22/07/10 (B561) Les Chroniques de FreeDjibouti -> QUI VEUT QUOI POUR QUI A DJIBOUTI, CHERS POLITICIENS ? (Texte proposé par un "disciple" de Freedjibouti)
Par FreeDjibouti
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L’auteur, qui écrit habituellement sous le pseudonyme de Freedjibouti, vient de nous faire savoir par un "disciple" qu’il avait été malade et qu’il était maintenant sur la voie de la guérison.
Nous lui adressons tous nos voeux de guérison et nous lui disons combien nous sommes impatients de retrouver ses chroniques. En attendant, nous publions un texte, qui a été écrit par "un disciple", et qui est publié avec son accord. |
QUI VEUT QUOI POUR QUI A DJIBOUTI, CHERS POLITICIENS ?
À vous, nombreux compatriotes qui avez réagi, en m’écrivant personnellement, suite à la publication de mes réflexions, qu’il me soit permis de vous remercier pour m’avoir fait part de vos préoccupations qui rencontrent les miennes.
Vous ne vous êtes pas empêchés d’adhérer sans ambages à mes écrits engagés pour bousculer certaines habitudes de l’opposition. C’est en cela que je vous fais le devoir de vous tirer chapeau, car on finit par savoir sur ce long parcours, qui veut quoi pour qui à Djibouti.
Malheureusement, notre cher pays est de nos jours comparable à un « livre » que des gens mauvaisement intentionnés utilisent à toutes les fins possibles, même les plus abominables, pourvu qu’on en tire son profit. Sinon, comment comprendre qu’on en soit arrivé là, nonobstant tous les efforts déployés durant ces trente dernières années de lutte contre la sanglante dictature de Gouled-Guelleh ?
En réalité, on n’est pas opposant quand on sait seulement crier plus fort que les autres, quand sait aligner un mélange de vrais et de faux attributs (vraiment, à beau mentir qui vient de loin), quand on est incapable de libérer son pays des mains de la dictature mafieuse et d’accepter comme tel ce fait, quand on est incapable d’accoucher une stratégie politique libératrice, quand on joue avec la psychologie d’un honnête peuple qui vit avec un cœur déjà meurtri, quand on se croît plus malin que tous, plus intelligent et plus crédible que les autres, alors qu’en réalité on n’est qu’une coquille vide.
À nous surtout la jeunesse djiboutienne, apprenons à devenir plus sérieux que jamais, car le désir de la plupart d’entre nous est de voir notre pays libéré de sa dictature pour que nous puissions y retourner et nous installer dans un climat politique de liberté: de vaquer à nos occupations, d’exprimer nos opinions, de vivre sans crainte et de souhaiter le bien-être social pour tous, telles sont les valeurs fondamentales non exhaustives d’une société démocratique.
Mais quoi de plus aberrant que de constater que certains de nos compatriotes dépourvus de toute idée constructive, n’ont pour seul langage que celui de l’impossible et des utopies, puisqu’ils défendent mordicus ce langage dépourvu de toute réalité apparente qui nous a endormis pendant trente deux ans.
Nous les avons crus naïvement et sommes d’ailleurs en partie responsables de la situation qui perdure à Djibouti, sinon, on se serait démarqué si tôt de cette erreur collective pour penser à une stratégie politique alternative qui peut-être (à défaut de l’avoir expérimentée), nous aurait libérés de notre particulière dictature.
En tous cas, il nous semble que notre soutien indéfectible à l’opposition sincère afin qu’il parvienne à traduire dans les faits, certains objectifs pressants, s’impose.
Quels sont-ils ces objectifs ?
Ils se traduisent, par une obligation de résultat quant au rassemblement des leaders de l’opposition le plus vite possible et par l’organisation des conférences d’où jaillira un leader politique soutenu par toute l’opposition dans un délai raisonnable. Tels sont les deux points cruciaux qui interpellent tout Djiboutien doué de bon sens et épris d’un avenir meilleur pour le peuple djiboutien.
Quant à certains intervenants qui ne nous surprennent guère en raison de leur égoïsme et suivisme connus de vieilles dates et qui croient que la libération de Djibouti se trouve dans leur gueule forte, il est temps de les laisser tomber dans les oubliettes. Ils sont en train d’écrire encore une page historique de leur parcours politique, mise à part celle déjà connue d’eux lors de leur entrée balbutiante en politique. Un jour viendra où tout sera clair, preuve à l’appui, sur chacun des politiciens véreux.
A la place de vouloir conserver l’éternel statut d’opposant radical, ce qui ne donne pas la soupe aux Djiboutiens, n’est-ce pas qu’il serait temps de poser des actes concrets et libérateurs en laissant tombé par voie démocratique ce manteau.
À un moment donné, on devait s’arrêter et se poser des questions sur nos convictions réelles, des questions existentielles:
Est-ce que nous voudrions réellement libérer Djibouti pour tous les Djiboutiens ou pour nos intérêts personnels et ceux de notre clan?
C’est là où se trouve la grande question qui divise les Djiboutiens de nos jours et qui mérite un débat sérieux. Mais aussi une petite humilité voire une honnêteté intellectuelle devrait nous amener à admettre notre échec cuisant: trente deux ans de lutte sans moindre succès, seize ans de combat politique sans pouvoir libérer notre peuple.
Un examen de conscience de chacun de nous, nous permettrait de répondre à cette question plus haut posée. Mais d’ores et déjà, nous avons cru que l’occasion nous est offerte par les Accords avec le Frud qui ont accouché d’un Ougoureh ministre de nos rangs.
Certes, nous sommes tous conscients des insuffisances voire l’inexistantes de ces Accords relativement au problème de l’armée, de la légitimité de Guelleh, du cas des réfugiés en Ethiopie (je salue au passage, l’équipe de l’ARDHD pour son engagement aux cotés de nos compatriotes), de l’emploi des jeunes laissés à eux, de la décentralisation fantoche……
Mais y a-t-il eu depuis près de 16 ans, une solution, voire même une approche de solution à ces problèmes percutants?
Nous sommes loin de l’avoir eue, au contraire nous tournons en rond pendant que la situation s’empire. Aucune solution magique n’a été proposée. On se plaît de publier nos réflexions, de rencontrer Guelleh çà et là, d’adhérer à l’UMP et ce faisant nous l’avons légitimé, de rendre visite aux réfugiés sans leur apporter le minimum de ce dont ils ont besoin pour leur survie, d’envoyer Western union à nos familles, ignorant ceux qui n’ont personne à l’extérieur, et d’assister passivement à la gestion rocambolesque des affaires de l’État.
Le pillage continue et la population s’enfonce irrémédiablement dans le gouffre.
Doit-on encore se maintenir à l’écart, et contribuer ainsi à l’aggravation de ces problèmes?
Collaborer ou passer. Il reste au régime de choisir l’un ou l’autre pour permettre à la Nation de se refaire et au peuple de se renouveler.
C’est ça le système chez nous, unique et abrutissant pour les citoyens qui le vivent au quotidien. N’en déplaise aux fonctionnaires des institutions internationales qui siègent à Djibouti et se disent «content et fier du travail que réalise Guelleh à la tête de l’État».
C’est du pur bluff qui veut endormir et détourner les esprits de l’impérieuse nécessiter de mettre un terme aux abus de Guelleh qui infeste le pays. Les Djiboutiens ont un million de raisons de vouloir prendre leur destin en main et de lever définitivement le voile sur le flou décoiffant qui profite au régime, à ses courtisans locaux et à leurs amis français.
Bientôt, à Djibouti, le ballet quotidien des valises diplomatiques remplies d’euros avec une double assignation: procurer les capitaux nécessaires à la campagne présidentielle de Guelleh et s’assurer à prix d’argent, le concours d’observateurs de pacotille pour les présidentielles de l’an prochain à Djibouti.
Comment ne pas vouloir la mort d’un tel régime ?
La félonie au sommet de l’État est tellement odieuse que la jeunesse djiboutienne n’a plus son cœur qu’à la Révolution, c’est à dire un changement profond par des moyens radicaux; Certains font état d’une légère avancée vers la décrispation à Djibouti; ça prête un peu à sourire.
D’autres pensent que le vrai baromètre des intensions réelles du pouvoir est le scrutin présidentiel en vue. Plus proches du cœur des Djiboutiens, les sceptiques qui, eux, trouvent qu’attendre passivement du RPP d’organiser une élection crédible qui serve de tremplin au changement, risque d’être une espérance vaine. Déjà, sont perceptibles des signes avant-coureurs d’un refus par les pillards de lâcher du lest pour céder partie de leur juteuse prépotence.
Une fois de plus, le RPP retient les espoirs.
Cela n’étonne guère. Ces gens ayant trop longtemps fait de la violence leur cheval de bataille, il relèverait du miracle qu’ils puissent envisager – s’ils n’y sont pas forcés – d’organiser des élections sans agiter le spectre de la peur et tuer.
Voila l’atroce réalité que ne dénient pas les faits dans l’histoire récente de Djibouti. En honneur de ceux qui en ont payé le prix fort, mais aussi pour une simple raison de bon sens. Cela suppose que l’an prochain, Djibouti devra, soit sortir la tête de son chaos. Il est temps de mettre chaos, ce chaos paradoxal: trop délicieux pour les intouchables du RPP et pénitentiaire pour la grande masse vulnérable.
A bon entendeur à pied d’œuvre!
Djiboutiennement