29/01/10 (B535) Le Journal de la Flibuste (2 articles en Français)
___ 2 – Portail des sous-marins avec West Morning Post (GB)
La Royal Navy ‘réduite à l’impuissance par les lois sur la piraterie’
Par Rédacteur en chef.
Des présumés pirates somaliens capturés par la Royal Navy ont été remis en liberté, avec du carburant, de la nourriture et de l’eau. A 3 occasions, ils ont été libérés alors même que des otages avaient été découverts à bord de leurs embarcations.
Ces révélations extraordinaires, faites par le ministre britannique de la défense la baronne Taylor, vont augmenter l’inquiétude sur le rôle que la Navy peut jouer dans la lutte contre la piraterie.
En novembre dernier, il est apparu qu’un bâtiment de la Royal Navy se trouvait à côté d’un voilier britannique pendant que des pirates capturaient ses occupants. Ils sont toujours retenus et menacés de mort par leurs ravisseurs.
La baronne Taylor a déclaré que, en 4 occasions l’an dernier, des gangs lourdement armés opérant au large de la Somalie, avaient été ravitaillés pour des motifs humanitaires. Aucun des 66 suspects capturés par la Royal Navy l’an dernier, n’ont été poursuivis.
Un ancien commandant de la Navy a expliqué que la Royal Navy semblait participer à un « système de sécurité sociale maritime » plutôt que de faire respecter la Loi en haute-mer.
Mike Critchley, rédacteur en chef du magazine Warship World, a déclaré : « Je me sens désolé pour les officiers de la Royal Navy qui, de nos jours, doivent appeler un avocat à Londres avant d’être autorisés à faire quoi que ce soit. Auparavant, le commandant aurait reçu l’ordre d’y aller et de régler le problème. Je suis sûr que l’information va bientôt se répandre au sein des pirates que, même s’ils tombent en panne de carburant à 200 nautiques des côtes, un gros bateau gris va venir les aider. »
L’ancien président des Conservateurs Lord Tebbit, qui a soulevé plusieurs questions parlementaires sur le sujet, a indiqué que, en privé, les ministres ont répondu que les pirates présumés n’étaient pas arrêtés par crainte qu’ils ne demandent l’asile en Grande-Bretagne.
Lord Tebbit a précisé que la Royal Navy semblait réduite à l’impuissance par le « fatras des lois sur les droits de l’homme et le politiquement-correct ».
Il a expliqué que la libération de suspects armés, dont certains retenaient des otages, « illustre à quel point nos lois sur l’immigration et le droit d’asile sont devenues absurdes ».
En novembre 2008, des marins de la frégate HMS Cumberland ont arrêté 8 pirates somaliens alors qu’ils attaquaient un cargo néerlandais dans le golfe d’Aden. 2 autres ont été tués lors d’échanges de tir. Les pirates ont été remis au Kenya pour y être jugés.
Lord Tebbit raconte qu’on lui a dit que les arrestations avaient provoqué la « panique » au Foreign Office [1] et au Home Office [2] à cause de leur crainte que les pirates ne déposent des demandes légales d’asile.
Les chiffres montrent que depuis lors, les marins de la Navy ont abordé 6 autres navires présumés de pirates au large de la Somalie, avec un total de 66 pirates, dont tous étaient armés. Parmi les armes saisies, il y avait des lance-roquettes, des fusils d’assaut, des pistolets et des munitions. Dans 3 cas, des otages ont été découverts à bord et libérés.
Cependant, la baronne Taylor a indiqué que tous ces pirates présumés avaient été libérés, parce qu’il n’y avait « pas assez de preuves » pour arrêter qui que ce soit. Dans 4 cas, la Navy a fourni de l’eau, du carburant et de la nourriture aux pirates. Elle a précisé que cela avait été fait « conformément à notre devoir selon la loi internationale sur l’assistance et la protection de la vie en mer ».
La Navy prétend que ses officiers ne sont entravés par la crainte que des pirates présumés ne demande l’asile puisque cela ne peut être fait que dans un « port d’entrée ».
Un porte-parole a ajouté : « La Royal Navy traite les cas de piraterie présumée sérieusement et au cas par cas.
« S’il n’y a pas assez de preuves, y compris des témoins peu coopératifs, pour garantir une condamnation, alors tout le matériel est détruit et les pirates présumés sont libérés avec asse de carburant et de nourriture pour retourner à terre, conformément à nos obligations légales internationales. »
____________________________ 1 – CyberPress (Canada)
Pirates somaliens: la Chine coopérera avec la flotte internationale
La Chine a accepté de coopérer avec la coalition navale internationale qui patrouille dans le golfe d’Aden et l’océan Indien pour combattre la piraterie au large de la Somalie, a révélé jeudi un haut responsable norvégien.
Carl Salicath, un responsable du ministère norvégien des affaires étrangères, parlait à la presse à New York à l’occasion du premier anniversaire de la création du Groupe de contact sur la piraterie au large de la Somalie (CGPCS).
Il a indiqué que la Chine et la coalition navale internationale, qui patrouille au large de la Somalie pour décourager les pirates, s’étaient «mises d’accord sur des modalités de coopération».
La coalition comprend une flottille de l’OTAN, la force «Atalante» de l’Union européenne et les Forces maritimes combinées (CMF) dirigées par les États-Unis.
«Le délégué chinois a qualifié cette décision de très important pas en avant. Je suis entièrement d’accord avec lui. Cela va rendre les patrouilles plus efficaces,» a dit M. Salicath, qui préside le CGPCS.
Le diplomate norvégien a exprimé l’espoir que d’autres pays qui ont des forces navales dans la région suivraient l’exemple chinois.
Les détournements dans les eaux de la Somalie et du Golfe d’Aden sont plus rares depuis qu’elles sont sillonnées par une vingtaine de navires de guerre.
Les pirates somaliens ont eu tendance à déplacer leur champ d’action vers l’est et le sud dans l’océan Indien, vaste zone plus difficile à surveiller, s’aventurant jusqu’aux Seychelles.
Le CGPCS rassemble 29 pays, l’Union européenne, l’OTAN, l’Organisation maritime internationale (OMI) et la Ligue arabe.
Ses quatre groupes de travail traitent de questions comme l’équipement à l’échelon régional et la coordination militaire, la traduction des pirates en justice, les mesures préventives et la communication avec les autorités somaliennes.