13/12/07 (B425) NOUVEL OBS : Somalie: au moins 17 morts dans une attaque au mortier et des échanges de tirs à Mogadiscio
Au moins 17 personnes sont mortes jeudi dans une attaque au mortier qui a frappé le principal marché de Mogadiscio et dans des échanges de tirs qui ont éclaté dans la capitale somalienne, quelques heures après les déclarations d’un représentant gouvernemental qui a fait état d’un regroupement des islamistes radicaux et affirmé que ces derniers se préparaient à lancer une offensive.
Au moins 12 personnes ont été tuées et plus de 40 autres blessées dans les explosions sur le marché tandis que cinq autres personnes sont mortes dans des échanges de tirs.
Le bilan de l’attaque au mortier dans la capitale somalienne confrontée à l’insurrection islamiste devrait s’alourdir. Au moins 19 des blessés se trouvaient dans un état jugé critique, selon le Dr Hassan Osman Isse, de l’hôpital Médina.
Avant ces violences, Cheikh Qassim Ibrahim Nour, directeur de la sécurité au ministère de la Sécurité nationale, avait déclaré que le gouvernement n’avait "pas le pouvoir de résister aux islamistes" et n’est pas parvenu à contrôler la majeure partie du pays"
"Environ 80% du (territoire) somalien n’est pas sûr et ne se trouve pas sous le contrôle du gouvernement", avait-il ajouté dans un entretien à l’Associated Press. "Les islamistes projettent de lancer une attaque d’envergure contre le (gouvernement) et ses troupes alliées".
Cheikh Qassim Ibrahim Nour a lancé un appel à un soutien international, soulignant que les islamistes étaient "partout".
Avec l’aide militaire de l’Ethiopie, le gouvernement somalien a réussi à chasser le Conseil des tribunaux islamiques du sud du pays l’an dernier, mettant fin à six mois de pouvoir du groupe radical. Mais les islamistes radicaux ont lancé une insurrection semblable à celle que connaît l’Irak, jetant le pays dans un chaos sanglant.
Selon les Nations unies, la Somalie est confrontée à la plus grande crise humanitaire en Afrique. Quelque 6.000 civils ont été tués dans les affrontements cette année, selon une association humanitaire locale.
Le pays est livré à la guerre des clans depuis le renversement en 1991 du dictateur Mohammed Siad Barré, malgré la formation en 2004 d’un gouvernement soutenu par les Nations unies.