20/11/07 (B422) LE MONDE : Somalie: le Conseil de sécurité n’abandonne pas l’idée d’une force de l’ONU

Le Conseil de sécurité de l’ONU estime nécessaire de poursuivre les travaux préparatoires au déploiement éventuel d’une force de paix de l’ONU en Somalie malgré la réticence exprimée par le secrétaire général, Ban Ki-moon, a indiqué lundi son président.

Le Conseil soutient la force de l’Union africaine (Amisom) déployée depuis mars à Mogadiscio pour tenter de soutenir les fragiles institutions somaliennes, a ajouté l’ambassadeur d’Indonésie, Marty Natalegawa, président du Conseil en novembre.

Parlant à la presse à l’issue de consultations au Conseil sur la situation en Somalie, M. Natalegawa a indiqué que les quinze membres avaient souligné « la nécessité de poursuivre activement les travaux préparatoires au déploiement éventuel d’une force de paix de l’ONU dans le cadre d’une stratégie d’ensemble » concernant ce pays.

Dans un rapport publié le 8 novembre, M. Ban avait estimé que le déploiement d’une force de l’ONU en Somalie n’était pas « une option réaliste et viable », compte tenu « des conditions politiques et sécuritaires actuelles ».

Il préconisait plutôt d’envisager « d’autres options », dont l’envoi d’une force multinationale solide composée par une « coalition de pays volontaires », de taille réduite au départ et qui pourrait être étoffée afin de permettre aux forces éthiopiennes d’effectuer un retrait progressif du pays.

Selon M. Natalegawa, cette suggestion a été évoquée lors des consultations, mais « sans que les pays susceptibles de faire partie de cette coalition ne soient identifiés de quelque manière que ce soit ».

Le Conseil a exprimé son soutien à l’Amisom et reconnu la nécessité de lui apporter « un appui financier, logistique et technique plus important », a indiqué l’ambassadeur indonésien.

La Somalie, pays de la Corne de l’Afrique, est en guerre civile depuis 1991. La capitale, Mogadiscio, est le théâtre d’attaques meurtrières constantes depuis la débâcle, il y a dix mois, des islamistes, qui ont perdu les régions qu’ils contrôlaient depuis la mi-2006, du fait d’une offensive de troupes éthiopiennes venues soutenir le gouvernement de transition somalien.

L’Amisom, déployée depuis mars à Mogadiscio, est en sous-effectif et sous-financée. Sur un effectif autorisé de 8.000 hommes, cette force n’en compte aujourd’hui que 1.600 à 1.700, en provenance d’Ouganda.

L’UA souhaite que l’ONU prenne le relais de l’Amisom à la fin de son mandat, fin 2007.

L’ONU est déjà intervenue en Somalie, au début des années 90, et en garde un douloureux souvenir: l’opération s’était soldée par un fiasco avec la mort de 151 Casques bleus.