12/07/07 (B403) Plusieurs articles concernant la mission que Moumin Bahdon aurait confié au Juge Borrel, pour empêcher Guelleh d’accéder au pouvoir, en dévoilant ses petits traffics …. (Info lectrice)

_______________________________ Le Figaro
Borrel aurait été chargé d’enquêter sur des trafics du président djiboutien

La justice, qui enquête sur le meurtre du juge, a recueilli le témoignage d’un ex-membre du renseignement militaire français, qui cite le nom d’Ismaël Omar Guelleh. Par ailleurs, les juges chargées d’enquêter sur d’éventuelles pressions sur la justice dans cette affaire ont perquisitionné chez "l’ex-monsieur Afrique" de l’Elysée.

Les recherches de la juge Sophie Clément progressent. Chargée de l’enquête sur la mort du juge Borrel, tué en 1995 à Djibouti, elle a entendu le 27 juin un ex-membre du renseignement militaire français, qui lui a livré un témoignage important : selon ce militaire, ancien membre du deuxième bureau (l’ancêtre de la DGSE), le juge Borrel aurait été chargé avant sa mort, par le ministre djiboutien de la Justice Moumin Badon Farah, d’enquêter sur "des trafics" auxquels Ismaël Omar Guelleh, actuel président djiboutien, aurait été mêlé.

Omar Guelleh était alors l’un des candidats au pouvoir, alors détenu par son oncle, le chef de l’Etat Hassan Gouled Aptidon, dont il était le chef de cabinet. "Il y avait des menaces graves du fait de luttes de pouvoir pour la présidence. C’était des batailles de clans", assure le témoin. Selon "mes sources" et celle d’un autre officier dont il cite le nom, "il s’agissait d’avoir des arguments pour écarter Ismaël Omar Guelleh de la course au pouvoir. Je précise que lorsque je parle de mes sources, cela représente des informations venant d’environ 80 personnes. Cette diversité permet de recouper les informations", précise-t-il.

"Je préjuge, moi, qu’il s’est suicidé"

Dans l’autre volet de l’affaire Borrel, celui d’éventuelles pressions sur la justice, des perquisitions ont été menées lundi et mardi aux domiciles parisien et provençal de Michel de Bonnecorse, ancien responsable de la cellule africaine de l’Elysée. Un carnet y a notamment été saisi.

Elisabeth Borrel, veuve du juge, avait porté plainte le 25 juin contre Michel de Bonnecorse pour "pression sur la justice". Cette plainte vise une de ses déclarations au journal Jeune Afrique (29 avril- 5 mai 2007) dans lequel il indique : "contrairement à ceux qui préjugent de l’assassinat de Bernard Borrel sur ordre des autorités djiboutiennes, je préjuge, moi, qu’il s’est suicidé". Pour les avocats d’Elisabeth Borrel, "les déclarations de M. de Bonnecorse, qui n’a aucune qualité sur le plan technique pour porter des appréciations sur une information judiciaire en cours dans laquelle il n’est pas partie, constituent non seulement une ingérence du pouvoir politique sur l’autorité judiciaire, contraire au principe constitutionnel de séparation des pouvoirs, mais également une pression sur la justice". 

_______________________________AFP

Le juge Borrel aurait été chargé d’enquêter sur des trafics d’Omar Guelleh

Le juge Bernard Borrel, tué en 1995 à Djibouti, a été chargé avant sa mort par le ministre djiboutien de la Justice d’enquêter sur "des trafics" auxquels Ismaël Omar Guelleh, actuel président djiboutien, aurait été mêlé, selon le témoignage d’un ex-membre du renseignement militaire français, recueilli par la justice française.

Ce militaire, ancien membre du deuxième bureau (renseignement militaire, ancêtre de la DGSE) s’est exprimé le 27 juin dans le bureau de la juge Sophie Clément, chargée de l’enquête sur la mort du juge Borrel, lors d’une confrontation entre plusieurs militaires français en poste à Djibouti à l’époque de la mort de Bernard Borrel.

Selon son témoignage que l’AFP a pu consulter, la mission confiée au juge Borrel visait les agissements d’Ismaël Omar Guelleh (IOG).

Celui-ci était l’un des candidats au pouvoir, alors détenu par son oncle, le chef de l’Etat Hassan Gouled Aptidon, dont il était le chef de cabinet.

"Il y avait des menaces graves du fait de luttes de pouvoir pour la présidence. C’était des batailles de clans". Selon "mes sources" et celle d’un autre officier dont il cite le nom, "le ministre de la Justice Moumin Badon Farah avait chargé M. Borrel de constituer un dossier sur l’ensemble des trafics auxquels Ismaël Omar Guelleh était mêlé", explique le militaire.

"Il s’agissait d’avoir des arguments pour écarter IOG de la course au pouvoir. Je précise que lorsque je parle de mes sources, cela représente des informations venant d’environ 80 personnes. Cette diversité permet de recouper les informations", précise-t-il.

Le corps en partie carbonisé du juge Bernard Borrel a été retrouvé le 19 octobre 1995 en contrebas d’un ravin à 80 km de Djibouti. Le magistrat français travaillait, au titre de la coopération, auprès du ministre de la Justice de Djibouti à la réforme du code pénal.