13/07/07 (B403) La justice tient-elle, pour la première fois, un mobile qui aurait pu conduire à l’assassinat du Juge Bernard Borrel ? (ARDHD)
Jusqu’à présent, la Justice française avait réussi à démontrer qu’il s’agissait d’un assassinat et non d’un meurtre, mais elle cherchait le mobile. Sans mobile, il est difficile d’identifier des coupables …. et des commanditaires éventuels …
Les révélations de ces derniers jours font état d’un mobile possible. Ce n’est peut-être pas le bon, mais il est crédible. La Justice a fait un grand pas.
Ce que nous avons appris : "Le juge aurait été chargé par Moumin Bahdon, Ministre de la Justice et candidat potentiel à la Présidence, avec le soutien de son clan, d’enquêter sur les trafics de Guelleh." Il aurait pu découvrir, selon les déclarations des témoins interrogés par la Juge Clément, des trafics impliquant non seulement Guelleh, mais aussi des affairistes français connus, très présents et très influents à Djibouti. Nombre d’entre eux sont d’origine Corse.
Les deux parties franco-djiboutiennes auraient-elles eu intérêt à éliminer le juge qui fouinait dans leurs petits trafics …. ? On ne peut pas l’exclure …
Sans être coupable, c’est Moumin Bahdon qui aurait envoyé le Juge à la mort en lui confiant cette mission. Est-ce lui qui a été informé en premier de la mort du Juge ? Est-ce un avertissement qu’aurait pu lui avoir envoyé IOG, lui signalant par ce moyen, qu’il était au courant de l’enquête diligentée contre lui par un Ministre de son oncle ? C’est bien dans la tradition des organisations mafieuses. On tue un pion et on prévient le parrain du clan adverse : premier avertissement "Ou bien tu arrêtes ou bien la prochaine fois, cela touchera des personnes plus proches de toi …"
Informé en premier, toujours selon cette hypothèse, Moumin Bahdon, qui avait été réveillé en pleine nuit (nous le savons par des témoins), a-t-il aussitôt informé les autorités militaires françaises, ne serait-ce que pour assurer sa propre protection pesonnelle ?
C’est un scenario crédible, même s’il ne nous appartient pas d’instruire l’affaire à la place des Juges français.
Nous en profitons pour saluer le courage, le travail, le professionnalisme et l’implication d’abord de la Juge Clément, mais aussi des juges Pous et Ganascia.
Maître Aref qui fréquentait beaucoup la famille Bahdon et ses filles à l’époque, sait-il des choses complémentaires qui pourraient éclairer la Justice. Des rumeurs disent qu’il aurait pu se confier en privé … et que son témoignage n’arrangerait pas la situation de Guelleh. Mais ce sont des rumeurs. Il a toujours été le maître du double jeu. Si cela était vérifié, ce ne serait qu’une confirmation …. travaillant pour Guelleh, d’un côté et lui faisant préjudice de l’autre.
Dernière petite question que nous nous posons. Nous aimerions bien connaître les pressions politiques éventuelles qui auraient conduit à délivrer en toute urgence, une médaille en chocolat, officier de la légion d’honneur version pour étrangers, à Ibrahim Zakaria, pendant le délibéré du procès qu’il nous avait intenté, avec Aref comme avocat … plaidant contre nous ?