14/03/99 (LIB 001) 1 – LETTRE DE L’ARDHD
Monsieur
le Ministre,
Nos relais
djiboutiens viennent de nous informer du contenu
de votre intervention sur les ondes de RFI, ce matin.
Vos propos les ont surpris / déçus à plus d’un titre
et ils souhaitent
que je vous transmette des informations et des précisions.
Cas de l’Avocat Aref Mohamed AREF et de tous les prisonniers politiques à
Djibouti.
Vous avez déclaré que vous attendiez des informations complémentaires car
vous ne disposiez que de celles contenues dans la lettre
de Maître Montebourg.
Depuis le
12 février, notre Association multiplie les communiqués
et vos collaborateurs (MM xxxxxxxxxxxx et xxxxxxxxxxxxx) ont reçu,
à chaque fois, un exemplaire par FAX. Constatant au travers de vos propos,
que ces documents ne vous pas été transmis, je joins à cette lettre,
un exemplaire de nos communiqués.
Personnellement,
je suis à votre disposition pour vous faire parvenir
tous les éléments qui seraient nécessaires pour compléter vos dossiers. Toutes
nos informations peuvent aussi être consultées sur notre site WEB, ouvert
à cette occasion : www.ardhd.org
Notre Association
est particulièrement attentive sur les conditions d’incarcération des prisonniers
politiques.
Le sort qui est réservé à Maître AREF depuis un mois
est véritablement effroyable et nous demandons une intervention humanitaire
et urgente de la France pour qu’il soit libéré le plus rapidement possible.
Sa condamnation
et les conditions de son procès ont été vivement dénoncées par Maître Anne
Monseu, dans le rapport qu’elle a remis à Avocats Sans Frontières. (copie
ci-joint)
Dépôt
d’une plainte pour tortures et crimes contre l’humanité.
Notre Association, conjointement avec un plaignant djiboutien,
a déposé le 5 mars 1999 auprès du Procureur de la République,
Tribunal de Grande Instance de Paris, une plainte à l’encontre
de MM Hassan GOULED et Ismaël Omar GUELLEH,
pour tortures et crimes contre l’humanité.
Cette plainte
reprend pour partie les faits qui ont été dénoncés par Maître Montebourg dans
le courrier qu’il vous a adressé.
En
vous adressant cette lettre personnelle, je me fais aussi l’interprète d’une
majorité de djiboutiens, victimes civiles du régime en place, qui attendent
toujours une intervention française efficace pour rétablir la Démocratie,
les Droits de l’Homme et la Justice.
Ils ont été
choqués par les termes de votre intervention et par le fait que la France
renforce sans contrepartie son soutien financier à un régime dictatorial qui
reconnaît lui-même que sa justice ne fonctionne pas.
Ce
même régime, je vous le rappelle :
- interdit aux avocats
français l’accès à son territoire et le droit de plaider, en contradiction
avec les termes de la convention franco-djiboutienne d’assistance judiciaire,
- continue de pratiquer
systématiquement la torture, les arrestations arbitraires, les exécutions
sommaires, le viol des femmes, la destruction de villages, des cheptels
et des points d’eau, la fermeture des écoles,
- réprime très violemment
toutes les manifestations publiques (même autorisées) et tous les mouvements
syndicaux,
- .
Restant à votre disposition,
je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’assurance de mes sentiments
respectueux.
Jean-Loup
SCHAAL
Président
P.J.
- Six communiqués récents
envoyés à vos collaborateurs,
- Rapport de Maître Monseu,
administrateur d’Avocats Sans Frontières – Belgique
- Articles parus dans
Le Monde, l’Express, La Lettre de l’Océan Indien etle
Nouvel Observateur
- Copie du contenu de
notre plainte.