23/10/07 (B418-B) La communauté yéménite (ou arabe) installée à Djibouti, est -elle menacée par des mesures de bannisssement, conséquence la nouvelle orientation raciste du régime ? La famille de M Alhoumekani a été bannie vers le Yémen ce mardi matin, sans papier, sans affaire et sans que le Gouvernement yéménite soit informé ! (ARDHD)
Il y a matière à être fortement inquiet.
Le régime de Guelleh, comme l’ont fait malheurseument avant lui, tous les régimes dictatoriaux confrontés à des crises graves, pourrait reprendre les vieilles thèses du patriotisme. Il s’agit de désigner à la vindicte populaire une éthnie minoritaire, qui devient responsable de tous les maux du pays.
Les récents événements confirment-ils ces craintes ?
Très certainement . La communauté yéménite de Djibouti est installée à Djibouti depuis des générations. Bien intégrée socialement et économiquement au sein de la population, elle contribue à la vie du pays, sans désordre ni souci.
L’arrêté d’expulsion qui vient d’être décrété au plus haut niveau de l’Etat et qui est en voie d’exécution concerne une famille yéménite de 7 personnes, dont des personnes âgées et une très malade. Le mot expulsion est d’ailleurs employé à tort, puisque les personnes concernées sont des Djiboutiens établis depuis de nombreuses générations, il faut malheureusement parler de bannissement, ce qui réveille de terribles souvenirs.
Les sept personnes concernées ont été mis dans un avion à destination du yémen ce mardi matin, sans passeport, sans affaires personnelles et sans informer le Gouvernement yéménite, qui a été contraint de prendre des mesures d’urgence pour les accueillir. Il devrait y avoir une réaction diplomatique yéménite dans les prochains jours …
Aujourd’hui, les yéménites présents à Djibouti peuvent se sentir menacés. Rien ne garantit que le régime ne va prendre d’autres mesures identiques et racistes à l’encontre de membres de cette communauté.
Nous recommandons surtout à la population djiboutienne de ne pas céder aux provocations ni aux appels à la haine raciale et à la vindicte contre les yéménites et bien au contraire de soutenir et de protéger les ethnies minoritaires.
Comme l’écrivait un journaliste de l’Express, ce n’est pas la Justice qui est raciste, mais c’est l’injustice qui l’est