23/10/07 (B418-B) LE MONDE Affaire Borrel : un document accuse le ministère des affaires étrangères (Info lectrice)

Un document saisi en avril dernier, lors d’une perquisition aux ministère des affaires étrangères, attesterait de l’existence de pressions sur la justice française dans l’affaire du juge Borrel, selon Le Figaro daté du mardi 23 octobre. Le quotidien précise que cette note, actuellement « entre les mains des juges Pous et Ganascia en charge du volet ‘pressions sur la justice’ de l’affaire (…), a été rédigée le 21 avril 2004 par Pierre Vimont, à l’époque directeur du cabinet du ministre des affaires étrangères ».

Selon le journal, la note était destinée au ministre de l’époque, Michel Barnier, avant une rencontre avec Jacques Chirac. Dans ce document, M. Vimont y écrivait au paragraphe « Djibouti » : « Faute d’avoir obtenu un accord de la part du parquet pour que ce dernier fasse une déclaration exonérant les autorités de Djibouti de toute implication dans l’assassinat du juge Borrel, le Quai d’Orsay s’est associé à la défense pour rédiger un communiqué très ferme. » Le Figaro rappelle que le 20 avril 2004, un communiqué mettait hors de cause le pouvoir djiboutien.

La note citée par Le Figaro se poursuit par ce commentaire : « Vous pourriez indiquer au président que la situation a donc été rétablie conformément à son souhait. » Pour le journal, « d’autres notes, déjà rendues publiques, montraient l’embarras suscité par ce dossier entre Paris et Djibouti ». Le juge Bernard Borrel avait été retrouvé mort, le corps à demi calciné, en 1995. Djibouti a conclu à un suicide, mais l’enquête française privilégie la thèse d’un assassinat.

MME BORREL CHARGE DJIBOUTI

« Djibouti reconnaît que c’est un assassinat puisqu’on cherche d’autres pistes que celles qui sont dans le dossier criminel qui est instruit à Paris, et ça pour moi, c’est une très bonne nouvelle », a déclaré Elisabeth Borrel, la veuve de Bernard Borrel, dimanche à France 3 Sud, au lendemain d’une manifestation de protestation à Djibouti contre l’enquête française.

Me Laurent de Caunes, l’un des avocats de Mme Borrel présent lors de l’interview, a précisé, au sujet d’allégations de pratiques pédophiles concernant des Français à Djibouti, sur lesquelles Bernard Borrel aurait enquêté, que « ceci bien sûr ne résiste pas au moindre examen ». »Nous sommes dans une situation où après la subornation de témoins, on assiste à une tentative de diversion avec une opération de manipulation », avant d’ajouter : « Maintenant, nous passons à une phase de persécution à l’égard des témoins. » « Les familles des témoins qui mettent en cause les plus hautes autorités de l’Etat djiboutien sont apparemment en cours d’expulsion de Djibouti, leur propre pays », a-t-il souligné.