ethiopiens et les troupes
de l’Union africaine (UA) ».

L’Ouganda a déployé au moins 1.500 soldats à Mogadiscio
dans le cadre de la force de paix de l’UA en Somalie (Amisom) qui doit à
terme compter 8.000 hommes.

Du 29 mars au 1er avril, des combats extrêmement violents avaient opposé
à Mogadiscio armée éthiopienne et insurgés, faisant
1.086 morts selon les chefs traditionnels Hawiye.

Témoignant d’une nouvelle escalade dans les tensions dans cette région
troublée de la Corne de l’Afrique, l’Erythrée a annoncé
samedi soir avoir suspendu son adhésion à l’Autorité
intergouvernementale de développement (Igad, regroupant sept pays d’Afrique
de l’Est), l’accusant de « saper » par ses récentes décisions
« la paix et la sécurité régionales ».

L’Erythrée accuse notamment le Kenya, qui assure la présidence
actuelle de l’Igad, de soutenir l’intervention de l’armée éthiopienne
en Somalie, pays en guerre civile depuis 1991.