16/10/07 (B417) Dans un article publié par l’ADI sous le titre « Affaire Borrel, l’autre France », Guelleh revient sur l’histoire de la cassette piègèe qui lui avait été envoyée et dont l’origine de l’expédition serait située dans le centre-ouest de la France.

_________________________________________ Note de l’ARDHD
L’affaire de la cassette piègèe n’est pas glorieuse en effet. Guelleh avait reçu une cassette piègée avec des explosifs. Par chance ou par méfiance, il avait réussi à déjouer le piège …

Selon les informations dont nous disposons, l’expéditeur de cette cassette aurait été localisé dans les Deux-Sévres et on avait évoqué une action possible des services secrets français. Guelleh en avait profité pour pousser des cris de triomphe en déclarant qu’il était invincible ….

Nous étions à la veille de l’élection présidentielle, en début de campagne. Guelleh était encore le collaborateur de son oncle Hassan Gouled et selon plusieurs documents, la France n’était pas favorable à sa candidature (la suite a montré qu’elle n’avait probablement pas tort, quand on mesure le délabrement du pays sur tous les plans : économique, social, éducatif, …)

Quoi qu’il en soit, les dirigeants français avaient du prendre la mesure de la gaffe.

Pour tenter se faire pardonner, ils avaient effectué un volte face à 180°, en soutenant abusivement la candidature de Guelleh : vol et balais des mirages au dessus de la demeure de Guelleh, acceptation de rehausser de manière considérable le loyer pour la base française, soutien abusif de Chirac, etc..

Nous ne voyons pas exactement les liens entre cette affaire et l’affaire Borrel. Peut-être existent-ils ? On a surtout l’impression que Guelleh, au travers de cet article, essaye de dire : « j’ai fermé les yeux sur une tentative d’assassinat et je n’ai pas porté plainte ». Alors maintenant, « renvoyez-moi l’ascenceur en fermant les yeux sur l’assassinat du Juge Borrel ».

C’est de bonne guerre ! Cela montre-t-il aussi et de façon implicite que Guelleh se sentirait coupable dans cette affaire d’assassinat ? A notre avis, la réponse devrait être positive …

Tout le problème, c’est que la communication de Djibouti est embrouillée. Parfois on veut encore faire croire à la thèse du suicide et dans les mêmes articles, on pointe la culpabilité de responsables français dans son assassinat … Il faudra, s’il veut être plus crédible, que le régime se fixe sur ce point. Que va-t-il soutenir dans sa communication ? la thèse du suicide ou celle du crime ?

C’est fondamental, car sans cette prise de position claire, le pauvre Guelleh aura bien du mal à faire croire à sa non implication dans l’assassinat …


_______________________________________________ Extrait de l’ADI

Affaire Borrel: L’AUTRE FRANCE

DJIBOUTI (ADI) – 15 Oct 2007- « Voyez-vous Messieurs, il s’agit d’une vidéocassette piégée qui m’était destinée et qui m’a été envoyée depuis Marseille…N’ayez pas peur pour moi, Messieurs ! En réalité, c’est la paix que ces gens veulent assassiner…c’est le président Gouled qu’ils veulent intimider, c’est la République qui est visée…ce qui intéresse ces gens, c’est de plonger Djibouti dans le chaos !

Mais ils oublient qu’ils ne peuvent rien contre nous car nous avons la grâce de Dieu ! Dieu seul peut décider de la mort…le chaos, l’apocalypse dépendent de Dieu seulement et non de ces zélotes ! ».

L’homme qui parle ainsi avec un sang-froid stupéfiant le 31 décembre 1994 devant l’ancien ministre de l’Intérieur et l’ancien directeur du protocole d’Etat, tous deux pétrifiés en pensant à l’horreur que la vidéocassette piégée aurait pu provoquer si elle avait explosé, n’est autre que M.Ismaïl Omar Guelleh, alors chef de cabinet du président Hassan Gouled.

M.IsmaÏl Omar Guelleh était victime ce jour-là d’une tentative d’assassinat par le biais d’un explosif de forte puissance relié à un système de mise à feu extrêmement perfectionné, le tout dissimulé dans une vidéocassette piégée qui était destinée à entraîner la mort non seulement du destinataire mais aussi de toute personne se trouvant à côté de ce dernier.

Cette tentative d’assassinat intervenait cinq jours après la signature des accords historiques entre le Gouvernement et la rébellion du FRUD intervenue le 26 décembre 1994.

En apprenant la nouvelle avec stupeur, les Djiboutiens désignèrent d’emblée la France responsable de la tentative d’assassinat sur Ismaïl Omar Guelleh, l’homme de la paix.

« Furieuse d’avoir été tenue à l’écart des accords d’Aba’a, pensaient les Djiboutiens, l’ancienne puissance coloniale a voulu se venger sur IOG, l’homme qui l’a défiée ». Et pour cause…

Quelques mois plus tôt, au plus fort d’une guerre fratricide qui marqua durablement le pays, face à ses nombreux interlocuteurs, représentants officiels d’une France qui a toujours excellé dans le rôle de « pyromane pompier », du Tchad au Rwanda en passant par la Côte d’Ivoire, M. Ismail Omar Guelleh leur répétait invariablement la nécessité d’une réconciliation entre les belligérants djiboutiens sans « interférence extérieure ».

Face aux ballets diplomatiques des émissaires de l’Elysée, Paul Dijond, Alain Vivien et tous les autres, l’ancien chef de cabinet du Président Gouled faisait preuve d’un courage exceptionnel pour expliquer au gouvernement français que l’époque était révolue où celui-ci obligeait les dirigeants africains à se « soumettre ou à se démettre ».

Une instruction judiciaire sera ouverte et une commission rogatoire internationale sera adressée à un juge anti-terroriste de Paris. Après avoir reconstitué l’itinéraire de la cassette piégée, les investigations du juge d’instruction français s’arrêteront brutalement dans le bureau du lieutenant-colonel Jean-Luc Hogard, directeur de l’établissement du matériel de THOUARS (Deux-Sèvres).

« Après recherches, je puis vous dire que l’établissement a effectivement pris en compte 12400 détonateurs de ce lot (le même que vous me présentez) qui provenait de notre unique fournisseur, la société « LACROIX » à MURET. Je ne peux exclure que un ou plusieurs détonateurs soient détournés… ». Ainsi s’expliquait cet officier français, très gêné, devant l’OPJ de la DST , l’inspecteur Hervé SEVENO.

Or, les explications du LT/col HOGARD se transformeront en présomptions pour le juge d’instruction français en charge de la commission lorsque le Ministère français de la Défense refusera l’audition du Directeur de l’Etablissement de Réserve Générale de Munitions (ERGMU).

Un mois plus tard, le juge français écrira à son collègue djiboutien en des termes sibyllins : « Cher collègue, je n’ai malheureusement pas pu aller au bout de mes investigations, les autorités françaises ayant estimé que l’instruction mettait en danger la sécurité nationale ».

Déjà il y a 12 ans, la République de Djibouti aurait pu saisir la Cour Internationale de Justice de La Haye pour demander la condamnation de la France pour violation de la coopération judiciaire mais aussi pour « acte de guerre » et « agression ».

Faute d’avoir pu éliminer physiquement M.Ismail Omar Guelleh, la France manipulera quelques mois plus tard une partie du cabinet du Président Gouled, créant ainsi une véritable fracture dans le paysage politique djiboutien.

C’était les années où la France, à travers de médiocres avocats, les Montebourg et autres Calatayud, tentera un « coup d’Etat constitutionnel », espérant ainsi de freiner l’irrésistible ascension de M.Ismail Omar Guelleh.

L’on sait aujourd’hui comment les choses ont fini …

A partir de 1997, à la faveur d’une élection législative, la gauche française moralisatrice retrouve le gouvernement et saisit l’affaire Borrel, dernier espoir pour barrer la route à M.Ismail Omar Guelleh.

Mais, confiant encore à cette époque en l’indépendance de la justice française, Djibouti accepte sur son sol l’arrivée en mars 1999-alors que M.Ismail Omar Guelleh n’est pas encore élu Président- de deux juges d’instruction français, Morachinni et Le Loir, et de policiers de la brigade criminelle de Paris qui enquêtaient sur l’assassinat de Bernard Borrel.

Ayant compris que les investigations réalisées par les deux juges à Djibouti allaient confirmer la thèse du suicide soutenue dès le début par Mme Borrel et toutes les autorités françaises, le gouvernement français de l’époque mettait en scène son « meilleur lampiste », le député Montebourg pour monter une incroyable machination qui propulsa un soir de janvier 2000 un voyou djiboutien, Mohamed Saleh Al Houmekani, déserteur et réfugié à Bruxelles.

En mars 2000, les deux juges d’instruction reviennent la deuxième fois à Djibouti pour vérifier les déclarations surréalistes du malheureux Al Houmekani aux abois, en quête d’un statut de réfugié politique à Bruxelles.

Les deux juges d’instruction démonteront le caractère fantaisiste des déclarations de ce témoin providentiel.

Un autre juge d’instruction parisien, le juge Thauremot conclura au « caractère invraisemblable » d’un témoin présentant un « profil psychologique fragile » en avril 2002, dans le cadre d’une plainte déposée à Paris par les autorités djiboutiennes pour diffamation contre Al Houmekani.

Alors que ces deux juges s’apprêtaient à rendre un non-lieu au terme d’un travail remarquable qui a pointé du doigt les mensonges de Mme Borrel sur les circonstances de la mort de son mari, ceux des autorités françaises à Djibouti, le gouvernement socialiste de

Jospin entreprendra à travers son garde des Sceaux, Mme Guigou une entreprise de déstabilisation des deux juges d’instruction.

Au terme d’une campagne calomnieuse et mensongère à l’encontre de l’instruction menée par Mme Morrachinni et M.Le Loire, la cour d’Appel de Paris, composée de magistrats du « cabinet noir de Mme Guigou » vont débarquer les deux magistrats et confier l’instruction au juge Parlos, d’emblée sommé par le gouvernement socialiste, les médias français et la cohorte de Montebourg, Mme Borrel, Morice de suivre les désirs de la partie civile et des syndicats de magistrats, tous partis constitués également comme parties civiles.

En février 2002 et malgré la tournure nettement raciste qu’avait alors pris la justice française, Djibouti accepte de recevoir le juge Parlos, Mme Borrel, ses médiocres avocats et les très socialistes et corporatistes représentants du syndicat de la magistrature dans le cadre d’une commission rogatoire.

Ce pauvre Procureur de Paris qui a éprouvé, dans son communiqué le besoin de souligner qu’il a répondu à une démarche du juge d’instruction, alors que tout le palais de justice de Paris ricane, car, démarche sans précédent, c’est sur instructions de l’Elysée et du Président Sarkozy lui-même après avoir reçu, de façon « intimidante pour la justice », l’immorale veuve Borrel.

C’est le Président Sarkozy lui-même qui se voulait lors d’un déplacement en Afrique et face à des journalistes déjà décomposés par le discours de Dakar qu’il était plus courageux que son prédécesseur en recevant à l’Elysée Mme Borrel !

Il faudra désormais que le Président Sarkozy soit suffisamment courageux pour traduire en justice les diplomates, coopérants et militaires français impliqués dans le scandale pédophile de la Cathédrale de Djibouti.

Il faudra du courage à ce Président pour juger les dizaines de fonctionnaires français qui ont volontairement inoculé le virus HIV à ces pauvres enfants qui sont morts pour la plupart dans des conditions qui révoltent la conscience humaine.

Il faudra enfin que la République française sache que désormais la République de Djibouti a décidé de ne plus être enfermée (douze ans après la mort d’un homme sur le compte duquel on n’a pas fini d’apprendre) dans le halo nauséabond de l’affaire Borrel.