14/09/07 (B412) Le MONDE avec REUTERS : Les rebelles de l’Ogaden en Ethiopie évoquent un génocide.

Par
Wangui Kanina

NAIROBI (Reuters) – Les rebelles de l’Ogaden évoquent un génocide
de la part des forces d’Addis-Abeba dans le dos de la mission de l’Onu qui
s’est récemment rendue dans la province désertique éthiopienne.

Le
Front national de libération de l’Ogaden (FLNO) demande aux Nations
unies d’enquêter à nouveau sur les « crimes de guerre » commis
selon lui par les troupes éthiopiennes dans la région voisine
de la Somalie.

Le gouvernement du Premier ministre Meles Zenawi a déclenché une
vaste offensive contre les séparatistes, la plus dure à ce jour,
depuis que les rebelles ont tué 74 personnes lors d’un raid contre
un site d’exploration pétrolière sous contrôle chinois,
en avril dernier.

« Les Nations unies portent en particulier la responsabilité d’enquêter
minutieusement sur les crimes de guerre en Ogaden et de faire cesser
le développement d’un nouveau et évitable génocide
africain », a déclaré le FLNO.

Chaque camp a fait état de centaines de morts et accuse l’autre
de terroriser la population. Mais rien ne permet de vérifier
les affirmations et contre-affirmations de source indépendante,
la région étant interdite aux journalistes et groupes
humanitaires.

ENQUETE

Les rebelles ont affirmé qu’une mission des Nations unies
venue ces derniers jours enquêter sur les accusations d’exactions
et les besoins humanitaires dans la province n’avaient pas eu accès à l’ensemble
de la région.

« Pour remplir leur mission, les Nations unies doivent avoir accès à toutes
les parties de l’Ogaden et ne pas être limitées aux
destinations approuvées par le régime, comme ce fut
le cas pour la récente mission d’investigation », a estimé le
FLNO.

Les responsables éthiopiens nient la moindre manipulation,
alors que les officiels onusiens n’ont pas encore dévoilé leurs
conclusions.

Selon le FLNO, des milliers de civils ont fui au cours des quatre
derniers mois vers la Somalie voisine avec peu de vivres, peu d’aide
médicale et de faibles ressources.

« Ces victimes des crimes de guerre du régime comprennent
des victimes de viols, de tortures, de blessures par balles et ceux
qui fuient leurs villages incendiés », a déclaré le
groupe rebelle.

Apparu en 1984, le FLNO s’appuie sur le sentiment de marginalisation
de l’Ogaden face à un gouvernement central dominé par
d’ex-rebelles du Tigré (nord). L’Ogaden compte entre quatre
et dix millions d’habitants, nomades pour la plupart.

Le Premier ministre Meles
Zenawi qualifie les rebelles de « terroristes » financés
par l’Erythrée voisine.