15/09/07 (B413) Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, numéro 2 des Tribunaux islamistes a été élu à la Présidence du nouveau Parti d’opposition somalien, qui a vu le jour pendant la conférence bis qui s’est tenue en Erythrée. (2 dépêches – Info lectrice)

________________________________________ 1 – AFP
Somalie: un islamiste à la tête
du nouveau mouvement de l’opposition

ASMARA
(AFP) — Le numéro deux des tribunaux islamiques de Somalie,
cheikh Sharif Cheikh Ahmed, a été élu à la tête
du nouveau mouvement de l’opposition somalienne lors d’une conférence
qui s’est achevée vendredi à Asmara par un appel au combat
contre l’armée éthiopienne à Mogadiscio.

Considéré comme un modéré au sein du mouvement
islamiste somalien, cheikh Sharif a été élu par les
191 membres du comité central de l’Alliance pour la libération
de la Somalie (ALS), a déclaré à la presse le porte-parole
de la conférence, Zakariya Mahamud Abdi, ajoutant: « il est le président
de l’alliance et du comité exécutif ».

Le dirigeant islamiste
est secondé dans la direction du mouvement
par l’ancien président du Parlement somalien de transition, Sharif
Hassan Sheikh Aden, élu président du comité central,
selon la même source.

Sharif Hassan Sheikh
Aden a été destitué de la présidence
du Parlement le 17 janvier, le gouvernement le jugeant trop proche des islamistes.

Fondée dans le cadre de la conférence débutée
le 6 septembre en présence de 350 délégués –
leaders islamistes, députés en exil et représentants
de la diaspora -, l’ALS comprend un comité central de 191 membres
qui fonctionnera comme un parlement et un comité exécutif de
10 membres.

La mouvance islamiste
totalise environ 45% des postes au comité central.
Un quart des autres membres du comité sont d’anciens parlementaires,
16% viennent de la diaspora, les autres provenant de la société civile.

« Notre travail sera concentré autour de Mogadiscio et des régions
alentour afin d’en expulser les forces éthiopiennes », qui soutiennent
le gouvernement de transition, a commenté le porte-parole.

Dans le discours de clôture de la conférence, Sharif Hassan
Sheikh Aden a jugé que « le peuple somalien n’a pas d’autre choix que
d’exercer son droit de légitime défense et de protéger
l’intégrité et l’indépendance de son pays ».

Niant toute forme de
relation avec « toute force extérieure suspecte »,
il a appelé « la communauté internationale à ne pas succomber à la
propagande des forces d’occupation ».

Dans son communiqué final, la conférence réaffirme également
que l’ALS n’aura aucun contact avec le gouvernement de transition « avant
un retrait complet de Somalie de l’armée d’occupation éthiopienne » et
réclame le départ de la force de paix africaine déployée à Mogadiscio.

En outre, le communiqué appelle les Etats-Unis à changer leur « politique
antisomalienne ». Washington accuse une partie des islamistes somaliens d’avoir
des liens avec le réseau Al-Qaïda, et notamment leur leader,
cheikh Hassan Dahir Aweys.

La conférence d’Asmara s’est tenue après une énième
conférence nationale de réconciliation somalienne, qui s’est
achevée le 30 août à Mogadiscio sans résultat
tangible.

L’échec de cette conférence, qui visait à ramener la
paix dans un pays dévasté par 16 ans de guerre civile, était
annoncé dès son ouverture, en l’absence des principaux opposants
au gouvernement.

La réunion d’Asmara, elle, n’avait rien d’une conférence de
paix, les organisateurs et leaders islamistes ayant appelé à plusieurs
reprises lors des débats les Somaliens à chasser les troupes éthiopiennes.

L’intervention militaire
du voisin éthiopien en Somalie fin décembre
2006-début janvier aux côtés des forces du gouvernement
de transition avait mis en déroute les tribunaux islamiques, qui contrôlaient
depuis plusieurs mois la majorité du centre et du sud du pays, dont
Mogadiscio.

______________________________________ 2 – Le Monde avec REUTERS

Le cheikh
Charif conduira l’alliance d’opposition en Somalie


ASMARA (Reuters) – Le cheikh Charif Ahmed,
ancien chef de l’Union des tribunaux islamiques au pouvoir à Mogadiscio
en 2006, a été élu
vendredi à Asmara chef d’une nouvelle alliance d’opposition somalienne.

Créée au terme d’une réunion de quelque 400 opposants à Asmara,
la capitale érythréenne, cette « Alliance pour la relibération
de la Somalie » (ARS) s’est fixé pour objectif d’obtenir le retrait
des forces éthiopiennes par la force s’il le faut.

Le mouvement, d’abord
présenté dans la journée sous le nom d' »Alliance
pour la libération de la Somalie », a menacé de lancer
des actions militaires immédiates contre l’Éthiopie.

« L’ARS
ne procédera à aucune discussion avec le prétendu gouvernement
fédéral de transition tant que l’armée d’occupation éthiopienne
ne se sera pas totalement retirée », a averti l’alliance dans
un communiqué, où elle s’en prend aussi aux soldats ougandais
agissant sous mandat du l’Union africaine.

« L’ARS demande le retrait
des troupes ougandaises de notre pays, leur présence étant
illégale et contribuant à la force d’occupation. »

Les
islamistes somaliens disposent de 45% des 91 sièges du comité central
de l’Alliance, 25% revenant à d’anciens députés somaliens,
16% à la diaspora et le reste à de petits mouvements.

« ALLIANCE
TERRORISTE »

Charif Ahmed présidera le comité central et
le conseil exécutif de 10 membres constitué pour diriger l’Alliance,
dont la formation sous le parapluie érythréen ajoute au contentieux
déjà lourd entre les régimes frères ennemis d’Asmara
et d’Addis-Abeba.

Un porte-parole du Premier ministre somalien Ali Mohamed
Gedia a déclaré que le gouvernement intérimaire soutenu
par l’Ethiopie « n’accepterait jamais une alliance terroriste qui veut
employer la force pour obtenir des progrès ».

Le cheikh Charif
est considéré comme un modéré au sein des tribunaux
islamiques, et a déjà entretenu des contacts avec des responsables
américains.

Le cheikh Hassan Dahir Aweys, également présent à la
réunion d’Asmara, est en revanche suspecté par l’Onu et les
Etats-Unis d’activités terroristes. S’il n’a pris aucune fonction
au sein de l’Alliance, il lui a néanmoins exprimé son soutien. « Tout
Somalien joue dans cette organisation un rôle de libérateur
de son propre pays, et je ne suis pas différent d’un autre Somalien.

Je jouerai donc n’importe quel rôle, même si je n’exerce pas
de fonction particulière », a-t-il déclaré.

Il a également
rejeté des allégations selon lesquelles il dirigerait l’insurrection
de Mogadiscio.

« Il n’y a pas à proprement parler de groupe combattant.
La résistance inclut tous les Somaliens : différentes personnes
avec différentes opinions », a-t-il déclaré.